Décidément, j'aime beaucoup Mme Ingrid.
Gaza : des images… et des mots
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Mais ce qui a retenu mon attention ces derniers jours, durant les émeutes de Gaza, c’est le silence des journalistes quand ils recevaient des responsables israéliens. Les questions posées étaient toujours les mêmes, sur la disproportion entre la nature de l’agression et la riposte militaire. Les termes qui revenaient pour décrire l’attitude des Palestiniens sont les suivants, j’ai noté : « manifestation pacifique », « des femmes et des enfants », « marcher le long de la frontière en ce jour de commémoration de la Nakba ». En fait, les émeutes du 14 mai, c’était un équivalent de la Manif Pour Tous. Devions-nous croire.
Les autorités israéliennes répondaient en parlant de « terroristes », d’« assauts contre la clôture de sécurité », de « grenades », de « cocktail molotov » et de « cerfs-volants enflammés ».
Et nos journalistes ne disaient rien, ne répondaient rien, ne répliquaient pas même quelque chose comme « ce n’est pas ce qu’on voit sur les images » ou « avez-vous la preuve de ce que vous avancez ? ». Ils laissaient dire. Et c’est cela qui sème le doute. Comme si leur interlocuteur disait une chose qu’ils savaient vraie mais qu’ils étaient décidés à ne pas dire eux-mêmes.
[…]
Il ne s’agit pas, face à la thèse dominante qui présente Israël en persécuteur et les Palestiniens en victimes, de soutenir par principe la version contraire. Seulement de rappeler qu’une guerre est une guerre, et qu’une foule fanatisée a peu à envier à la puissance d’une armée, surtout quand elle a pour elle la force des images. Et celle d’un enfant mort peut avoir un impact diplomatique aussi puissant qu’un missile.
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