Définir le gaullisme n'est pas toujours facile, mais il y a une chose certaine : l'indépendance de la France.
Or, nos politiciens se disputent sur le suzerain que nous devons nous choisir : Washington, Berlin, Bruxelles, Londres, voire Moscou. Mais personne n'émet l'idée de n'en choisir aucun et ne pose les étapes concrètes de l'indépendance.
En revenant en 1958, De Gaulle a commencé par faire le ménage, certains fonctionnaires et militaires communiquant plus d'informations à Washington qu'à leur hiérarchie (voir L'ami américain) !
Aujourd'hui, je redoute que, dans les dix ans de pouvoir qu'il a devant lui, Emmanuel Macron liquide la dissuasion nucléaire française, au nom de l'européisme et des contraintes budgétaires. La technique habituelle : on cesse d'entretenir, puis, quand c'est bien dégradé, on argue des sommes colossales qu'il faudrait injecter pour remettre à niveau, et hop, on liquide.
Hé oui, l'indépendance, ça coûte. Mais quand on s'aperçoit que la servilité a des épines pointues, il est trop tard.
Addendum :
La race des traitres ne disparaît jamais : sur le Salon Beige, l'éloge de Darlan, qui fut pire collabo que Laval (ça me troue le cul, comme diraient les jeunes, qu'en 2017 on puisse faire l'éloge de Darlan. Ils n'ont rien compris, rien appris). Et bien sûr, le Salon Beige dit pis que pendre de De Gaulle (et bien sûr, mon commentaire assassin ne sera pas publié : chez les cathos tradis, on est grande gueule mais on fuit le combat).
Qu'a donc fait la France de si terrible à ces gens, pour qu'ils passent leur vie à estimer qu'elle est indigne de vivre libre et indépendante ? Pour qu'ils condamnent sans cesse ceux qui refusent d'aller chercher tutelle et protection qui à Berlin, qui à Londres, qui à Washington, qui à Moscou ?
C'est pour moi un mystère, cette inaptitude à la liberté, cette quête sempiternelle d'un protecteur et cette condamnation rageuse de ceux qui refusent ce protectorat.
C'est ce que j'appelle le pétainisme. Mais lui donner un nom ne résout pas le mystère. La liberté ne vaut-elle rien aux yeux de ces gens ?
Au moins, De Gaulle n'en serait pas surpris :
« Je crois surtout que les Anglais et les Américains paient indirectement. Et je t’invite à dîner ! Et je t’invite à venir faire un semestre dans une Université ! Et je t’invite à un voyage de propagande ! Et je t’envoie une caisse de whisky ! Et il n’y a pas tellement besoin de faire d’efforts, car le snobisme anglo-saxon de la bourgeoisie française est quelque chose de terrifiant.
Mais il y a plus grave, c’est l’esprit d’abandon. Cette espèce de trahison de l’esprit, dont on ne se rend même pas compte. L’esprit de Locarno, l’esprit qui nous a amené à tout lâcher sans aucune garantie, l’esprit qui nous amenés à laisser réoccuper la Rhénanie, l’esprit qui nous a conduits à rendre sans contrepartie leur charbon et leur acier aux Allemands, pour construire la CECA dans les conditions où on l’a construite. Comme si le but d’une politique française était de faire plaisir aux autres pays et de faire en sorte qu’il n’y ait plus de France ! Surtout ne pas faire de peine aux étrangers ! Il y a chez nous toute une bande de lascars qui ont la vocation de la servilité. Ils sont faits pour faire des courbettes aux autres. Et ils se croient capables, de ce seul fait, de diriger le pays.
Inutile de dire que tous ces individus ne peuvent plus cacher leur dépit. Tous ces Jean Monnet, tous ces Guy Mollet, tous ces Paul Reynaud, tous ces Pleven, tous ces Spaak, tous ces Luns, tous ces Schroeder, tous ces Cattani, forment une confrérie européenne. Ils pensaient pouvoir se répartir les places et les fromages. Ils sont tout surpris de voir que ça ne marche pas tout seul. Alors comment vous étonner qu’ils ne soient pas contents ? Ils sont malades d’être tenus à l’écart ! Ils peuvent compter sur moi pour les tenir à l’écart tant que je pourrai le faire.
»
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