mardi, avril 30, 2019

La junte macroniste crève de trouille




La préfète Corinne Orzechowski a présenté ce midi le dispositif de sécurité prévu à Amboise jeudi 2 mai, lors de ce déplacement diplomatique sans précédent. 




Mise à jour 30 avril 2019. Annoncée lors d'une conférence de presse lundi 29 mars, l'interdiction faite aux Amboisiens habitants la rue de la Concorde et place Michel-Debré d'aller à leurs fenêtres n'a finalement pas fait l'objet d'un arrêté municipal.
Amboise se prépare à accueillir Emmanuel Macron et son homologue italien Sergio Mattarellajeudi 2 mai, jour anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, qui visiteront le château royal à 11 h 30, puis le Clos Lucé. 
Le dispositif de sécurité mis en place, très conséquent, a été inspiré par le contexte, fait "d'un risque terroriste réel et d'un climat social dégradé",  et "par un enjeu d'image" très important, a expliqué la préfète d'Indre-et-Loire, Corinne Orzechowski, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à la mi-journée. 


Le périmètre de sécurité a été divisé en deux zones : dans la zone située tout près du château et du Clos Lucé, même les piétons ne pourront pas circuler, de 7 h à 13 h, sauf les riverains qui devront être munis de leur pièce d'identité.
"Les hôteliers nous consultent, des dérogations sont étudiées, au cas par cas."

La circulation des voitures interdite de 7 h à 17 heures

Un arrêté municipal, qui interdisait aux gens d'être à leurs fenêtres, dans les habitations de l'hyper centre-ville qui donnent sur la place Michel-Debré, et rue de la Concorde, ne sera finalement pas pris. [Mise à jour, mardi 30 avril]
Un arrêté préfectoral suspend également le survol de la ville, ce qui est valable pour les drones, et interdit toute navigation sur la Loire. 
Environ 300 gendarmes de la région vont être mobilisés et ces effectifs seront renforcés par des forces venues des autres départements. 


Finalement, Macron a eu plus peur du ridicule que des Ambaciens :






Le simple fait que cette mesure débile ait pu être envisagée est significatif de notre décadence politique.

Cela m'inspire 2 commentaires :

1) C'est l'effet cliquet : on crée un précédent. La prochaine fois cette mesure sera maintenue. Ainsi, on nous a habitués à trouver normal que les déplacements du président de la république soient protégés par des centaines de policiers, alors que c'est ahurissant.

2) la meilleure protection d'un souverain, c'est l'amour de son peuple. C'est de quelqu'un de beaucoup plus intelligent et cultivé que le guignol de l'Elysée : Erasme. Etait-il naïf ? Non, mais l'accessibilité la plus complète fait partie des devoirs d'un souverain à la hauteur de sa tâche. Henri III et Henri IV en sont morts, Louis XV a reçu un coup de canif, mais ils faisaient leur devoir. Notre dernier souverain, De Gaulle, avait 4 gardes du corps.

Quant au minable de la rue Saint Honoré :




Je n'insiste pas plus sur la répression policière et judiciaire dont j'espère que vous êtes désormais tous conscients.

Autre répression, la censure sous toutes ses formes (écoutez les 10 premières minutes) :



Et, pendant qu'on y ait, harcelons les opposants :


lundi, avril 29, 2019

La France abandonnée

Pierre Vermeren: «Les vraies causes de la sécession de la France périphérique»

Dans de nombreux secteurs, la mécanisation-automatisation ne constitue pas un progrès (de productivité, de rapidité ou d’efficacité), mais permet de substituer des coûts fixes et bas (des caisses automatiques par exemple) au coût élevé et croissant de la main-d’œuvre ouvrière ou employée (caissiers et caissières), du fait des cotisations.
EXCLUSIF - Activités productives en déclin, faiblesse des salaires nets, cultures populaires et savoir-faire professionnels anémiés... Dans un essai en librairie jeudi, dont Le Figaro publie de larges extraits, l’intellectuel embrasse tous les aspects du mal-être de la France périphérique.
Extraits choisis et présentés par Guillaume Perrault
Les lecteurs du Figaro connaissent bien l’historien Pierre Vermeren, normalien, agrégé et docteur en histoire. Depuis plus de cinq ans, l’universitaire a perçu et décrit avec une remarquable précision, au fil de ses textes accordés à notre journal, de nombreux maux de la France périphérique, prélude de la crise des «gilets jaunes». Loin de s’en tenir à un diagnostic assurément très sombre, Pierre Vermeren livre aussi des préconisations réalistes en vue de préserver la cohésion nationale. Une œuvre de salut public et une lecture urgente.

