Emmanuel Macron a fait le choix de la répression des Gilets jaunes. Bruno Bertez le voit également ainsi :
La voiture grillée, une spécialité bien française !
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Emmanuel Macron n’a pas finassé à l’occasion de la présentation de ses vœux. Que ce soit dans ses attitudes et dans ses paroles le message était clair. Au-delà des insultes habituelles adressées aux six à sept Français sur dix qui souffrent de sa politique et s’y opposent, il a confirmé que la seule solution à la crise de légitimité qui le frappe de plein fouet serait le recours à la répression. Flanqué d’une police qui a démontré sa capacité à la brutalité et la violence excessive et surtout une magistrature aux ordres, il est fermement décidé à un tournant autoritaire.
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Effectivement, on peut dire « bizarre » en apprenant que pour la Saint-Sylvestre les racailles de banlieues auraient brûlé plus de 1000 véhicules. C’est-à-dire largement 20 fois plus que les « gilets jaunes » pendant toute la durée du mouvement depuis le 17 novembre dernier. On peut dire aussi « bizarre » en apprenant le bilan des arrestations suivies de procédure judiciaire pour ces incendies volontaires dont il faut pourtant rappeler qu’ils sont qualifiés « crime » dans le Code Pénal. Zéro arrestation de ce type dite donc ! En effet bizarrement toujours, les 100 000 policiers récemment mobilisés contre les couches populaires étaient invisibles, voire d’une mansuétude étonnante. Il fallait probablement qu’ils se reposent car il faut reconnaître qu’ils n’ont pas chômé quand il s’est agi de taper sur le populo des ronds-points.
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Avec ce pouvoir d’Emmanuel Macron, le lumpen des quartiers peut y aller tranquille. D’ailleurs, comme on le sait puis Karl Marx et ses « Guerres civiles en France » le lumpenprolétariat est toujours utilisé par les dominants. Si jamais, par extraordinaire, un incendiaire ou n’importe quel autre délinquant se fait attraper par la police, il aura droit d’abord à une visite du président de la république dans sa chambre et ensuite à une belle pétition « urgence la police assassine » des « artistes » et des « intellectuels », tous ceux qui sont restés obstinément muets face à la révolte des pauvres et la répression violente qu’ils ont subie. Ensuite il y a toutes les chances que la seule conséquence judiciaire pour le délinquant, soit une mention sur le casier judiciaire qui figurera aux côtés de la ribambelle de celles qui y sont déjà. Pas un seul jour de prison, celle-ci est réservée aux gilets jaunes qui ont osé se promener avec des lunettes de piscine.
« Classes laborieuses, classes haineuses, classes dangereuses ! » Macron nous l’a bien expliqué dans ses vœux. La feuille de route est bien celle-là, les couches populaires après les avoir insultées, on va leur taper dessus.
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D'après ce que je lis, les Gilets jaunes ont parfaitement compris le message de Nouvel An macronien : « Ils sont répressifs avec nous et laxistes avec les racailles ».
L'intransigeance de Macron trouve sa source dans son milieu social.
Je suis très inquiet de la dureté des commentateurs du Figaro (et de mes collègues, c'est la même population). Aucune empathie, aucune compréhension : un appel pur à la répression « Il faut leur mettre des amendes, il faut les foutre en prison ». Les édouard-philippards ne veulent pas céder un pouce de leurs privilèges pour apaiser la situation.
Leur ancêtre Louis-Philippe était plus raisonnable. Il a dit « La république a bien de la chance : elle peut faire tirer sur le peuple. Moi pas ». Et il a laissé la place sans trop d'effusion de sang.
Or, suivant les estimations, la sociologie des Gilets jaunes (les gens qui partagent les mêmes préoccupations) varie entre 40 % et 60 % de la population française.
On ne gouverne pas en réprimant les angoisses existentielles de 40 % de la population (si on prend l'estimation la plus basse). C'est de la folie furieuse ! Ca ne peut que très mal finir.
Même si 100 % de l'entourage de Macron est d'accord avec cette politique répressive, comme les commentateurs du Figaro, le bons sens politique (s'il en a) et l'instinct de conservation devraient lui conseiller de ne pas les écouter.
Alors, je sais. Je connais le raisonnement des partisans de la politique du pire : « Youpi ! Plus Macron fera l'erreur d'être répressif, plus il précipitera l'épreuve de force et plus vite il sautera ».
J'aimerais partager ce bel enthousiasme.
Je suis un pacifique (mais certes pas un pacifiste) : je crains le déchaînement de violences incontrôlables. Je ne suis pas sûr que les partisans de la politique du pire réalisent vraiment la cruauté des forces dont ils espèrent la libération. Si la situation dégénère, je ne serais pas surpris qu'il y ait des gens brûlés vifs ou coupés en rondelles. Ca s'est déjà vu en France, pas dans une lointaine contrée exotique.
Et je ne crois pas que les bourgeois mondialisés qui s'arcboutent sur la politique les favorisant aient plus conscience de la tempête qui grossit sur leur tête.
C'est l'éternel problème de la boite de Pandore : une fois qu'un imbécile l'a ouverte, pour la refermer, il faut ramer très fort, au milieu des pleurs et des grincements de dents.
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