jeudi, octobre 03, 2019
Texte intégral du discours d’Eric Zemmour à la Convention de la Droite
En lisant ce discours de haute tenue, encore plus qu'en l'entendant, je comprends pourquoi les maitres censeurs veulent faire taire Eric Zemmour : le talent de cet homme est dangereux.
Le reproche que je lui fais, moi qui l'apprécie, est l'exhaustivité de son désespoir : le désespoir n'est pas français. Jeanne d'Arc n'a pas désespéré, De Gaulle n'a pas désespéré. Certes, leur situation était moins grave qu'aujourd'hui : le peuple français n'était pas menacé de disparition, seulement de servitude.
L'espoir français, c'est le christianisme. La France est chrétienne jusqu'au fond des tripes, elle ne redeviendra elle-même qu'en redécouvrant le Christ. Bien sûr, ce n'est pas avec l'Eglise du pape franc-maçon Bergoglio et des bourgeois cathos du XVIème qui votent Macron que cette conversion arrivera, c'est un autre motif de désespoir. Mais l'espérance est une flamme qui ne s'éteint pas.
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« Bonjour. Ah oui, vous êtes nombreux quand même ! Je… je ne m’y attendais pas, on m’avait prévenu mais je n’y croyais pas. Tous ces gens qui viennent quand on leur parle de convention des droites, d’union des droites, de rassemblement de toutes les droites, de rassemblement populaire et même – qui sait ? – populiste, d’alliance entre le Rassemblement National et les Républicains et même de rassemblement des populistes avec des dissidents de France Insoumise, donc tous ces mots interdits, impossibles. On m’avait dit que les gens aimaient les chimères, mais je ne croyais pas que ce fût à ce point.
Non, vous vous croyez où franchement ? Aux États-Unis ? En Hongrie ? En Pologne ? En Italie ? En Autriche ? Non mais vous croyez vraiment que vous allez échapper au second tour Marine-Macron et à la réélection de Macron ?
Vous n’êtes pas sérieux, pas raisonnables, vous n’y croyez pas quand même ? Je sais que Joseph de Mestre disait que le peuple français était le plus facile à tromper, le plus difficile à détromper, le plus puissant à tromper les autres, mais enfin quand même ! C’est réglé, c’est plié, vous êtes venus pour rien. Circulez, il n’y a rien à voir ! Vous savez que vous êtes en France quand même et qu’en France on a la droite la plus bête du monde. Vous savez quand même que c’est breveté dans le monde entier. On est le pays des droits de l’homme et la droite la plus bête du monde. Ça va ensemble.
Non, vraiment, vous n’êtes pas raisonnables. Et puis, j’ai bien lu le thème de la Convention : « Comment trouver une alternative au progressisme ? » Comment et pourquoi chercher une alternative au progressisme ? N’entendez-vous pas dans ce terme doux le nom de progrès ? Songez-vous au sort de nos ancêtres paysans qui souffraient de la famine et à Louis XIV martyrisé par les médecins de Molière ?
Non, vous n’êtes pas sérieux, pas raisonnables. Le progrès, c’est la grande affaire de notre temps, la grande religion de notre temps. Autre chose que Jésus Christ ou Moïse. Et depuis deux siècles, vous vous rendez compte ? Comment refuser le progrès qui nous tend les bras ? Comment ne pas louer cette magnifique révolution industrielle qui a permis la boucherie de Verdun ? Comment ne pas louer cette science qui nous a donné la bombe atomique ? Comment ne pas s’extasier devant la sublime Révolution française qui a donné la Terreur et ces lendemains qui chantent communistes qui ont donné le goulag ? Oui, franchement, comment ne pas être progressiste ?
Ah, il faut dire qu’on a longtemps hésité. Il y avait de quoi. À côté de ces massacres, si progressistes, il y avait aussi les antibiotiques, la pénicilline, la sécurité sociale et la cortisone pour la voix.
Mais depuis quelques décennies, la moindre hésitation n’est plus possible. Le progressisme n’est plus discutable. Le règne de l’individu libre a abattu les vieilles barrières entre les humains et les anciens préjugés. Le patriarcat est mort et les femmes sont libérées de millénaires d’oppression. Les esclaves ont été sortis de leurs fers, Caroline de Haas et Rokhaya Diallo sont reines du monde. C’est quand même autre chose que Bonaparte et Victor Hugo.
