Dans les périodes de crise, où les enjeux sont vitaux, il faut choisir son camp. Refuser de choisir, c'est encore choisir, puisque cela revient de fait à être du plus fort.
On peut tortiller du cul, finasser, mais cela ne dissimule pas très longtemps la vérité : tu es bleu ou tu es blanc ? Tu es guelfe ou gibelin ? Tu es pour la ligue ou pour le roi ?
Depuis trois ans, je ne cache pas une position nette : je suis violemment anti-Macron (et par conséquent pro-Gilets jaunes).
Pour faire un choix tranché, on part de positions floues : aucun camp n'a le privilège du Bien et l'autre celui du Mal, (quoique, dans certains cas ...) et l'avenir est incertain. Par exemple, les anti-gaullistes de 1940 avaient quelques arguments valables, pourtant De Gaulle était le bon choix.
Il faut donc établir une hiérarchie des valeurs : liberté ou ordre (choix biaisé puisque la liberté fait partie de l'ordre juste. Rectifions : liberté ou ordre apparent) ? Calme ou tempête ?
L'opposition à Macron est assez facile, puisque le choix de Macron est fondamentalement un choix égoïste : préserver l'ordre des choses où moi je suis bien, où j'ai fait mon trou (après, on s'invente des « bonnes » raisons : les bourgeois qui votent Macron sont doués pour le blabla).
Mais il y a aussi des raisons un peu plus généreuses. Je comprends qu'on puisse avoir peur du bordel que foutrait une élection de Le Pen (même si ce n'est pas à mes yeux une raison suffisante de voter Macron et si Macron fout, finalement, autant, sinon plus, de bordel que Le Pen).
Je ne dissimule pas que les Gilets jaunes sont brouillons, foutraques, souvent débiles, leurs fautes d'orthographe me navrent (mais leurs fautes ne sont pas de leur faute : qui leur a infligé l'enseignement de l'ignorance ?), leur manque de structure intellectuelle me met hors de moi. Le fait qu'ils font le jeu de l'extrême-gauche m'irrite.
Mais, quand vient le moment de choisir, c'est sans hésitation que je suis de leur coté. Parce que je préfère la liberté à la tranquillité, la justice à l'ordre apparent et l'aventure à la sûreté. Mon peuple aux apatrides mondialisés, mon pays au monde sans frontières. Et que le mépris de classe des macronistes me révulse.
Je retrouve dans le camp d'en face des gens pour lesquels mon estime est au plus bas. Aucun problème. Mais aussi des gens dont j'eusse préféré un meilleur choix, ce sont les plus énervants. Cela m'agace de m'être trompé, de les avoir crus plus intelligents ou plus courageux qu'ils se révèlent à l'épreuve. Je leur en veux de me décevoir.
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