● Stenay, ville témoin d’un drame invisible

Pour que l’on comprenne bien l’ampleur de la dévastation économique et sociale dont on parle, à l’échelle d’un micro-territoire existant (…), sur une à deux générations, et au regard de la longue durée, illustrons-la par un cas précis. (…) Prenons l’exemple d’une petite ville de l’Est dont je suis originaire, Stenay, dans la Meuse, où ma famille paternelle a vécu pendant plusieurs générations.
Contrairement à la vallée sidérurgique située en Moselle décrite par Nicolas Mathieu, la vallée de la Meuse, à cet endroit - bien qu’elle se trouve aussi en Lorraine frontalière -, a été bien moins industrialisée, n’étant située ni sur les bassins houillers ni à proximité des mines de fer. Cette zone rurale a été très marquée par les trois guerres franco-allemandes, proximité de Sedan et Verdun faisant foi, et a bénéficié à ce titre de diverses rentes historiques: la frontière, pourvoyeuse d’échanges - la région est remplie de longs tunnels aujourd’hui obturés ; l’agriculture et la forêt, principales activités productives héritées ; l’armée, vieille ville de garnison frontalière oblige ; et l’industrie, un héritage lié à l’environnement lorrain et ardennais. Ajoutons le bâtiment, chaque guerre ayant, du fait des destructions civiles et des équipements militaires, contribué à développer ce secteur, attirant artisans et entrepreneurs italiens. Lorsque la création de l’Europe est annoncée et réalisée dans les années 1950, un grand optimisme règne dans la région: la fin des guerres et bientôt de la frontière présage des lendemains radieux, la Belgique et le Luxembourg, plus riches, étant des promesses positives. Et les quatre hauts fourneaux de Longwy recrutent alors à des dizaines de kilomètres.
Pourtant, dès les années 1970, la région entre par étapes dans le tsunami qui accable la France périphérique. Certes, les régions touristiques du sud et de l’ouest du pays, voire la périphérie des métropoles, présentent aussi leurs propres problèmes. Mais le tsunami dont on parle se montre particulièrement cruel dans notre ville rurale témoin, sans que la destruction des activités ne fasse jamais l’objet d’aucune médiatisation régionale ni nationale.
C’est un processus silencieux, continu, implacable, de destruction des activités qui conduit, en gros, la commune à perdre tous ses points forts
C’est un processus silencieux, continu, implacable, de destruction des activités qui conduit, en gros, la commune à perdre tous ses points forts, tandis que toutes les villes alentour, petites et moyennes (Verdun, Sedan, Charleville, Rethel, Longwy) sont touchées par la même vague. En quelques années, le canton, qui compte outre son chef-lieu dix-huit villages, perd la majorité de ses 6000 emplois: 1000 emplois militaires par le départ progressif de l’armée ; environ 1500  emplois agricoles et sylvicoles estimés ; 800 emplois industriels des deux usines sur 1000 (non comptés 84 emplois en cours de destruction à l’hiver 2019 dans la dernière grande usine, une papeterie, passée en vingt-cinq ans de 500 à 120 emplois) ; 500 emplois dans la fermeture de l’abattoir et des grandes entreprises de BTP ; et, par voie de conséquence, rétraction des emplois publics, artisanaux et commerciaux (estimés à 200 emplois pour le seul commerce). Cela représente une destruction nette de 4000  emplois en quarante d’années, que ne compense que marginalement la création d’emplois administratifs et de services à la personne, du fait de l’effondrement démographique induit. Dans cette région verte du Nord-Est, l’emploi touristique saisonnier reste modeste.
Les conséquences sont nombreuses et hautement prévisibles. Une transformation progressive du jeu électoral, qui, en fin de période dans cette région centriste, tend à se radicaliser politiquement - évolution conforme en tout point au vote national ; un effondrement démographique, la population du chef-lieu de canton passant de 4000 habitants au début des années 1970 à 2600 aujourd’hui, et le canton chutant de 8500 habitants à 6100. Cela ramène la commune, comme un très grand nombre de communes rurales et de petites villes françaises, au niveau du début du XIXe siècle.

● Deux choix funestes

Cohabitent chez nos décideurs deux logiques économiques, financières et idéologiques qui ont conduit à la situation présente de la France périphérique et, plus globalement, de l’économie française. La première, c’est la maximisation du profit à court terme et la reconversion des capitaux dans des activités plus spéculatives ou plus rentables. La recherche d’une forte rentabilité associée au coût élevé du travail en France, l’un des plus élevés du monde, entraîne la destruction massive d’emplois productifs (agricoles, miniers et industriels) et de services jugés inutiles ou substituables. Dans de nombreux secteurs, la mécanisation-automatisation ne constitue pas un progrès (de productivité, de rapidité ou d’efficacité), mais permet de substituer des coûts fixes et bas (des caisses automatiques par exemple) au coût élevé et croissant de la main-d’œuvre ouvrière ou employée (caissiers et caissières), du fait des cotisations. On songe à la grande distribution ou à la banque. Le «progrès» est ici considéré comme une fin en soi, non pour les services qu’il rend (puisqu’il élimine l’humain).
La deuxième logique, c’est l’abandon conscient, programmé et assumé du secteur productif par les investisseurs et par les pouvoirs publics. L’idéologie de la fin du travail frappe tant l’agriculture (1,5 million d’emplois agricoles perdus en quarante ans) que l’industrie (2,5 millions d’emplois industriels disparus en quarante ans pour passer sous la barre des 3 millions), des chiffres aggravés par la chute de la pêche, des mines et du bâtiment. La France est devenue le champion du tertiaire européen avec 76 % des emplois dans ce secteur (88 % pour les femmes), soit 5 % de plus que la moyenne européenne. En retour, elle est une des économies les moins industrielles et les moins agricoles tant en emplois qu’en production (en termes relatifs s’entend). Or le travail ainsi libéré est difficilement transférable.

