MASSACRE DE LA PRÉFECTURE : LE NIHILISME INSUPPORTABLE DES BELLES ÂMES
Massacre à la Préfecture de Police : le vertige face à l’ampleur des fautes accumulées par les autorités.
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Ambroise de Rancourt : Je ne sais pas de quelles conséquences sera suivi l’attentat de la préfecture de police de Paris. Comme d’habitude, je vais espérer que ce sera l’acte de trop, celui par lequel le lent et douloureux suicide de mon pays prendra fin. Quatre fonctionnaires servant la France, saignés comme des animaux, par une personne au sujet de laquelle la première urgence consiste à relativiser, sinon écarter, cette si sulfureuse et polémique « radicalisation ». Il ne faudrait pas déranger. Et Mélenchon qui consacre sa revue d’actualité de la semaine à la scandaleuse infraction à la laïcité de l’Etat que constitue la cérémonie à Saint-Sulpice pour Chirac – pas un mot, en revanche, sur le happening de la Ligue islamique mondiale, en France, où les bourreaux de Raif Badawi s’affichent en toute quiétude avec de hauts représentants de l’Etat. Et les porte-parole du gouvernement qui expliquent qu’il ne faudrait quand même pas faire d’amalgame. Les ricaneurs ricanent, les aveugles continuent de ne pas voir, les complaisants se complaisent. Il est vraiment temps que ce suicide collectif, constitué du chapelet parfois bruyant et sanglant des meurtres, parfois de l’accumulation silencieuse des petits accommodements et des regards tournés vers le sol, cesse.
Cette lâcheté est vraiment, et je le dis après avoir déjà eu une certaine patience, depuis plusieurs années que je suis le sujet de près, insupportable, et me fait honte pour mon pays.
Xavier Raufer : Vanité des entreprises humaines... Tout débutait si bien : la meute média-antifa aux trousses d'Éric Zemmour... L'amorce d'un dialogue détendu-convivial sur l'immigration lancé par l'Élysée. Soudain, le vrai monde anéantit tout cela avec fracas. Car si la moitié de ce qu'on lit sur la tuerie de la Préfecture de police est vrai - nous y revenons - la sécurité de la France, la confiance des Français en leur État, seront gravement affectés. Le philosophe Clément Rosset édicta naguère que "la réalité est insupportable, mais irrémédiable" : nous y voilà.
Résumons : un individu depuis dix ans fasciné par l'islam... converti depuis deux ans peut-être... habilité au secret-défense... niché au cœur informatique du service opérant le renseignement d'une capitale mondiale majeure... Aussi : on ne compte plus les missions ultra-sensibles récemment confiées à la DRPP, de par sa taille réduite, son étanchéité et son esprit de corps. Les dégâts potentiels sont vertigineux.
Quand vos chefs prônent le politiquement-correct ; quand cent stages vantent l'idéal du vivre-ensemble et l'horreur de la discrimination ; quand toute blague déclenche la foudre ; s'inquiéter d'un collègue infirme et Antillais est ardu. Preuve, la réaction de l'État : le piteux Castaner bredouille que tout est normal et une péronnelle de la présidence suggère d'éviter les amalgames. Quand ces réactions émanent du sommet d'un État fort pyramidal, sa base évite tout propos malsonnant - comment lui donner tort ?
Brutal résultat – le protocole de la médecine d'urgence vaut pour le renseignement : toujours envisager le pire. Nul catastrophisme, mais seul moyen de sauver le patient. Et si M. H. était une taupe islamiste ? Qu'a-t-il transmis et à qui, des bases numériques de la DRPP ? Y a-t-il logé un logiciel-malveillant, cheminant ensuite - vers où ? On imagine la réaction des services alliés. Au pire, tout ou partie de l'informatique de la DRPP est à revoir.
Eric Verhaeghe : Cette fois-ci, le déni est terrible. On a tous entendu Christophe Castaner et Sibeth Ndiaye expliquer que rien ne permettait de présager l'action de cet informaticien habilité au secret défense et employé dans les services de renseignement. Mais le Parisien a révélé qu'il avait fait l'objet d'un signalement à sa hiérarchie en 2015 pour dérive radicale. Il semble que la machine administrative n'en ait pas tenu compte. En termes de gestion publique, ce hiatus entre les propos du gouvernement et la réalité est redoutable, parce qu'il donne à l'opinion publique le sentiment que la situation n'est pas sous contrôle.
Ce sentiment est apparu très nettement avec l'affaire Lubrizol. Alors qu'une usine Seveso seuil haut était en feu, provoquant nausées et vomissements dans la population, le gouvernement est resté sourd et aveugle face aux évidences en expliquant que les fumées ne présentaient pas de toxicité inquiétante. La réaction incrédule de la population devrait alerter les pouvoirs publics, d'autant que l'émission de dioxine est désormais attestée, ce qui dément les propos des ministres. La même semaine, le même sketch reprend. Alors qu'un fonctionnaire de nos services de renseignement égorge l'un de ses collègues sur son lieu de travail, à savoir la Préfecture de police, ce qui n'est pas rien, deux ministres interviennent immédiatement pour tenir des discours qui manquent singulièrement de prudence, et qui sont démentis dans la journée par la presse.
Le discrédit guette [il est gentil !]. Quand, sur deux affaires majeures en un laps de huit jours, des ministres sont pris en flagrant délit d'erreurs sur des faits et dans l'appréciation de leur gravité, la conséquence est bien connue: ils perdent toute crédibilité, et c'est l'équipe entière d'Edouard Philippe qui est désormais menacée de discrédit.
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Vous connaissez mon analyse : invasion musulmane + Etat déliquescent = guerre civile. En revanche, je conteste que cette guerre soit perdue d'avance, comme le prétendent certains.
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