Un livre anniversaire, sur l’année de guerre 1918.
Les vainqueurs sont, sans ambiguïté, les Français, qui ont su remarquablement s’adapter, y compris au niveau industriel, puisque la France joue en 1918 le même rôle d’arsenal des alliés que joueront les Etats-Unis en 1943-44.
La grande qualité des Français, en cette dernière année de guerre, est la mobilité (1). Elle explique à la fois l’échec des offensives allemandes du printemps et la réussite des offensives alliées de l’été. L’année 1918 est très meurtrière pour tous les camps, ce qui est aujourd’hui un peu oublié, mais le moral de l’armée française, qui sent qu’elle tient la victoire, est très haut.
Malheureusement, la victoire vient trop vite. Les Allemands prennent tout le monde de court en s’adressant directement à Wilson. Celui-ci réagit d’une manière qui sera, dans ses conséquences de long terme, criminelle : l’Allemagne n’étant pas acculée à une capitulation sans conditions, elle ne perd pas la goût de la guerre (2), comme on le verra vingt ans plus tard.
De plus, les Anglo-Saxons vont favoriser l’Allemagne au nom d’une vision dépassée de l’équilibre continental.
Résultat : en 1920, à la signature des traités de paix, la France est dans une situation stratégique plus défavorable qu’en 1914. Elle a perdu l’alliance russe. L’alliance anglo-saxonne bat de l’aile. Certes, l’Allemagne est affaiblie mais pas démantelée.
Tout ce qui n’a pas été fait correctement en 1918 le sera en 1945, avec quelques dizaines de millions de morts supplémentaires.
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(1) : 50 TSF en 1914, 28 000 en 1918. 80 000 camions en 1918 contre 40 000 chez les Allemands.
(2) : les imbéciles d’aujourd’hui parlent, par anti-américanisme primaire, des bombardements massifs des villes allemandes de 1943 à 1945 comme de crimes contre l’humanité. C’est un anachronisme, une méconnaissance crasse de l’époque.
Churchill, qui savait mieux de quoi il parlait, a justifié ces bombardements par « Je veux faire passer à jamais aux Allemands le goût de la guerre ». Nul doute que les Russes raisonnaient de même en laissant faire le viol de millions d'Allemandes.
On dit souvent que les Allemands n’étaient pas coupables collectivement du nazisme, c’est faux, cette affirmation une coquetterie d’européistes. Les Allemands étaient coupables collectivement du nazisme, mais le châtiment a été appliqué pendant la guerre, pas la peine d’y revenir.
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