La mondialisation heureuse a fait sortir des centaines de millions de Chinois ou d’Africains de la misère. Et tant pis si elle a fait plonger des dizaines de millions d’Occidentaux dans la pauvreté et le chômage. Chacun son tour. Après tout, les ouvriers blancs ont bien profité de la colonisation et de l’échange inégal. Il n’est que justice qu’ils paient.
Les beautés du progrès le plus récent me laissent chaque jour plus ébahi.
Comment ne pas être séduits par ce vent de liberté qui règne sur la France et sur l’Occident ? Comment ne pas approuver toutes ces lois qui sanctionnent la pensée et la parole car on est bien plus libre en pensant bien et en taisant des pensées mauvaises ?
Comment ne pas être heureux de voir ces hommes au système pileux abondant qui peuvent enfin avouer leur vraie nature de femme, de voir ces femmes qui n’ont plus besoin du contact dégoûtant des hommes pour faire des bébés, de voir ces mères qui n’ont plus besoin d’accoucher pour être mère ? Comme dit la magnifique Agnès Buzyn, « une femme peut être un père ».
Comment ne pas être emporté par le niveau brillant des copies de ces innombrables bacheliers qui s’amoncellent chaque année ?
Comment repousser le charme entêtant de ce langage inclusif avec tous ces petits points qui ressemble au petit train de notre enfance ?
Comment ne pas goûter l’inventivité verbale de nos maîtres : « féminicide », « préjugé genré », « lutte intersectionnelle », « femme racisée » ? Ce sabir magnifique que seuls des ringards refusent d’adopter.
Comment ne pas être ébloui par l’élégance des tenues de notre ministre préférée, Sibeth N’Diaye, sommet de la distinction française ?
Comment ne pas se pâmer devant un art contemporain dont la beauté renvoie aux poubelles de l’histoire tous nos grands peintres du passé ?
Et comment ne pas s’extasier devant la plume si élégante d’une Christine Angot qui fait passer Voltaire et Stendhal pour d’obscurs tâcherons ?
Oui, sans oublier le génie de nos architectes d’aujourd’hui à côté de qui Gabriel ou Lebrun sont des besogneux académiques.
Non, vraiment, vous n’êtes pas raisonnables. Mais, parce que je me suis déplacé et que vous êtes nombreux, je peux quand même essayer de vous aider.
Pour trouver une alternative au progressisme, il faudrait d’abord le définir. Enfin, c’est ainsi qu’on nous apprenait jadis à travailler. Je vous propose une définition :
Progressisme : la religion du progrès, un millénarisme qui fait de l’individu un dieu et de ses volontés jusqu’aux caprices un droit sacré et divin.
Le progressisme est un matérialisme divinisé qui croit que les hommes sont des êtres indifférenciés, interchangeables, sans sexes ni racines, des êtres entièrement construits comme des Lego et qui peuvent être donc déconstruits par des démiurges.
Le progressisme est un messianisme sécularisé, comme le furent le jacobinisme, le communisme, le fascisme, le nazisme, le néolibéralisme ou le droit-de-l’hommisme.
Le progressisme est une révolution. D’ailleurs, souvenez-vous, le livre de campagne de notre cher Président s’appelait Révolution. Une révolution ne supporte aucun obstacle, aucun retard, aucun état d’âme. Robespierre nous a appris qu’il fallait tuer les méchants. Lénine et Staline ont rajouté qu’il fallait aussi tuer les gentils.
La société progressiste au nom de la liberté est une société liberticide. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Le cri de Saint-Just est toujours à son programme. Depuis les Lumières, depuis la Révolution française, depuis la révolution de 17, jusqu’à même la IIIe République avec ses radicaux franc-macs, jusqu’à aujourd’hui, c’est toujours le même progressisme : la liberté, c’est pour eux, pas pour les autres. La liberté, eux seuls peuvent l’apprécier et en user. La liberté, eux seuls en sont dignes.
Nous croyons être sortis de cet engrenage funeste, alors que nous y sommes rentrés. C’est que notre dictature a pris des couleurs inusitées et que nos maîtres ont eu l’habileté de conserver les formes de la démocratie pour mieux les vider de l’intérieur.
Pour servir ce pouvoir tyrannique et nous imposer cette idéologie diversitaire, comme l’appelle joliment mon ami Bock-Côté, on a mis en place un appareil de propagande qui réunit la télévision, la radio, le cinéma, la publicité, sans oublier les chiens de garde d’Internet. Son efficacité fait passer Goebbels pour un modeste artisan et Joseph Staline pour un débutant timoré.
