Saint-Exupéry, la Catalogne et le retour du Franquisme
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[Les indépendantistes catalans] y apprendront, en somme, que le défi de l'Espagne du XXIe siècle est la «convivencia». «Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente» écrit Saint-Exupéry. Et c'est bien l'une des spécificités historique de l'Espagne depuis longtemps. Des langues régionales, des cultures locales très fortement ancrées, une énorme diversité. Politiquement, cet héritage culturel et cette réalité historique ont été inscrits dans les textes fondateurs dès 1977 avec le soutien de la très grande majorité des Espagnols. Si dans un premier temps la transition politique semblait solide, si la page du Franquisme semblait tournée, elle a vite révélé les fragilités historiques de l'Espagne. Le poids des partis nationalistes aux Cortes Espanolas a permis à ceux-ci de tirer parti de ces équilibres fragiles. De dénaturer de façon égoïste le projet politique. Les nationalistes catalans feraient bien de se demander comment ils ont pu arriver à reproduire les mêmes mécanismes d'exclusion et d'intolérance que les Franquistes. Triste cycle politique. Triste mais réel. Nier le fait que l'Espagne soit aujourd'hui une démocratie, ne pas savoir apprécier le degré incomparable d'autonomie locale au sein de l'Union européenne, est une erreur de jugement historique et politique. Comparer Rajoy à Franco et s'autoproclamer prisonniers politiques, c'est faire injure à la mémoire de tous ceux qui se sont battus pour que la liberté prime en Espagne. Relire l'histoire a toujours été la marque des régimes totalitaires. Mais pire ici, ils sont devenus prisonniers d'une mythologie politique ridicule, obscène. L'exil politique s'est transformé en exil personnel, ils ont perdu pied avec le réel.
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