samedi, juillet 13, 2019

Le homard rugit

Soyons clairs : l'hystérie autour de l'affaire de Rugy prend des proportions ridicules. Nous perdons tout sens de la mesure.

Si on me demande quelle est la meilleure cave de France, j'hésite entre celle du restaurant la Tour d'Argent et celle de l'assemblée nationale. Il n'est donc pas étonnant que le président de cette dernière boive de d'excellentes bouteilles.

Le choquant de cette affaire est que les diners en question ne sont pas professionnels mais du réseautage personnel entre copains-coquins, politocards et journalopes. Et aussi cette attitude de parvenu méprisant, qui passe son temps à faire des leçons de morale tout en profitant à donf et sans guère de discrétion.

François de Rugy, l’arroseur arrosé

S'il y a un scandale de Rugy, c'est sa personne même et sa carrière : comment un type aussi minable et aussi dégoûtant peut-il occuper de hautes fonctions ?

Bref, nos politiciens et nos journalistes sont la lie de notre société. La belle nouvelle !

Il y a, en macronie, des scandales bien plus importants, ceux liés au bradage, sous toutes les formes, de la France et de son patrimoine, dont les journaux ne parlent pratiquement pas.

Bref, l'affaire de Rugy est une diversion de plus.

D'ailleurs, nous vivons dans un monde de diversions :

L’héroïsme de pacotille des nouvelles égéries progressistes



Ca permet d'éviter furtivement les vrais problèmes politiques :

Crise du logement: « Les métropoles sont devenues de véritables châteaux-forts »

Nous ne sommes pas loin de l'affaire de Rugy : le monde des gouvernants qui ignorent et méprisent le monde des gouvernés, c'est aussi le monde de ceux qui vivent dans des métropoles mondialisées inabordables pour le commun des mortels.

La solution fondamentale, c'est la fin de la mondialisation (et du pouvoir excessif des banques centrales qui va avec).

Je me console en me disant qu'en France, il y a eu des hommes de cette trempe :

Les grands essais du XXe siècle : Notre jeunesse, de Charles Péguy


Vous nous voyez marcher, nous sommes la piétaille.
Nous n’avançons jamais que d’un pas à la fois.
Mais vingt siècles de peuple et vingt siècles de rois,
Et toute leur séquelle et toute leur volaille

Et leurs chapeaux à plume avec leur valetaille
Ont appris ce que c’est que d’être familiers,
Et comme on peut marcher, les pieds dans ses souliers,
Vers un dernier carré le soir d’une bataille.

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