Le progressisme, c’est l’omniprésence de la parole soi-disant libre, servie par une technologie d’une puissance de diffusion jamais vue dans l’histoire mais en même temps, comme ils aiment dire, un appareil répressif de plus en plus sophistiqué pour la canaliser et la censurer.
D’un côté, les libéraux et le marché ont ouvert nos pays aux grands vents du libre-échange mondialisé, abattant frontières et petits commerces, transformant les anciens citoyens en consommateurs individualistes et quasi hystériques, soumis aux injonctions des publicitaires et des grandes entreprises.
De l’autre, l’extrême-gauche a troqué son marxisme et son bréviaire de la lutte des classes pour la sainte cause des minorités, qu’elles soient sexuelles ou ethniques, et a remplacé la rue et les barricades par les prétoires.
Les juges, conditionnés par la propagande de gauche dès l’école de la magistrature, sont devenus les relais et souvent les complices des associations diverses à qui ils servent de bras armés pour racketter les dissidents et terroriser la majorité autrefois silencieuse et aujourd’hui tétanisée.
Tous ceux qui se sentaient à l’étroit dans l’ancienne société régie par le catholicisme et le Code civil, tous ceux à qui on avait fait miroiter une libération et qui y avaient légitimement cru, les femmes, les jeunes, les homosexuels, les basanés, les juifs, les protestants, les athées, tous ceux qui se sentaient une minorité mal vue au sein de la majorité des mâles blancs hétérosexuels catholiques et qui ont joyeusement déboulonné la statue au rythme saccadé des déhanchements de Mick Jagger, tous ceux-là ont été les idiots utiles d’une guerre d’extermination de l’homme blanc hétérosexuel.
Non pas un mouvement de libération des femmes. Non pas un combat pour l’égalité entre hommes et femmes. Non pas même un abaissement de tous les mâles au nom d’une revanche universelle contre le patriarcat. Rien de tout cela.
Le seul ennemi à abattre, c’était l’homme blanc hétérosexuel catholique.
Le seul à qui on fait porter le poids du péché mortel de la colonisation, de l’esclavage, de la pédophilie, du capitalisme, du saccage de la planète, le seul à qui on interdit les comportements les plus naturels de la virilité depuis la nuit des temps au nom de la nécessaire lutte contre les préjugés de genre, le seul à qui on arrache son rôle de père, le seul qu’on transforme au mieux en seconde mère ou au pire en gamète, le seul qu’on accuse de violences conjugales, le seul qu’on balance comme un porc.
On voue aux gémonies un Bernard Pivot parce qu’il évoque sa jeunesse éprise de jolies Suédoises et on pardonne tout au rappeur qui insulte et appelle au viol, voire au meurtre des femmes blanches.
Je vous invite à lire la prose des indigénistes, des féministes racisées, des luttes intersectionnelles qui gangrènent nos facs après avoir pourri les plus grandes universités américaines. Que disent-elles ? Qu’elles sont d’abord noires ou arabes ou musulmanes. Qu’elles appartiennent à leur race – oui, oui, elles, elles ont le droit d’employer le mot -, à leur religion – l’islam -, à leur pays – en tout cas celui de leurs parents. Qu’elles n’ont que faire d’une solidarité avec des femmes qui sont d’abord pour elles des femmes françaises, des bourgeoises et surtout des Blanches. Que leurs hommes sont ce qu’ils sont, avec leurs défauts, leurs énormes préjugés de genre, et même leurs violences. Mais qu’ils sont ainsi non parce qu’ils sont des hommes, mais parce qu’ils ont été dominés et asservis par l’homme blanc. Que leur seul ennemi est l’homme blanc. Et qu’elles ont besoin de leurs hommes pour l’abattre.
Celles-là ont compris l’évolution du rapport de force. L’homme blanc hétérosexuel catholique n’est pas attaqué parce qu’il est trop fort, mais parce qu’il est trop faible, non parce qu’il est assez tolérant, mais parce qu’il l’est trop. C’est le faible et humaniste Louis XVI qu’on guillotine, pas l’inflexible et puissant Louis XIV.
Il faut donc sonner l’hallali, achever la bête blessée. Cioran nous avait prévenus : « Tant qu’une nation a conscience de sa supériorité, elle est farouche et respectée. Dès qu’elle ne l’a plus, elle s’humanise et ne compte plus. »
Tant que les féministes blanches continuent de les rejoindre dans ce seul combat contre l’homme blanc hétérosexuel, elles sont les bienvenues. De même pour les mouvements homosexuels, LGBTQ et autres XYZ. Dès que tous ceux-là ne veulent plus se cantonner à cette seule lutte à mort entre les races et les religions, ils redeviennent, tels le carrosse de Cendrillon redevenant citrouille, que des sales Blanches bourgeoises.
Formidable, exceptionnelle réussite ! Nos progressistes, si brillants, si arrogants, si férus d’avenir et se souciant du passé comme de leur dernier iPhone, qui croyaient avoir dépassé le stade archaïque de la guerre des nations et de la guerre des classes, nous ont ramenés à la guerre des races et à la guerre des religions. Ils ont ramené l’avenir à Charles Martel et au siège de Vienne de 1683, ils ont ramené l’avenir à la guerre du feu.
Nous sommes ainsi pris entre l’enclume et le marteau de deux universalismes qui écrasent nos nations, nos peuples, nos territoires, nos traditions, nos modes de vie, nos cultures : d’un côté, l’universalisme marchand qui, au nom des droits de l’homme, asservit nos cerveaux pour les transformer en zombies déracinés ; de l’autre, l’universalisme islamique qui tire profit très habilement de notre religion des droits de l’homme pour protéger son opération d’occupation et de colonisation de portions du territoire français qu’il transforme peu à peu, grâce au poids du nombre et de la loi religieuse, en enclaves étrangères, en ce que l’écrivain algérien Boualem Sansal, qui a vu les islamistes en Algérie opérer ainsi dans les années 80, appelle des « Républiques islamiques en herbe ».
L’universalisme droits-de-l’hommiste nous empêche de nous défendre au nom d’un individualisme borné qui ne voit pas que ce ne sont pas des individus qui sont en cause mais des grandes masses, que ce sont des civilisations qui s’affrontent sur notre sol dans un combat millénaire et non pas des individus qui se côtoient dans le court laps de leur vie sur terre. Ces soi-disant libéraux ont oublié la leçon d’un de leurs maîtres les plus réputés, Benjamin Constant, qui disait : « Tout est moral chez les individus, tout est physique dans les masses. Un individu est libre parce qu’il n’a en face de lui que d’autres individus de même force. Dès qu’il entre dans une masse, il n’est plus libre. »
Ces deux universalismes sont à la fois rivaux et complices. Le marché s’adapte à tout tant qu’il peut faire du profit. Il a placé ses hommes à la tête de l’État pour utiliser son monopole de la contrainte légitime comme bras armé. Ainsi l’État français, qui fut le génie bienveillant des populations françaises, qui le protégeait des féodaux et des prédateurs étrangers, qui fit de ce peuple rassemblé sur le territoire entre la Méditerranée et l’Atlantique la grande nation crainte dans toute l’Europe et le monde entier, est devenu, par un retournement incroyable, l’arme de destruction de la nation et l’asservissement de son peuple, du remplacement de son peuple par un autre peuple, une autre civilisation.
Ces deux universalismes, ces deux mondialismes, sont deux totalitarismes.
Puisque nos grandes consciences progressistes, puisque nos médias et jusqu’à notre président de la République lui-même aime tant les années 30, on va leur en donner. On va faire une comparaison avec cette époque.
Nous vivons sous le règne d’un nouveau pacte germano-soviétique. Nos deux totalitarismes s’allient pour nous détruire avant de s’entre-déchirer ensuite. C’est leur objectif commun, leur Graal. Aux libéralistes droits-de-l’hommistes, les métropoles. À l’islam, les banlieues.
Les uns servent pour l’instant de domestiques aux autres : livreurs de pizza, taxis, nounous, cuisines de restaurant et drogues. Les autres protègent leurs domestiques de leurs pouvoirs médiatique et judiciaire contre la détestation sourde de ce peuple français qu’ils vomissent, les uns et les autres, les uns parce qu’ils sont français et pas américains, les autres parce qu’ils sont de culture catholique et pas musulmane.
De nombreux bons esprits ont comparé ces dernières années l’Union européenne à la défunte Union soviétique et l’arme monétaire de la BCE aux chars du Pacte de Varsovie lancés au service de la doctrine Brejnev de la souveraineté limitée. On voit actuellement en Italie, en Angleterre comment les parlements et les juges combattent avec une rare efficacité la volonté des peuples. Le droit et les procédures soi-disant constitutionnels contre la liberté des peuples. On est revenu en plein dans les régimes qui se prétendaient eux aussi démocraties populaires.
