Tant que la police exécute consciencieusement les ordres, aucun risque pour le pouvoir. Quand elle commence à douter, ça sent le roussi. Quand elle n'obéit plus ou se divise en deux camps, c'est fini.
A Pau, les policiers retirent leurs casques face aux gilets jaunes.
A #Pau les #CRS retirent leurs casques face aux #GiletsJaunes . Applaudissements, Marseillaise, dispersion des manifestants dans le calme. pic.twitter.com/T1qdfQZATo— Quentin Top (@Quentin_TOP) 1 décembre 2018
Et tout ce beau monde entonne la Marseillaise. Ça change des manifs à Moulouds et à crasseux.
Ça commence à sentir très mauvais pour le pouvoir : si les flics, sans même changer de bord, décident simplement de s’abstenir, Macron ne tient pas une heure. Les policiers de Pau vont en prendre plein la gueule.
Bon, dans autres villes, les CRS se sont « bien « comportés : ils ont gazé un max.
Encore pire : des flics en civils déguisés en casseurs chassés d'une manifestation gilets jaunes :
🚨🚔 SCANDALE POLICE 🚔🚨— M.Y (@MYTaxi75) 1 décembre 2018
Voilà comment notre @prefpolice @Prefet75_IDF discrédite le mouvement des #GiletsJaunes: un groupe de policiers #CASSEURS en civil, démasqués par les #GJ #HonteAvous #BandeDePourris. @BFMTV @CNEWS 🙈🙉🙊 👏🏼👏🏼👏🏼@CCastaner @EmmanuelMacron⏳⌛️ pic.twitter.com/PBgq4Bc3wJ
Nous ne sommes donc plus au stade « aucun risque », pas encore au stade « c'est fini », nous sommes quelque part dans « ça sent le roussi » (ce que confirment des indices plus généraux, comme les suicides ou l'absentéisme ou les intentions de vote).
Qu'est-ce que je dis, déjà ? Ha oui, nous vivons des temps intéressants.
Addendum :
« Gilets jaunes » : « Ma compagnie a tiré plus de 1000 grenades lacrymogènes », témoigne un CRS
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Il y avait bien sûr du « Black Block» , mais beaucoup d'autres individus n'avaient pas des profils d'extrême gauche ou d'extrême droite. C'était des manifestants, pour la plupart de province, qui se sont radicalisés. Ils étaient équipés de masque à gaz et de lunettes. J'en ai même vu avec des protections de football américain. Ils nous canardaient avec des bombes agricoles, des mortiers, de l'acide, de la peinture pour nous aveugler... Ils étaient particulièrement violents et déterminés. On est intervenus sur deux bâtiments qu'ils avaient mis en feu, sans se préoccuper de savoir s'il y avait des gens dedans.
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Guillaume Jeanson : « Cessons de mépriser les Gilets jaunes, et condamnons les casseurs à nettoyer »
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Par ailleurs, il a pu être noté que les Gilets jaunes ne se comportent généralement pas comme ces jeunes qui s'en prennent sauvagement aux policiers dans les quartiers difficiles: on a en effet vu ici ou là des Gilets jaunes soutenir les policiers à qui pourtant ils faisaient face, aider des pompiers à éteindre des incendies. Lorsque des casseurs s'en prenaient violemment à un CRS, d'autres manifestants l'ont exfiltré pour qu'il ne soit pas lynché… Peut-on aller jusqu'à parler de proximité entre les manifestants et les policiers? En tout cas leurs rapports semblent sensiblement différents de ce qui est fréquemment observé ailleurs.
Et puis, comment ne pas questionner enfin la juste proportion de certains ordres parfois donnés? Il y a quelques années, on se souvient du tollé provoqué par un usage massif de gaz lacrymogène sur certains «manifestants en poussette» de la Manif pour tous. L'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avait alors, pour mémoire, épinglé un «recours excessif à la force». Est-ce le cas ici? À en juger par l'étendue des dégâts, le nombre de blessés et le caractère très hétérogène des gilets jaunes, on ne saurait certes l'exclure, mais il ne faudrait pas non plus se montrer péremptoire. Il est tout de même permis de s'étonner du fait qu'on s'en soit pris samedi à des manifestants aux allures pacifiques alors qu'à certains endroits on laissait, semble-t-il, les casseurs presque sans surveillance.
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