Qu’il soit accidentel ou criminel (à plus forte raison, bien sûr, dans ce dernier cas), l’incendie de Notre Dame m’apparait comme la somme de toutes nos fautes.
Depuis des décennies, nous nous montrons infidèles, impies, négligents, futiles et jouisseurs. Nous prétendons ne rien devoir hériter et ne rien devoir transmettre, ne rien devoir assumer de ce que nous sommes. Le destin commence à nous présenter l’addition depuis Charlie et ce n’est que le début.
Bien sûr, les esprits forts me rétorqueront que ce n’est qu’un événement matériel qui avait une certaine probabilité et que le mauvais numéro est malheureusement sorti. Mais c’est oublier un peu vite Montesquieu. Les fragilités ne sortent pas de nulle part, elles sont construites par les décisions qu’on a prises et qu’on prend encore.
Telle bataille perdue apparaît contingente, mais on avait accumulé assez de fragilités pour qu’une bataille perdue devienne très probable. Si une cathédrale n’avait pas brûlé à Paris, une autre aurait brûlé à Marseille.
J’ai bon espoir que Notre Dame soit reconstruite mais rien ne nous lavera de la honte que ce fût à notre époque et non à une autre que l’incendie a pris.
Notre Dame de Paris : la France brûle.
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