Le pape Français Zéro est vraiment un zéro. Vous savez ce que j'en pense. Edouard Husson, sous le couvert de Disraëli a écrit une des critiques les plus justes que j'ai lues.
Le pape François à contre-sens de l’évolution du monde
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Je redoute de voir le visage fermé et comme habité d’un
ennui profond de l’actuel Souverain Pontife. Quand on se rappelle la bienveillance communicative du « pape Jean
», l’humilité rayonnante de Paul VI, l’absorption dans la prière de Jean-Paul II et le regard d’enfant de Benoît XVI,
comment ne pas être rebuté par la dureté - je n’ose pas dire le visage de pierre....- et le manque de chaleur
humaine du pape François? François pape anachronique.
Non seulement j’espère ne pas vous choquer mais je
sais bien que je vais contre la croyance collective des bien-pensants . Dès son élection, les médias se sont
emballés en faveur du pape argentin et, jusqu’à aujourd’hui, ils essaient de nous faire croire à un nouveau Jean
XXIII.
Pourtant, en quatre ans et demi de règne, c’est un autre personnage qui a percé le rideau de fumée de la
bienveillance proclamée. On nous avait promis un pape qui réformerait la Curie et mettrait définitivement fin aux
abus et scandales dans l’Eglise. Or voici que, quatre ans plus tard, le président du C9 (le groupe de neuf
cardinaux qui conseillent le pape sur la réforme de la gestion romaine), le Cardinal Rodriguez Maradiaga est
soupçonné de détournement de fonds à grande échelle dans son diocèse du Honduras. Alors que la presse
italienne reproduit les explications embarrassées du prélat ainsi soupçonné, on apprend, simultanément, que la
commission vaticane en charge de la protection des mineurs (dédiée à la lutte contre la pédophilie dans le clergé)
a fini son mandat de quatre ans à la date du 17 décembre dernier sans avoir été confirmée ou renouvelée par le
Souverain Pontife. Négligence, sans doute, mais qui ne parle pas en faveur d’un pape volontiers donneur de
leçons - en particulier pour fustiger chaque année en décembre, dans un discours devant ses collaborateurs, les
mauvais comportements qui caractériseraient la Curie.
Les habitués du Vatican vous le diront, une véritable terreur
s’est emparée de bien des responsables et employés de la Curie confrontés à un style qui doit plus à Peron qu’à
l’exercice habituel de la fonction pontificale. Il faut même aller plus loin: héritiers de pontificats où l’on a maintenu
fermement la barre doctrinale et morale, les responsables et les employés de la Curie constatent la propension du
pape François à se débarrasser de tous ceux qui n’iraient pas dans le sens d’un ralliement de l’Eglise à
l’individualisme post-moderne. Les deux cibles les plus évidentes ont été le Cardinal Burke (renvoyé alors qu’il
était préfet de la Signature apostolique) et le Cardinal Müller (non renouvelé comme préfet de la Congrégation pour
la doctrine de la Foi). L’extraordinaire Cardinal Sarah - le successeur ?- n’échappe aux foudres de son « ami
François » que parce qu’il est en permanence en voyage.
Traditionnellement, les papes tâchent de trouver un
équilibre entre « conservateurs » et « progressistes » - sans quoi Bergoglio le progressiste n’aurait jamais été
nommé évêque ni cardinal par le conservateur Jean-Paul II. Or François, très clairement, rompt l’équilibre au profit
des seuls progressistes. Alors que Jean-Paul II et Benoît XVI avaient suscité l’émergence de nouvelles
générations de catholiques, fiers de leur appartenance, François prend comme un malin plaisir à ne jamais les
mettre au centre du tableau. Son slogan est la nécessité, pour les chrétiens, de sortir de leur cadre protecteur,
d’aller vers l’extérieur, vers le monde, vers « les marges », même, où se font, assure-t-il, les rencontres
intéressantes. Les adeptes de la beauté liturgique et les apôtres de la doctrine morale catholique se voient taxer
par le pape lui-même de rigidité et d’infantilisme. Les ordres religieux les plus fidèles à la tradition liturgique et à
une stricte observance de leur règle sont méprisés ou combattus alors qu’ils sont ceux qui suscitent le plus de
vocations. Quand il m’arrive d’entendre un des sermons de François, je suis frappé comme il y parle peu du
Christ et de conversion des coeurs mais beaucoup de développement personnel et d’engagement - comme s’il
était resté fixé dans les années 1970, lorsque certains prélats croyaient devoir pratiquer « l’enfouissement » au
coeur de la société et laissaient se vider les églises pour pousuivre la chimère du rapprochement avec quelques
compagnons de route du communisme (d’ailleurs, les cardinaux qui ont élu Bergoglio en 2013 auraient dû savoir
que la cathédrale de Bueos Aires était à moitié vide quand il y officiait). Alors que le monde a besoin de
transmission et de sens...