Des métiers nobles qu’on a déqualifiés

On ne transforme pas un manœuvre ou un ouvrier spécialisé en cadre commercial. Mais c’est le fruit d’une véritable idéologie, illustrée par la baisse rapide du niveau scientifique des élèves français, la réduction de l’appétence pour les sciences et la technologie, et la promotion des études tertiaires (sciences politiques, commerciales, managériales), qui entraîne des pénuries de professeurs de sciences, de techniciens ou d’emplois industriels (1,5 million d’emplois qualifiés devraient manquer à la France en 2030). (…)
Combien d’artisans et de patrons se désolent de recevoir des apprentis et des stagiaires inaptes, car sélectionnés sur la base de leurs faibles ou très faibles capacités ?
Il n’y a plus de place réservée à l’usine ou à la ferme, comme ce fut le cas jusqu’aux années 1970. (…) La France continue en outre de privilégier les formations intellectuelles au détriment des filières manuelles et techniques. Bien des enseignants, parents ou universitaires constatent que les formations «intellectuelles» sont peuplées d’insatisfaits. (…) Presque tous les parents désirent le baccalauréat pour leurs enfants, et le système LMD (licence-master-doctorat) s’est imposé aux formations académiques et techniques. Or, combien d’artisans et de patrons se désolent de recevoir des apprentis et des stagiaires inaptes, car sélectionnés sur la base de leurs faibles ou très faibles capacités? Ce gâchis humain humiliant les persuade souvent de renoncer à préparer la reprise de leur activité. (…)
Pour en arriver là, il a fallu déqualifier de nombreux métiers ouvriers et artisanaux, qu’il aurait été autrefois inenvisageable de confier à des néophytes, et engager des processus de standardisation, de mécanisation et de simplification massifs. C’est particulièrement visible dans les métiers de la restauration ou du bâtiment, où l’on a liquidé les savoir-faire liés aux techniques et matériaux traditionnels. Cette dérive a plongé des secteurs artisanaux entiers dans le chômage, tout en accélérant la déqualification des métiers d’artisans et d’ouvriers du bâtiment.
Celle-ci a été portée à un si haut niveau que la langue française n’est plus exigible sur un chantier du bâtiment (pourtant très dangereux et a priori très technique), ce qui fait immanquablement penser au travail des bêtes de somme. L’absence de la clause linguistique traduit une sorte d’animalisation du travail ouvrier réduit à sa seule force brute.

Ces jeunes du périurbain fragilisés

En Angleterre, où les statistiques ethnico-religieuses sont légales, on a pu montrer que les ouvriers natifs ayant quitté les grandes agglomérations saturées (faute d’emplois et de logements décents) et étant retournés dans leurs régions d’origine, leurs enfants, notamment les garçons, ont des taux d’accès à l’université et aux filières d’excellence très inférieurs aux enfants d’immigrés des villes, surtout chez les filles, plus sensibilisées à la question scolaire. De là résultent diverses attitudes politiques et sociales. Pour les représentants des classes moyennes et populaires, parfois qualifiés de «petits Blancs», qui sont exclus des bonnes filières scolaires, et par la suite des emplois rémunérateurs des métropoles, l’immigration internationale et la société ouverte sont perçues comme des menaces: dans ces catégories déclassées, le vote aux extrêmes se cumule avec un rejet massif de l’immigration. Ce qui favorise le vote populiste à droite.

Une jeunesse des métropoles aux valeurs inverses

À l’inverse, pour les enfants déclassés issus des classes moyennes et de la bourgeoisie des métropoles, le positionnement «révolutionnaire» traduit un autre mal-être social, et d’autres difficultés d’insertion. Là se recrutent les bloqueurs des universités ou les black blocs, et les plus déterminés fréquentent les ZAD ou les forums d’activistes d’extrême gauche. Vis-à-vis de l’immigration et de la société ouverte, chez eux s’observe le comportement inverse de celui des «petits Blancs» de la France périphérique. Cette fraction de la jeunesse française est en effet favorable à l’immigration, ce dont atteste leur positionnement politique, ici populiste de gauche. Les immigrés ou enfants d’immigrés sont les seuls prolétaires qu’ils sont amenés à fréquenter, ceux de la France périphérique leur étant inconnus. En outre, la situation sociale relativement privilégiée de leurs parents, par rapport aux milieux immigrés, tend à les culpabiliser socialement. Enfin, les postes offerts par la gestion de l’immigration sont un des rares secteurs d’emploi dynamique qui leur soit accessible (par le biais d’associations, d’ONG du secteur de l’aide sociale aux migrants, ou par la voie des études de sciences sociales dans ces domaines).

