dimanche, février 05, 2006

Nos vaches sacrées (G. Ottenheimer)


F

Dans le genre, je préfère J. Marseille, plus argumenté, ou N. Baverez, plus flamboyant (son "Chirac, cellule de soutien psychologique à lui tout seul" est un délice)

Néanmoins, c'est une synthèse. La France est schizophrène : elle nie les réalités tout en exagérant les dangers d'une manière phobique (les délires de l'anti-libéralisme). Oui la France a des atouts, il suffirait pour les révéler qu'elle arrête de regretter un passé mythique.

Et nos élites auto-proclamées et cooptées, qui ont complètement abdiquées leur rôle pédagogique, ne sont pas innocentes dans cette faillite, comme ce directeur de cabinet ministériel qui déclare comme la chose la plus naturelle du monde : "Ce pays est foutu. J'envoie mes enfants étudier aux Etats-Unis."

On imagine avec quel ton froid et cinglant De Gaulle aurait congédié un tel fonctionnaire dans la minute du genre "Hé bien vous aussi, vous allez étudier ailleurs" (moi aussi, je fais dans la nostalgie). Je remarque au moins que certains hauts fonctionnaires partagent mon opinion sur le système éducatif français. Dailleurs, un des passages les plus intéressants est sur las grandes écoles, la manière dont elles se marginalisent et se provincialisent rapidement dans la compétition éducative mondiale. HEC, Polytechnique, Centrale sont sorties du radar des "top schools" ; trop petites, trop fermées, pas assez de prestige, pas assez de recherche.

La France n'est si sujet à des éruptions révolutionnaires que par qu'elle est si concervatrice, qu'elle n'a pas l'habitude de réformer au fil de l'eau. Elle se crispe sur la passé jusqu'à ce que ça pète.

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