samedi, mars 30, 2019

Ze Brexit suite

🦁 Les votes of no confidence ont commencé dans les sections locales du parti dit conservateur  (faut vraiment le dire vite : ils sont aussi conservateurs que LR en France, c'est dire !) pour virer les candidats les plus anti-Brexit en cas de general election mais la procédure est compliquée et il est peu probable qu'elle ait un gros impact.

🦁 D’après le pointage du Telegraph, en cas de dissolution, il y aurait encore une majorité d’anti-Brexit au Parlement.

🦁 Les Brexiters du gouvernement essaient de forcer May à un no deal.

🦁 Enfin, comme la connerie de l’UE et en particulier de Macron n’est pas un vain mot, il se pourrait que Bruxelles refuse d’étendre le délai accordé à la Grande-Bretagne, pour la contraindre à choisir entre la révocation de l'article 50 (rester dans l'UE définitivement) et no deal, dans l'espoir, bien entendu, que la révocation l'emporte (ce qui est, à mon avis, bien mal connaitre les Anglais) ou que la Grande-Bretagne sorte en catastrophe et échoue (ce qui est une surévaluation de la difficulté du no deal). Et que l'européisme triomphe dans tous les cas.

L'issue la plus probable d'une telle politique serait que les Anglais fassent no deal et prospèrent. Et que l'européisme prenne une claque.



🐓 Et pour nous ? Le Brexit est une catastrophe : il laisse notre classe dirigeante ultra-pétainiste en tête à tête avec les casques à pointe de Berlin, alors que notre allié naturel est la Grande-Bretagne. Comme disaient avec crainte les Français des années 40 quand Pierre Laval partait pour Berlin : « Qu'est-ce que le maquignon va encore brader ? » (1).

Conclusion plus générale : pour que la démocratie fonctionne, il faut que les deux partis à vocation majoritaire s'opposent. Quand ils sont d'accord et que le vote se réduit à un choix entre blanc bonnet et bonnet blanc, la machine se grippe.

C''est un drame pour la France qu'il n'y ait plus d'opposition. Les petits calculs partisans des uns et des autres ne peuvent justifier cette trahison de leurs devoirs.

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(1) : il est symptomatique de l'aveuglement d'un certain type de politicien que Pierre Laval ait compris seulement au cours de son procès qu'il risquait sa tête.

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