On ne compte plus les ruptures avec les prédécesseurs : ce qui était en 2013 un utile
cri d’alarme sur le sort des réfugiés traversant la Méditerranée est devenu, avec les années, un impératif
catégorique, loin de la prudence politique que recommande habituellement l’Eglise: non seulement François
réclame que l’on ouvre les frontières sans hésiter mais il est allé jusqu’à contester qu’un Etat puisse légitimement
réguler les entrées sur son territoire - ne serait-ce qu’au nom de l’intégration réussie des réfugiés déjà accueillis.
Alors que ses prédécesseurs avaient fermement dénoncé l’illusion qu’il y ait quelque compatibilité que ce soit
entre marxisme et christianisme, François a ramené dans ses bagages une version molle de la « théologie de la
libération »; et surtout, on ne cesse d’inviter à Rome tous ces anciens marxistes reconvertis dans « l’idéologie du
genre » Le plus flagrant est le ralliement dénué de sens critique à des courants écologistes qui ne sont sans doute
pas les plus porteurs d’avenir. Mon cher ami, avez-vous jamais feuilleté l’encyclique du pape François dédiée à
l’écologie (« Laudato Si ») ? Imaginez que vous soyez éditeur et qu’on vienne vous proposer ce texte sans y
mettre le nom de l’auteur. Il est probable que vous le refusieriez tant il est éculé et indigent. Il est normal que
l’Eglise se préoccupe d’écologie - à vrai dire Pie XII l’avait fait bien avant l’apparition des mouvements « verts »
de toute sorte. Mais l’Eglise doit-elle se faire le porte-parole de l’économiste Jeffrey Sachs - ce chantre des
politiques néo-libérales dans les années 1990 aujourd’hui reconverti opportunément dans le développement
durable a été le conseiller personnel du pape sur le dossier ? L’Eglise doit-elle donner l’impression d’abandonner
l’anthropocentrisme du livre de la Genèse au profit des « droits des animaux » placés sur le même plan que les
droits de l’Homme? Doit-elle accepter la lubie d’un pape qui non seulement déteste le Vatican (il habite de
manière ostentatoire à la Maison Sainte-Marthe, loin des appartements pontificaux) mais a fait projeter un soir,
voici deux ans, un « sons et lumières » New Age, plein du culte de Gaïa, sur la façade de Saint-Pierre de Rome ?
Un pape qui écrit sur un sujet aussi grave que l’avenir naturel de la planète peut-il se permettre d’ignorer combien
la digitalisation de l’économie fait entrevoir des industries propres - qui peuvent rendre l’espoir à une humanité
accablée de messages pessimistes venus de tous les horizons ?
On pourrait multiplier les exemples qui
montreraient combien ce vieil homme tyrannique, et dont les prêches comme les écrits font conclure à un triste
déclin intellectuel de la Compagnie de Jésus, agit à contretemps des besoins, non seulement, de l’Eglise mais - et
peut-être surtout - du monde. Les sociétés ravagées par cinq décennies d’hyperindividualisme peuvent ne pas
aimer le discours catholique sur l’objectivité de la morale et sur le caractère indispensable de la famille comme
cellule de base de la société. Mais ce discours a le mérite d’exister, d’être intellectuellement structuré. Et les
oppositions qu’il a rencontrées depuis des décennies témoignent de la capacité de l’Eglise à proclamer des
vérités qui ne font pas plaisir à entendre.
Surtout, qui niera que, même quand on ne la partage pas, la vision qu’a
l’Eglise de l’individu pris dans un réseau de cellules sociales protectrices est éminemment utile au débat collectif ?
