Nous sommes dans une période politique difficile et ça ne va pas s’arranger. Mais, comme souvent, quand la situation est grave, les choix moraux deviennent plus faciles.
Les enjeux se clarifient. Il y a ceux qui veulent trancher dans le vif et ceux qui veulent laisser la situation pourrir.
Le choix primaire d’aujourd’hui est simple : pour ou contre les Gilets jaunes ?
Après, on peut discuter, comment ? Pourquoi ? Dans quel but ? Avec qui ? Etc … Mais c’est secondaire.
Il y a d’abord l’instinct.
Comme Flaubert qui vomissait les bourgeois mais soutient, mort de trouille, le parti bourgeois et fulmine qu’il faut tuer le plus possible de Communards, la crise des Gilets jaunes révèle la vérité des êtres et, à cette lumière, beaucoup d’altiers et de fiérots paraissent bien minables.
J’ai eu, certes, plus de mauvaises surprises que de bonnes. Mais je me console en ayant été agréablement étonné par certains. Et beaucoup ont été égaux à eux-mêmes, ce qui n’est pas souvent un compliment.
Pourquoi, comme la Commune, la crise des Gilets jaunes est-elle révélatrice ? Parce qu’elle est profonde et mobilise des valeurs fondamentales sans qu’il soit aisé de jouer la comédie. Suis-je altruiste ou égoïste ? Suis-je empathique ou insensible ? Suis-je idéaliste ou matérialiste ? Long terme ou court terme ? Patriote ou individualiste ?
Il est difficile de jouer la comédie parce que le choix n’est pas pur (les Gilets jaunes ne sont pas des saints) mais qu’il faut quand même trancher, puisque refuser de trancher, c’est faire le jeu du pouvoir et donc prendre position malgré tout.
Et l'image que de nos contemporains que cette épreuve dessine est loin de me réjouir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire