Je suis en train de lire sur la querelle entre jésuites et jansénistes.
L'une des fortes composantes de cette querelle était le changement des moeurs en cours. Si on faisait fuir les gens des églises par une doctrine trop rigoureuse, c'était autant d'âmes mécaniquement exclues du Salut.
Cet argument est souvent utilisé (explicitement ou implicitement) par les modernistes de 2020 qui veulent adapter l'Eglise au monde. Ca serait en s'adaptant au monde qu'on retiendrait les fidèles.
Sauf qu'il est fallacieux : les églises sont déjà vides. En 50 ans, la pratique régulière est tombée de 40 % de la population à 2%.
Et doublement fallacieux, puisque c'est justement à cause de « damnables nouvelletés », comme dirait Montaigne, que les églises se sont vidées.
Et triplement fallacieux, parce que les communautés et les séminaires aujourd'hui les plus prospères et vivants sont les plus traditionalistes.
Mais, quand on est moderniste dans l'Eglise, on choisit la voie du mensonge, y compris à soi-même.
Revenons à nos jansénistes : l'Eglise de l'époque a choisi la voie de l'adaptation aux moeurs du temps. Mais avec une infinie prudence. Rien à voir avec le prurit moderniste de certains de nos prélats.
Surtout, c'est un mouvement inverse qu'il faut entamer, de resserrage des boulons.
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