Tragique alternative

La France qui déclasse
. Les Gilets jaunes, une jacquerie 
au XXI
e 
 siècle, Taillandier, 192 pages, 16,90 €.
La France qui déclasse . Les Gilets jaunes, une jacquerie au XXI e  siècle, Taillandier, 192 pages, 16,90 €. - Crédits photo : Crédit : Editions Tallandier
Les classes populaires sont dès lors face à une drôle d’alternative. Ou bien elles acceptent de travailler pour de bas salaires, qui, selon toute évidence, ne permettent pas de vivre décemment ni d’élever une famille avec les standards du XXIe siècle français. C’est dans les rangs de ceux qui ont fait ce choix que se recrutent les «gilets jaunes». En effet, le salaire médian en France (1762 euros en 2017), qui correspond au plafond touché par la première moitié des salariés, n’autorise que la précarité, non seulement dans les grandes villes, mais même dans cette France périphérique où la voiture est nécessaire (en France, 70 % des salariés se rendent au travail en voiture, contre 4 % à vélo). Le complément de salaire lié aux revenus sociaux est indispensable, même en l’absence d’accident de la vie. Or cela nuit à la valorisation du travail et à l’estime que se porte le travailleur.
Ou bien ces classes populaires renoncent à l’emploi, surtout s’il est rare et précaire, et elles basculent dans le système économique socialisé. Celui-ci est parfaitement rodé et accepté puisque la France distribue les plus généreuses prestations sociales au monde (le quart de son PIB). Cette économie sociale hors marché est un système unique au monde, devenu un marqueur de l’économie française: la grande distribution, le logement, les loisirs, la médecine, le système de formation, etc. dépendent aussi de la distribution des paiements de transfert. Les 8 à 9 millions de pauvres sont ainsi économiquement intégrés au système, et ils contribuent indirectement à la croissance globale, non par l’emploi dont ils sont exclus (ou dont ils s’auto-excluent par manque de stimulation), mais par l’économie sociale pourvoyeuse de rentes ; les 85 % d’immigrants annuels qui ne sont pas des migrants de travail participent de cette étrange économie.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 30/04/2019.

Les héros du zéro : journalistes, élèves, politiciens, lanceurs d'alerte ...

Typologie des “Fake News”

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Et manipulés nous l’avons été comme jamais, par exemple au moment de la dernière élection présidentielle, où en bons toutous qu’ils sont, les français ont massivement voté pour celui que l’Etat Profond avait sélectionné pour eux.  Et plus le niveau d’éducation de l’électeur était élevé et plus il a voté pour le candidat que la nomenklatura avait choisi pour lui [il y a des exceptions, vous dirait La Lime Consulting]. Ce qui m’amène à une proposition dont j’espère qu’elle sera retenue par notre intelligentsia : Devraient être interdits de vote tous les gens qui ont des diplômes.
[…]

La bonne nouvelle est que la gauche est devenue bête et fasciste.
La mauvaise nouvelle est qu’ils sont encore au pouvoir chez nous.
Mais plus pour très longtemps, car le peuple est en train de s’en rendre compte [Gave é toujours été un optimiste débridé. 70 % des Français se défient des médias Mais 12 086 782 Français (différence entre le score de Macron au second tour et celui au premier tour) ont été assez cons pour se laisser prendre à l’hystérie médiatique à la neige comme quoi le fascisme aurait été à nos portes et Macron un moindre mal, mais, comme Gave dit, plus on est diplômé plus on est influençable par les baraques montées par les medias].
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Moi / Je, et les avatars de l’Ego

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Les cris des cloportes contemporains m’amusent et me lassent à la fois. Nous sommes entrés dans une ère sans culture — donc sans humilité. « C’est votre avis, ce n’est pas le mien ! » clament les gros connards dont nos classes sont pleines. Mais qui es-tu pour avoir un avis, crapule ?

[…]

Mes étudiants, nos élèves de façon générale, sauf les plus intelligents qui ont choisi l’humilité, qui est le plus sûr chemin pour arriver au Moi, sont en toute occasion des consommateurs. Ils ont encore une certaine révérence pour les produits chers (de l’i-phone à la Rolex de Séguéla, on leur fait miroiter une série de gadgets onéreux dont la possession, leur dit-on, étendra leur surface, comme si être était désormais avoir). Mais ils méprisent souverainement les produits gratuits — et l’enseignement est à leurs yeux une denrée de très bas étage. Ils sont les premiers à calculer que le salaire des profs n’est si bas que parce qu’ils vendent un produit de rebut.

À noter que leurs parents, pour l’essentiel, pensent de même, ce qui explique le taux invraisemblable d’agressions d’enseignants, ces petits fonctionnaires qui accablent leurs grands chéris. Tout comme les consommateurs de trottinettes électriques qui vous rasent les moustaches et vous cassent les pieds. « J’ai bien le droit d’exister ! » clament-ils à 40 à l’heure en sillonnant les trottoirs. Dois-je avouer qu’il me vient souvent de belles envies de meurtre ? Un coup d’épaule, et plouf dans le Vieux-Port !