Quant à l’islam, nous avons l’embarras du choix. Dans les années 30, les auteurs les plus lucides qui dénonçaient le danger allemand comparaient le nazisme à l’islam. Oui, l’islam, ils disaient l’islam et personne ne leur reprochait de stigmatiser l’islam. À la limite, beaucoup trouvaient qu’ils exagéraient un petit peu. Bien sûr, disaient-ils, le nazisme est parfois un peu raide et intolérant, mais de là à le comparer à l’islam…
Quelques années plus tard, après-guerre, un autre totalitarisme, le communisme, menaçait. Et la même comparaison revint au goût du jour. Maxime Rodinson, un des plus grands spécialistes de l’islam, disait : « C’est un communisme avec Dieu. » Toujours cette même comparaison, cette même obsession, diront certains.
Alors, je sais, on va m’accuser d’islamophobie, j’ai l’habitude. On sait tous que ce concept fumeux d’islamophobie a été inventé pour rendre impossible la critique de l’islam, pour rétablir la notion de blasphème au profit de la seule religion musulmane. Une notion de blasphème abolie, je le rappelle, en 1789. Mais les progressistes qui sacralisent la Révolution ne sont pas à une contradiction près et sont prêts à bazarder un de ses acquis pour protéger leur cher islam.
Ce que nos progressistes ne parviennent pas à comprendre, c’est que l’avenir n’est pas régi par des courbes économiques, mais par des courbes démographiques. Celles-ci sont implacables.
L’Afrique, qui était une terre vide de 100 millions d’habitants en 1900, sera une terre pleine à ras bord de 2 milliards et plus en 2050. L’Europe, qui était alors une terre pleine de 400 millions d’habitants – quatre fois plus – n’est montée qu’à 500 millions – un pour quatre. Le rapport s’est exactement inversé.
À l’époque, le dynamisme démographique de notre continent a permis aux Blancs de coloniser le monde. Ils ont exterminé les Indiens et les Aborigènes, asservi les Africains. Aujourd’hui, nous vivons une inversion démographique qui entraîne une inversion des courants migratoires qui entraîne une inversion de la colonisation. Je vous laisse deviner qui seront leurs Indiens et leurs esclaves. C’est vous.
À chaque vague démographique correspond son drapeau idéologique. La France du XVIIIe siècle – on l’appelle à l’époque la Chine de l’Europe – conquiert le continent avec les droits de l’homme. L’Angleterre du XIXe siècle victorien et ses neuf enfants par famille légitime son impérialisme par la supériorité raciale du Wasp (White Anglo-Saxon Protestant). Les Allemands de la fin du XIXe siècle inventent le pangermanisme – déjà racialiste – puis le nazisme pour légitimer leur poussée vitale vers l’Est.
Cette fois-ci, le vitalisme démographique africain a un drapeau tout trouvé : l’islam. L’islam qui avait déjà été le drapeau de l’Orient contre la Grèce de l’Antiquité, le christianisme, reprend du service. Ah, il n’a pas changé depuis le Moyen Âge, il est prêt à l’emploi pour nous vaincre avec nos droits de l’homme et nous dominer avec sa charia, comme disait le prédicateur al-Qaradawi.
« Nous sommes arrivés aujourd’hui au temps des conséquences et de l’irréparable », disait Drieu la Rochelle dans les années 30. En France, comme dans toute l’Europe, tous nos problèmes sont aggravés – je ne dis pas « créés » mais « aggravés » – par l’immigration : école, logement, chômage, déficits sociaux, dette publique, ordre public, prisons, qualifications professionnelles, urgences aux hôpitaux, drogues ; et tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam. C’est la double peine.
Tous les économistes nous expliquent doctement que l’économie est d’abord une affaire de confiance. Or le grand sociologue américain Robert Putnam a démontré que la confiance entre les gens diminuait au fur et à mesure que la société était moins homogène ethniquement et culturellement. Mais on continue à nous seriner que l’immigration est une richesse. Cherchez l’erreur.
La question qui se pose donc à nous est la suivante : les jeunes Français vont-ils accepter de vivre en minorité sur la terre de leurs ancêtres ? Si oui, ils méritent leur colonisation. Si non, ils devront se battre pour leur libération. Mais comment se battre ? Où se battre ? Sur quoi se battre ?
