L’accumulation de témoignages de violences policières produit un effet désastreux, on ne peut plus accuser des dérives individuelles.
Prenons un angle différent des violences physiques. Pour changer.
Sur toutes les videos que j’ai vues cette semaine (je dirais, une douzaine), les policiers (je ne crois pas avoir vu de gendarmes) tutoient les civils, passants ou manifestants (ça commence quelquefois par le vouvoiement et se termine par le tutoiement).
Anecdotique ? Pas du tout.
Quand une personne en situation de force, ce qui est évidemment le cas d’un policier (ou d’un président de la république), tutoie, c’est automatiquement une marque de mépris : ça insiste sur l'infériorité de l'interlocuteur. Quand, en plus, c’est pour donner des ordres, cela devient révoltant : on ne s'adresse plus à un citoyen mais à un sujet. C’est cela, justement, le passage de la police au service de la collectivité à la police au service d’intérêts particuliers, à commencer par le sien propre. Le passage de la police à la milice.
Comme quoi, de simples mots sont révélateurs.
Ces violences marqueront durablement la considération (ou son absence) pour la police, car elles n’arrivent pas à n’importe quel moment. Elles arrivent au moment où une partie des Français se réinvestit dans la politique. Et c’est précisément à ce moment que beaucoup de policiers se comportent comme des cow-boys agressifs et méprisants.
Et les syndicalistes policiers, dont ça serait le boulot de dénoncer ce qui doit l'être, motus ...
Allez donc après cela faire pleurer les Français sur les suicides de policiers, les orphelins de la police ou le « manque de moyens ». Va falloir sortir les rames.
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