Le pire, c’est qu’au fond de leur inconscient, nos contemporains savent que leur Moi est nul. Alors, ils s’assemblent en groupes pour exister davantage. La segmentation en communautés — de couleur, de religion, ou de sexe — est révélatrice de cette insuffisance inavouée. Plus ils ont l’Ego dilaté, et plus leur Moi est déficient. Le communautarisme est la réponse à ce sentiment diffus d’insuffisance. Ils se pelotonnent les uns contre les autres pour oublier qu’il fait froid dans leurs cervelles pleines de courants d’air.

Du coup, l’avis du groupe (et il en est de tous les groupes comme des supporters de foot, ils s’alignent sur l’opinion du plus bête pourvu qu’il parle fort) devient l’avis de chacun. Ah, la solitude du prof qui cherche encore à donner une autonomie de pensée à ces héros du zéro !
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Deux excellents Combaz :









dimanche, avril 28, 2019

L’histoire en marche ... titubante.

La France vit en dictature (parti au pouvoir sans contre-pouvoir, pseudo-opposition faire-valoir, médias soumis, élections aux résultats connus d’avance -on ne changera pas de politique, violences policières et judiciaires).

Je connais des salauds qui trouvent ça très bien parce qu’ils sont du bon côté du manche. Et beaucoup d’imbéciles qui ne comprennent pas parce que cela ne les arrange pas de comprendre.

Je n’ai aucun doute qu’au XIXème siècle, nous aurions déjà eu une révolution ou un assassinat de Macron.

Qu’est-ce qui a changé ?

L’extraordinaire puissance moderne de contrôle de la population.

Méthodes molles, insidieuses : le matraquage médiatique, notamment la perversion du vocabulaire. Walter Lippman écrivait que le principe fondamental de contrôle de l’opinion publique était de toujours interposer un écran entre le peuple et la réalité. C’est réalisé au-delà de tout ce qu’il pouvait imaginer dans les années 20.

Les gens ne sont pas contents, mais ce n’est pas grave puisqu’ils sont devenus incapables de dépasser le stade de la colère infantile.

Méthodes dures : il y a un siècle, il était presque impossible de protéger un dirigeant qui dépassait les bornes. Aujourd’hui, il est presque impossible de s’en débarrasser physiquement. Nous vivons dans une société de la surveillance sans équivalent dans l’histoire.

Alors ? Les Français parviendront-ils enfin, 15 ans après le referendum de 2005, à renverser la politique qui tue la France ?

L’histoire hésite.

Je refuse la résignation, un confort pour chochottes. L’histoire n’est pas fataliste. Mais elle est encore en balance.

samedi, avril 27, 2019

L’indépendance de l’Ecosse, une chance pour la Grande-Bretagne ?

Nicola Sturgeon, premier ministre d’Ecosse, est une politicienne moderne, c’est-à-dire qu’elle est moralement corrompue jusqu’à la moelle. Comme les indépendantistes catalans, elle veut son royaume à elle, où elle puisse régner avec ses complices, par l’intimidation et par la terreur si besoin.

Mais l’indépendance de l’Ecosse ne serait-elle pas une chance pour la Grande-Bretagne ?

Les imbéciles politiques d’aujourd’hui ont la religion de la quantité, c’est d’ailleurs comme ça qu’ils nous vendent « l’Europe ». Pourtant, vous préférez être l’Inde ou la Suisse ? La Chine où Singapour ? Le Pakistan ou  Israël ?

jeudi, avril 25, 2019

Il va falloir se battre pour Notre Dame

Il est de plus en plus évident que l'incendie n'est pas grand'chose à coté du vandalisme que nous préparent Macron, Hidalgo et tous les modernistes.

Notre-Dame : un projet de loi scélérat

Les Français auront-ils les moyens de vaincre et de sauver leur patrimoine dans un pays où tous les leviers du pouvoir sont dans la main d'un seul homme, qui plus est un adolescent capricieux, autoritaire, immature et narcissique, appuyé sur sa clique de vampires ?

Je ne sais pas, mais mon petit doigt me dit que les Français vont se battre.

Ce n'est qu'un épisode supplémentaire de la lutte éternelle de l'humilité contre l'orgueil de Satan.












Pêle-mêle : christianistes, Notre Dame, les enfants bons-à-rien

Pour poursuivre notre réflexion sur les christianistes (ceux qui louent notre civilisation mais refusent la croyance chrétienne qui la fonde) :

Can We Believe? A personal reflection on why we shouldn’t abandon the faith that has nourished Western civilization. Andrew Klavan.

Résumé à très gros traits pour ceux qui ne lisent pas le Rosbeef dans le texte : il est possible de refuser de croire seulement dans le cadre intellectuel issu de la Renaissance et des Lumières où on vénère la Raison. Dans un cadre intellectuel « normal », non aveuglé par le rationalisme, les croyances ont droit de cité et ne sont pas considérées comme des idioties pour crédules.

A propos de Notre Dame de Paris :

LE BAL DES FAUX-CULS

Et une vidéo qui m'a évoqué des gens très proches :

lundi, avril 22, 2019

Comment sauver nos églises et entretenir notre culture ?

Très simple : allez à la messe tous les dimanches.

J'en ai un peu ma claque des couillons qui se lamentent sur l'incendie de Notre Dame et sur les profanations anti-chrétiennes mais qui ne foutent jamais les pieds dans une église, sauf pour l'enterrement de papy Roger.