Se battre comme certains l’ont fait depuis des années, courageusement, avec les vieux mots de la République – la laïcité, l’intégration, l’ordre républicain ? Malheureusement, ces mots n’ont plus de sens. Immigration, intégration, délinquance, incivilité, vivre-ensemble, et même assimilation, République, valeurs républicaines, État de droit, tout cela ne veut plus rien dire. Tout a été retourné, dévoyé, vidé de son sens. Les vieux socialistes comme Jaurès ou Blum n’appelleraient plus République ce que nous appelons aujourd’hui République. Tous ceux qui s’accrochent encore à ce vieux langage républicain sont aussi désuets que le fut Charles X lorsqu’il voulut à l’aube de son règne rétablir le sacre d’antan à la manière de ses ancêtres rois absolus. Il fut ridicule car entre-temps la Révolution et l’Empire avait tout balayé.
Les débats idéologiques contemporains sont comme les chansons d’aujourd’hui : des reprises des tubes des années 80. Laïcité ou liberté, intégration ou assimilation, droit d’asile, ouverture ou fermeture, ils ne correspondent plus à notre époque. Ces questions, ces débats sont dépassés, désuets, obsolètes. Des questions mortes qui errent encore comme les âmes mortes de Gogol.
L’immigration, c’était naguère venir d’un pays étranger pour donner à ses enfants un destin français. Aujourd’hui, les immigrés viennent en France pour continuer à vivre comme au pays. Ils gardent leur histoire, leurs héros, leurs mœurs, leurs prénoms, leurs femmes qu’ils font venir de là-bas, leurs lois qu’ils imposent de gré ou de force aux Français de souche qui doivent se soumettre ou se démettre, c’est-à-dire vivre sous la domination des mœurs islamiques et du halal ou fuir.
Ainsi se comportent-ils comme en terre conquise, comme se sont comportés les Pieds-noirs en Algérie ou les Anglais en Inde : ils se comportent en colonisateurs. Les caïds et leurs bandes s’allient à l’imam pour faire régner l’ordre dans la rue et dans les consciences selon la vieille alliance du sabre et du goupillon, en l’occurrence la kalach et la djellaba. Il y a une continuité entre les viols, vols, trafics jusqu’aux attentats de 2015 en passant par les innombrables attaques au couteau dans les rues de France. Ce sont les mêmes qui les commettent, qui passent sans difficulté de l’un à l’autre pour punir les kouffars, les infidèles. C’est le djihad partout et le djihad pour tous et par tous.
Tous les ministres de l’Intérieur depuis trente ans jouent les matamores pour combattre les trafics de drogue dans les banlieues et prétendent restaurer l’ordre républicain. Ils ne comprennent pas que pour restaurer l’ordre républicain dans les quartiers, il faut d’abord ramener la France dans ces enclaves étrangères.
Dans la rue, les femmes voilées et les hommes en djellaba sont une propagande par le fait, une islamisation de la rue, comme les uniformes d’une armée d’occupation rappellent aux vaincus leur soumission.
Au triptyque d’antan « immigration, intégration, assimilation » s’est substitué « invasion, colonisation, occupation ».
J’aime la formule de Renaud Camus : « Entre vivre et vivre ensemble il faut choisir ». La question est donc aujourd’hui celle du peuple. Le peuple pour refaire une nation. Le peuple français contre les universalismes qu’ils soient marchands ou islamiques. Le peuple français contre les cosmopolites citoyens du monde qui se sentent plus proches des habitants de New York ou de Londres que de leurs compatriotes de Montélimar ou de Béziers et le peuple français contre l’universalisme islamique qui transforme Bobigny, Roubaix, Marseille en autant de Républiques islamiques et qui brandit les drapeaux algériens ou palestiniens lorsque son équipe de football gagne, enfin son équipe de cœur, l’équipe du pays de leurs parents, pas l’équipe de leur carte d’identité ou de leur carte vitale.
Nous devons tout remettre sur pied.
Nous devons nous affranchir de la religion des droits de l’homme puisqu’elle a oublié qu’elle s’adressait aussi aux citoyens. Lamartine écrivait dans l’Histoire des Girondins : « Quand il y a contradiction entre des principes et la survie de la société, c’est que ces principes sont faux car la société est la vérité suprême. »
Nous devons nous affranchir des pouvoirs de nos maîtres : médias, universités, juges.
