[Edito] : l’avis du sociologue Michel Maffesoli sur le mouvement Gilets Jaunes et la révolte des peuples
C'est de la prose de chiottes de sociologue (encore un qui ne sait pas écrire un français élégant et limpide -pléonasme) mais, sur le fond, je suis d'accord.
Ce pays est mon pays, ce peuple est mon peuple. Je n'en ai pas d'autres.
Ce peuple et ce pays veulent que leurs dirigeants s'intéressent à eux, à leur pays, qu'ils cessent de leur parler du monde et de l'Europe et jamais de leur pays, qu'ils arrêtent de saisir toutes les occasions de dire combien ils nous méprisent et nous sommes idiots, qu'ils cessent de se comporter comme des colonisateurs en terrain conquis.
Et comme ce respect n'est pas spontané, les gilets jaunes ont décidé de le provoquer par l'épreuve de force.
Prairie adieu mon espérance
Adieu belle herbe adieu les blés
Et les raisins que j'ai foulés
Adieu mes eaux vives ma France
Adieu le ciel et la maison
Tuile saignante ardoise grise
Je vous laisse oiseaux les cerises
Les filles l'ombre et l'horizon
J'emmène avec moi pour bagage
Cent villages sans lien sinon
L'ancienne antienne de leurs noms
L'odorante fleur du langage
Une romance à ma façon
Amour de mon pays mémoire
Un collier sans fin ni fermoir
Le miracle d'une chanson
Un peu de terre brune et blonde
Sur le trou noir de mon chagrin
J'emmène avec moi le refrain
De cent noms dits par tout le monde
Adieu Forléans Marimbault
Vollore-Ville Volmerange
Avize Avoine Vallerange
Ainval-Septoutre Mongibaud
Fains-la-Folie Aumur Andance
Guillaume-Peyrouse Escarmin
Dancevoir Parmilieu Parmain
Linthes-Pleurs Caresse Abondance
Adieu La Faloise Janzé
Adieu Saint-Désert Jeandelize
Gerbépal Braize Juvelise
Fontaine-au-Pire et Gévezé
Que je respire Et je respire
Ces étoiles dans ma gorge y
Font une lueur de magie
Trompe l'exil mon faux empire
Il faut reprendre ô saoulerie
Ce déroulement implacable
Et boire et boire les vocables
Où flambe et tremble la patrie
Aigrefeuille-d'Aunis Feuilleuse
Magnat-l'Étrange Florentin
Tilleul-Dame-Agnès Dammartin
Vers-Saint-Denis Auvers Joyeuse
Cramaille Crémarest Crévoux
Crêches-sur-Saône Aure Les Mars
Croismare Andé Vourles Vémars
Amarens Seuil Le Rendez-Vous
L'Ame Sommaisne Flammerans
Sore Sormonne Sormery
Sommeilles La Maladrerie
Bussy-le-Repos Sommerance
Mon pays souffre mille maux
S'en souvenir monte à la tête
Ah démons démons que vous êtes
Versez-moi des mots et des mots
Il reste aux mots comme aux fougères
Qui tantôt encore brûlaient
Cette beauté de feu follet
Leurs architectures légères
Angoisse Adam-les-Passavant
Bors l'Aventure Avril-sur-Loire
La Balme-d'Épy Tréméloir
Passefontaine Treize-Vents
Adieu le lieudit I'Ile-d'Elle
Adieu Lillebonne Ecublé
Ouvrez tout grands vos noms ailés
Envolez-vous mes hirondelles
Et retournez et retournez
Albine Alise-Sainte-Reine
Les Sources-la-Marine Airaines
Jeux-les-Bards Gigors Guéméné
Vers Pré-en-Baille ou Trinquetaille
Vers Venouze ou vers Venizy
Lizières Lizine Lizy
Taillebourg Arques-la-Bataille
Albans-Dessus Albans-Dessous
Planez lourds aiglons des paroles
Valsemé Grand-Cœur Grandeyrolles
Jetés au ciel comme des sous
Adieu Caer et Biscarosse
Poignards que vous avez d'éclat
O Saint-Geniès-de-Comolas
Adieu Néronde Orny Garosse
Pas un qui demeure sur cent
Villages aux noms de couleur
Villages volés mes douleurs
Le temps a fui comme du sang
Musiques s'il n'est pas trop tard
Parfumez le vent parfumé
Sanglotez les cent noms aimés
Que j'écoute au loin vos guitares
Printemps 1943
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