Qui prétendra que face aux lubies transhumanistes ou au matérialisme de la Chine post-communiste nous
n’ayons pas besoin d’un nouvel humanisme et que l’Eglise catholique, mieux que d’autres institutions, incarne la
défense de l’humain contre toutes les manipulations, à commencer par tout ce qui touche au patrimoine génétique
de l’homme ? Qui contestera que face au développement de l’intelligence artificielle nous allons devoir mobiliser
toutes les ressources de la théologie et de la philosophie pour orienter l’humanité sur des territoires
inconnus ? Heureusement que mon train part dans quelques minutes ; sinon j’étais parti pour écrire un pamphlet !
Mais le monde a besoin de tradition, de sens et de transmission. L’Eglise catholique n’est pas la seule à s’en
préoccuper; mais elle a habituellement une largeur de vues qui la met « au-dessus de la mêlée ». Qu’est donc
venu faire sur le trône de Pierre cet individu qui témoigne plus des ravages de la philosophie allemande sur la
formation des Jésuites depuis trois quarts de siècle que de l’intelligence de l’époque ? Comment peut-on se
jucher ainsi sur les débris du navire post-moderne qui a fait naufrage tandis que la nef de Pierre est là, attendant
depuis quatre ans que Bergoglio accepte de monter sur un navire solide, maintes fois consolidé pour résister à
toutes les tempêtes?
Il nous faudrait méditer sur l’incapacité du prédécesseur, le pape Ratzinger à porter
politiquement sa charge - les Allemands ne sont pas un peuple politique. La démission de Benoît XVI fut une
mauvaise chose et elle a permis à un cheval de retour de se faufiler dans le désarroi du Conclave. Heureusement,
comme dans toute belle institution, le chef est enserré dans une tradition et une nécessité de rendre des comptes.
« L’infaillibilité pontificale » ne signifie rien d’autre que le devoir et la capacité qu’a le pape d’exprimer un point de
vue qui rassemble l’Eglise dans la fidélité à la tradition. François ne pourra plus longtemps faire cavalier seul ni
ignorer la tradition qu’il a pour mission de défendre - à ce que je lis et j’entends les forces de rappel sont déjà à
l’oeuvre.
Je vous souhaite une joyeuse fête de Noël.
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Comme tout catholique doit respecter le pape, le mieux que je puisse en dire, c'est qu'il a probablement de bonnes intentions. Hélas, nous savons tous que l'enfer en est pavé.
Les voies de la Providence sont impénétrables, mais j'ai les plus sérieux doute sur le fait que l'élection de Jorge Bergoglio au trône de Saint Pierre soit un message de félicitations du Très Haut.
Sur un plan purement politique, il est étonnant de voir à quel point l'Eglise participe aussi à la sécession des élites qui gangrène tout le monde occidental. Il me semble que jamais dans l'histoire de l'Eglise (et pourtant, j'en connais un bon bout), le clergé n'a eu un tel mépris des besoins élémentaires du peuple chrétien. C'est pourquoi l'explication par l'économie (qui touche tout de même peu le clergé) de la sécession des élites me semble courte.
Le cardinal Bergoglio devenu pape a voulu se placer sous le patronage de Saint François d'Assise. Pour qui connaît la vie du povorello et ses rapports complexes avec l'institution romaine, ce choix paraît malencontreux, indice précoce du manque d'intelligence de celui qui le fait (j'entends évidemment « intelligence » dans son sens le plus noble, je n'évoque pas les habiletés manoeuvrières et les capacités de tromperie).
Il arrive qu'on me dise que je critique le pape François parce qu'il me dérange, en sous-entendant que c'est un bon point pour lui (ce qui demande débat : en quoi le fait de me déranger serait en soi une bonne chose ?). Mais il y a une autre explication : je critique le pape François parce qu'il le mérite. Parce qu'il est critiquable. Parce c'est une calamité.
Heureusement, l'Eglise en a vu d'autres. Les papes, même mauvais, passent et elle reste.
Allez, pour vous remonter le moral (Saint François d'Assise, là encore à l'image du Christ, est connu pour sa joie, pour ne pas dire son humour), la Cantique des Créatures :
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