Nous devons restaurer la démocratie qui est le pouvoir du peuple contre la démocratie libérale qui est devenue le moyen au nom de l’État de droit d’entraver la volonté populaire.
Nous devons abolir les lois liberticides qui au nom de la non-discrimination nous rendent étrangers dans nos propres pays.
Nous devons au contraire partout remettre à l’honneur le principe de la préférence nationale qui n’est rien d’autre que le fondement d’une nation qui n’a de raison d’être que si elle privilégie les siens au détriment des autres.
Nous devons assumer notre conception de l’écologie, celle qui défend d’abord la beauté de nos paysages, de nos sites, de notre art de vivre, de notre culture, de notre civilisation.
Bien sûr, nous devons être conservateurs, et conservateurs de notre identité, mais que pouvons-nous conserver puisque tout a été détruit ? Notre tâche est plus immense, presque désespérée : nous devons restaurer.
Je ne dis pas que la question de l’identité est la seule question qui nous soit posée, je ne dis pas que l’économie n’existe pas, que la désindustrialisation n’existe pas, que les fins de mois difficiles n’existent pas, que les petites retraites n’existent pas, que le Code du travail n’existe pas, que les délocalisations n’existent pas, que les contraintes et défauts de l’euro n’existent pas.
Je prétends seulement que la question identitaire du peuple français les précède toutes, qu’elle préexiste à toutes, même à celle de la souveraineté. C’est une question de vie ou de mort. Une République islamique française pourrait être souveraine, en quoi serait-elle française ?
Cette question de l’identité est aussi la plus rassembleuse, car elle réunit les classes populaires et les classes moyennes, et même une partie de la bourgeoisie qui est restée attachée à son pays. Oui, elle réunit toutes les droites, jusqu’à une gauche restée près du peuple français, sauf la gauche internationaliste et la droite mondialiste, qui est déjà passée chez les progressistes macronistes et pour qui la France n’existe plus et pour qui importent seulement les villes dans le monde où sont localisées les banques qui gèrent son argent.
Nous devons savoir que la question du peuple français est existentielle quand les autres relèvent des moyens d’existence. Les jeunes Français seront-ils majoritaires sur la terre de leurs ancêtres ?
Je répète cette question car jamais elle n’avait été posée avec une telle acuité. Dans le passé, la France a été menacée de dislocation, de polonisation comme on disait en référence au partage de la Pologne, elle a été occupée, rançonnée, asservie, mais jamais son peuple n’a été menacé de remplacement sur son propre sol.
Ne croyez pas ceux qui vous mentent depuis 50 ans. Ne croyez pas ceux qui, comme Macron aujourd’hui, reprennent les mêmes mots que Hollande, Sarkozy, Chirac et Giscard. Quand vous entendez que notre politique d’immigration doit être ferme et humaine à la fois, vous pouvez être sûrs qu’elle ne sera pas ferme et qu’elle sera humaine pour les immigrés mais pas pour les Français.
Ne croyez pas les démographes et leurs porteurs médiatiques de bonnes nouvelles. Souvenez-vous de la phrase de Churchill qui disait : « Je ne crois qu’aux statistiques que j’ai trafiquées moi-même. »
Ne croyez pas les optimistes qui vous disent que vous avez tort d’avoir peur. Vous avez raison d’avoir peur : c’est votre vie en tant que peuple qui est en jeu.
Ne croyez pas ces optimistes qui sont comme les pacifistes de toutes les époques. Ils s’aveuglent volontairement, ils sont comme Aristide Briand, ce grand pacifiste d’après la Première Guerre mondiale qui criait « Guerre à la guerre » et écrivait au chancelier allemand Streisemann : « Je jette au panier tous les jours des rapports de mon état-major qui me montrent des preuves du réarmement de l’Allemagne. »
De même nos Briand d’aujourd’hui mettent au panier toutes les collections de Coran qu’on leur apporte remplies de sourates qui donnent l’ordre d’égorger tous les mécréants, les infidèles, les juifs et les chrétiens.
Ne croyez pas les optimistes. Récitez-vous la célèbre phrase de Bernanos que beaucoup connaissent déjà : « L’optimisme est la fausse espérance des lâches et des imbéciles, la vraie espérance est le désespoir surmonté ».
Mais je sais que si vous êtes ici aujourd’hui, c’est que vous surmontez.
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