Si les églises étaient pleines à craquer avec douze offices par jour, elles seraient moins profanées (en tout cas, sous nos latitudes).

A un vieux parisien qui s'attristait de l'incendie, j'ai posé la question qui tue : « Notre Dame, tu y allé souvent ? ». Dire que j'ai été stupéfait de la réponse serait une grossière exagération : « Je n'y ai jamais foutu les pieds ».



Un destructeur par indifférence (je pense que Macron et Hidalgo sont des destructeurs par haine) me paraît moins critiquable qu'un conservateur indifférent. Les olibrius qui m'expliquent qu'ils sont de culture chrétienne mais pas chrétiens (ou, pour les plus hypocrites,  « pas pratiquants ») sont très hauts sur l'échelle de mon mépris (qui comptent pourtant des barreaux fort élevés !).

J'imagine assez bien ces types disant à leur épouse « Tu comprends, ma chérie, je t'aime mais je suis non pratiquant ».

Au passage, j'éprouve le même mépris pour les « compagnons de route » du communisme.

Les plus irritants sont les « christianistes » : « C'est super maxi génial que mes ancêtres aient cru au Christ, ça a donné une civilisation sans pareille, mais, tu comprends, ce n'est pas pour moi, je n'y crois pas ».

Bin non, je ne comprends pas  : « Tu essaies de me dire que tu fais un complexe de supériorité vis-à-vis de tes ancêtres ? Qu'ils étaient crédules et que, toi, tu ne l'es pas ? Que ce qui était bon pour eux ne l'est pas pour toi ? Explique moi, je suis curieux de t'entendre ».

Dans la foulée, me vient la tentation de l'argument d'autorité : « Si je comprends bien, tu veux me dire que tu es tout de même moins con que Saint Augustin, que Saint Thomas d'Aquin et que Blaise Pascal (évidemment, comme je suis sadique, je ne les cite pas au hasard : ce sont des puissances intellectuelles qui ont réfléchi aux rapports entre foi et raison)  ? Bravo, je ne m'en étais pas encore aperçu en te fréquentant quotidiennement. Je me suis sans doute montré inattentif à ton intelligence lumineuse, je te présente mes excuses et je ferai plus attention la prochaine fois que tu manifesteras ton génie ».

Entre un catholique maitrisant le dogme (ils sont de moins en moins nombreux) et un agnostique « J'seus pô, j'seus pas si y a un dieu, j'crois en rien, j'suis agneaustique », il y a un monde. Comme disait Vaclav Havel, le drame de l'homme moderne n'est pas qu'il ignore le sens de la vie, c'est que la question le préoccupe de moins en moins.

Trêve de plaisanterie, j'ai lu (et perdu, hélas) l'article d'un universitaire américain expliquant que l'ascension sociale au XXème/XXIème siècle est déchristianisante. Dans l'hyper-classe mondialisée, le chrétien a une image d'arriéré (que n'a pas le musulman - on peut se demander pourquoi - parce que, si on cause d'arriération ...). Il est donc tout naturel, au cours de ses études secondaires, de se détacher du christianisme, pour rentrer dans le moule de la caste qu'on vise. Et les élites n'entrainant plus le peuple, celui-ci s'est détaché également.

Le poncif moderne du « chrétien non pratiquant » est à classer dans le catalogue des lâchetés et des mensonges que produit toute société (dans ce cas, pour couvrir le remords vis-à-vis de ses ancêtres).

Alors, pourquoi conserver les 30 000 églises de France ? Il suffit d'imiter les Grecs qui conservent quelques milliers de temples en ruines dont ils ont perdu l'usage et c'est tout. La culture chrétienne est déjà foutue (pour les 80 % de la population française, le christianisme, c'est « les croisades et l'inquisition ») alors à quoi ça rime de faire tout un pataquès pour quelques pierres ? Sentiment de culpabilité mal assumé ?

En tout cas, il serait tant que beaucoup accordent leurs dires et leurs actes. Soit qu'ils se détournent complètement de la France, pays mort réduit à quelques attractions touristiques, soit qu'ils retrouvent les gestes, les rites et les croyances qui ont fait de la France ce qu'elle est.


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On en profitera pour prier pour nos frères chrétiens persécutés.

Sri Lanka : j’ai prié sur leurs futures tombes

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J’ai prié avec les futurs morts. C’était le dimanche 20 janvier dernier à l’église San Sebastian de Negombo pour la fête du saint le plus populaire chez les catholiques du Sri Lanka. La messe était dite en cinghalais et mon attention se portait souvent sur l’assistance, nombreuse, fervente, jeune. Une catholicité drue et abondante comme on aimerait en voir encore en Occident. Il y avait beaucoup de familles et devant moi une jeune mère coiffée d’une mantille blanche, un grand gaillard de père, deux jeunes garçons et une fillette aux yeux curieux qui s’amusait à observer le vieil étranger au teint si pâle qui se trouvait derrière eux. Complicité des regards, ce serait trop dire, c’était un simple petit échange de sourires amicaux. La vieillesse se purifie dans la contemplation des jeunes visages, et après tout elle et moi sommes d’une religion qui commence avec la naissance d’un enfant dans une étable de Judée.

