Excellement formé par mes lectures de NN Taleb, j'ai pour philosophie qu'il ne faut pas trop s'épuiser à prévoir le futur, ce qui va arriver et quand, mais s'exposer à profiter des occasions qui passent et qu'on n'a pas prévues.
Cela n'empêche pas de faire des prévisions, mais elles doivent rester vagues et générales. Il faut rester au niveau systémique, comme la citation de Napoléon (apocryphe ?) sur l'avenir américain ou russe.
Je suis bien content (permettez ce moment de vanité) d'avoir prévu depuis longtemps que le changement de la politique française viendrait de là où on ne l'attend pas, d'une manière qu'on n'attend pas (ce qui exclut par exemple la famille Le Pen ou un coup d'Etat militaire), car tout ce qu'on anticipe est verrouillé par le pouvoir.
Et nous avons eu les gilets jaunes, qui sont une surprise pour moi dans la forme (je ne vais par faire semblant de l'avoir prévue) mais pas sur le fond (puisque justement ils sont une surprise. Je ne suis pas surpris d'être surpris : je m'attendais à être surpris !).
Pour la suite, nous pouvons prolonger ce raisonnement. Edouard Husson de même :
En marche vers la guerre civile ? les fantasmes d’une France épurée de tous ces autres qui pensent mal flambe dans tous les milieux.
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En la
présente occurrence, la rue a eu l’initiative et nos élites sont largement prisonnières de l’idéologie néo-libérale. Ce sera donc sans
aucun doute un processus lent et douloureux. Et il y a fort à parier que si l’actuel président manque l’occasion que lui présente
l’Histoire de changer de politique, cette tâche reviendra à une personnalité complètement nouvelle, surgie hors des réseaux politiques
habituels.
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Tant que le pouvoir (j'entends « pouvoir » au sens large, celui de la caste mondialiste) peut verrouiller la situation, le changement ne peut venir que de là où on n'a pas pensé à verrouiller. C'est pourquoi le vrai changement viendra d'un non-politicien : c'est le destin d'un Beppe Grillo en Italie, ça a failli être celui d'un Coluche en France (comme, par hasard, au début du verrouillage techno-européo-mondialiste). C'est aussi, évidemment, le destin d'un Trump.
Cela exclut du monde, entre autres la petite Maréchal (elle l'a dit elle-même, d'ailleurs) en qui beaucoup placent leur espoir.
Mon problème est que je ne vois pas en France de réservoir d'élites de rechange. L'armée et l'université, qui remplissaient traditionnellement ce rôle, sont dans un état intellectuel et moral à pleurer. Inutile de compter dessus (à moins qu'aux niveaux inférieurs ...).
Qui vivra verra. Nous vivons des temps intéressants.
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