Les grands esprits se rencontrent !
J'ai écrit ce billet :
En lisant Shirer, début juin 40
sans avoir lu cet entretien, qui soutient la même idée, à savoir une faillite de notre classe dirigeante, notamment de Paul Reynaud :
1940 : L’étrange victoire allemande – Entretien avec Jacques Sapir
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Royaliste : Fallait-il signer l’armistice ?
Jacques Sapir : Cet armistice fut une erreur tragique de la part des gouvernants français. A l’inverse, il apparaît pour Hitler comme une divine surprise [je pense au contraire qu'Hitler a machiavéliquement bien calculé son coup]. Quel que soit le mépris qu’il avait pour la France et les Français, Hitler n’en espérait pas tant ! C’est la raison pour laquelle il empêche Mussolini de présenter des exigences importantes car il craint que le gouvernement français renonce à signer l’armistice.
Cet armistice est pour le Führer une occasion inespérée parce que le commandement de la Wehrmacht l’a prévenu que l’offensive allemande était sur le point de s’arrêter. Du 20 au 25 juin, les unités allemandes sont arrivées au bout de leurs capacités logistiques : le système ferroviaire français est détruit et l’armée allemande a moins de camions que l’armée française et elle ne peut fournir immédiatement aux troupes le carburant et les munitions nécessaires. Si l’armistice n’avait pas été signé, l’opération allemande se serait arrêtée pendant quinze jours ou trois semaines.
Tels sont les éléments qui contredisent une partie de l’historiographie française, qui présente l’armistice comme la meilleure solution. Tel n’est pas le cas sur le plan militaire. Mais il y a eu un retournement du gouvernement français au sein duquel les partisans de l’arrêt des combats, minoritaires en mai, l’ont emporté. En juin, la population française continuait d’accepter la guerre. Quand Paul Reynaud est reconnu par une foule de réfugiés sur la route de l’exode, il est acclamé ! Malgré les défaites militaires et la fuite sur les routes, la population française continuait de faire corps avec le gouvernement. Paul Reynaud a manqué de courage. Quand il démissionne pour céder la place à Pétain, il le fait sans raisons valables.
Propos recueillis par Bertrand Renouvin
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