[…] 

A cette guerre de civilisation qui nous est livrée, l’Occident n’a su répondre jusque-là que par de tendres réprimandes. Le pape actuel n’a pas compris que le message christique d’amour inconditionnel du prochain ne vise que les rapports entre les individus. Il s’est particulièrement distingué par son obstination à prôner un « dialogue interreligieux » qui n’a jamais produit aucun résultat. Sur les rapports entre peuples et nations, l’Ancien Testament donne des directives beaucoup plus claires de lutte contre les ennemis et envahisseurs de tout poil.

Le gouvernement du Sri Lanka a su faire face à la terrible rébellion des Tigres Tamouls et a réussi à la vaincre. Il savait depuis quelques jours qu’un mouvement islamiste appelé NTJ, National Thowheeth Jam’ath, projetait des attentats suicides contre des églises importantes. Gageons qu’il saura se défendre de l’ennemi djihadiste avec beaucoup plus de vigueur et d’efficacité que les Européens engoncés dans leur droit-de-l’hommisme et paralysés par toutes sortes de cours de justice tyranniques et antidémocratiques.

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dimanche, avril 21, 2019

La gauche : un boulet pour le peuple, une chance pour Macron (en tentant de récupérer le mouvement, la gauche a tué les gilets jaunes).

La gauche : un boulet pour le peuple, une chance pour Macron (en tentant de récupérer le mouvement, la gauche a tué les gilets jaunes).

Tout est dans le titre.

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Avec une naïveté déconcertante, Danielle Simonnet, représentante de la France insoumise (LFI), ne revendiquait-elle pas, sur les plateaux de télé, le fait glorieux d’avoir, grâce à l’action de LFI sur le terrain, empêché la montée en puissance de la question migratoire au sein des gilets jaunes. Merci pour l’aveu ; d’un côté le pouvoir cogne, de l’autre la gauche fixe les bornes. Pris en sandwich entre l’image d’une violence nihiliste portée par l’ultra gauche, et un discours de contestation sociale dénaturé, la flamme de la révolte populaire vacille sans pour autant totalement s’éteindre.
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Resurrexit Dominus !



En ce temps de Pâques, revient le texte de Péguy sur l'Espérance (vu chez Tandonnet et d'autres).

« La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’Espérance. La Foi ça ne m’étonne pas. Ce n’est pas étonnant. J’éclate tellement dans ma création. La Charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant. Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, comment n’auraient-elles point charité les unes des autres. Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’Espérance. Et je n’en reviens pas. L’Espérance est une toute petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière. C’est cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversa les mondes révolus. La Foi va de soi. La Charité va malheureusement de soi. Mais l’Espérance ne va pas de soi. L’Espérance ne va pas toute seule. Pour espérer, mon enfant, il faut être bienheureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce. La Foi voit ce qui est. La Charité aime ce qui est. L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé. Sur la route montante. Traînée, pendue aux bras de des grandes sœurs, qui la tiennent par la main, la petite espérance s’avance. Et au milieu de ses deux grandes sœurs elle a l’air de se laisser traîner. Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcher. Et qu’on traînerait sur cette route malgré elle. Et en réalité c’est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde. Et qui le traîne. Car on ne travaille jamais que pour les enfants. Et les deux grandes ne marchent que pour la petite ». 

Je ne partage pas le ton pathétique de ceux qui reprennent Péguy aujourd'hui : certes, tout comme les plus grands dangers pour Notre Dame sont désormais Macron, Philippe et Hidalgo, les plus grands dangers pour l'Eglise sont le pape et les cardinaux, mais l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique, en a vu d'autres.

L'Eglise a toujours été l'Eglise des Saints : chaque fois qu'elle fut menée au bord du gouffre par la faute de la lâcheté, du conformisme, de l'esprit du temps (1), de l'erreur, de la mollesse et de la mondanité, bref du malin, de siècle en siècle, des saints ont surgi pour la rebâtir.

Peut-être suis-je idiot.

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(1) : l'un de vous m'a laissé une citation (peut-être d'un cardinal ! Comme quoi tout espoir n'est pas perdu ! Correction : c'est d'un évêque, celui de Côme. Faut pas rêver) : « De même qu'il n'y a aucun droit à l'invasion, il n'y a aucun devoir de se laisser envahir ».

Ecce homo !

Les néo-païens, style Alain de Benoist, me cassent les couilles ou me pètent de rire (suivant mon humeur). Ils sont grotesques et ce très cher Chesterton a expliqué pourquoi il y a déjà un siècle.

Comme chrétien, je n'ai pas intention de débattre de ces élucubrations. Pour moi, une citation clot le débat religieux : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi ».

Vous me direz que cet argument s'applique à toutes les idées religieuses non-chrétiennes, pas seulement au paganisme (il faudrait encore définir ce mot, mais ce soir je suis fatigué). Certes.

Je suis cohérent : les religions autres que le christianisme m'intéressent assez peu. Si l'islam ne posait pas un problème politique mortel à la France, ces histoires de bandits chameliers me laisseraient dans la plus profonde indifférence.

Le paganisme me semble particulièrement ridicule. J'avoue que je suis incapable d'argumenter pourquoi il me semble plus risible que l'islam ou le bouddhisme. Peut-être parce qu'il est mort et que la résurrection est une spécialité chrétienne. Je ne sais.

En tout cas, à mes yeux, l'idée d'un dieu qui s'est fait homme et s'est sacrifié sur la croix pour racheter nos péchés renvoie toutes les autres au musée.




Bref, je n'écris ce billet pour ouvrir un débat sur le paganisme dont je me contrefous (et d'ailleurs, les païens les plus conséquents aujourd'hui sont les enculés d'écolos radicaux) mais parce que j'ai apprécié le ton de ces deux textes. Et aussi l'illustration de la puissance des idées reçues (en effet, tout chrétien que je suis, je voyais le paganisme comme un folklore pas trop méchant) :

December 25 means the Triumph of Christianity over Paganism

The Myth of Tolerant Paganism


3 %

3 %, c'est la part du budget du ministère de la culture consacré à l'entretien du patrimoine. Après, étonnez vous que Notre Dame brûle.

Tout le reste, c'est plug anal et festival du kougn-amman trans-genre.

Il y a une volonté délibérée (croire que c'est seulement de l'incompétence vous rassure, mais non) de détruire la patrimoine français en le laissant se dégrader.

C'est une technique bien connue de tous les technocrates. Plutôt que de détruire un patrimoine qui les gêne (cela suscite toujours l'opposition des arriérés dans le genre des Français de France), on le laisse se dégrader par défaut d'entretien et, quand il est bien cassé, on verse des larmes de crocodile et on dit : « Ouh, là, là, comme c'est tout plein dommage, mais ça coûte vraiment trop cher à reconstruire. La mort dans l'âme, on va abréger ses souffrances ».

Ca prend plus de temps, mais c'est redoutablement efficace. Grande spécialité parisienne (car ce comportement est couplé à une corruption métastasée, plus présente là où les prix de immobilier sont stupidement élevés). Piscine Molitor et greniers des fermiers généraux, par exemple. Prochaine victime : Notre Dame de Lorette.



Le remède ? Je vois de moins en moins comment faire, à part une révolution qui renverse cette classe de pourris (les Manifs Pour Tous et les Gilets jaunes prouvent que les gentilles manifestations ne suffisent pas). Ca me désespère : la révolution étant difficile, il y a peu de chances qu'elle se fasse et cette caste de vampires risque de rester au pouvoir pour longtemps.

samedi, avril 20, 2019

Quand le pouvoir détruit sa légitimité ...

L'ultima ratio du pouvoir est d'assumer, de protéger et de perpétuer l'institution dont il a la charge. S'il manque à cette mission, peu importe le reste, il sape sa légitimité et finira par ne plus être obéi, à juste raison.

La légitimité donne à un pouvoir l'autorité : il est obéi à cause de ce qu'il est, il n'a pas besoin d'user de sa force. S'il perd la légitimité, il perd l'autorité et il ne lui reste plus que la coercition pour se faire obéïr.

Par exemple, un président et un premier ministre qui pérorent sur l'incendie de Notre Dame en évitant le mot « catholiques » (anecdote, entre mille du même genre) ne méritent pas d'être obéis (1), car ils trahissent l'histoire du pays dont ils ont la charge : ils sapent leur légitimité et n'ont plus aucune autorité. Ils n'ont alors que la répression. (Au moins, on sait où on en est).

Et cela ouvre la voie à la guerre de tous contre tous. C'est pourquoi, comme disait Henri IV qui en connaissait un rayon sur le sujet, il n'y a rien de pire.

Mais, rions encore un peu, pendant qu'il est temps.

Au début de 1944, le gouvernement de Vichy, ayant trahi la France en long, en large et en travers, a perdu toute légitimité et ne contrôle plus des pans entiers du territoire national. Ce qui donne lieu, au milieu des drames, à des histoires savoureuses.

La Résistance attaque les mairies pour voler des cartes d'alimentation (le ravitaillement des maquis a toujours été un problème). Sauf que, bien souvent, l'attaque est organisée par le secrétaire de mairie lui-même !


Une brigade de gendarmerie est attaquée par la Résistance pour s'emparer de ses armes. Le commandant de gendarmerie peut écrire  dans son rapport que ses hommes se sont défendus « jusqu'à épuisement de leurs munitions ». Et pour cause : dûment prévenus de l'attaque, les gendarmes ont tiré toutes leurs munitions en l'air. Après quoi, une bonne moitié a rejoint la Résistance comme « prisonniers », cette aimable fiction ayant pour but de protéger leurs familles.




Maintenant qu'on a rigolé, il faut tout de même dire qu'il y eut bien des actes de pur banditisme pendant cet été terrible.

En général, quand de vrais maquisards rencontraient des faux maquisards, la conclusion de l'explication de gravure était expéditive et plombée.

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(1) : s'agissant de l'incendie de Notre Dame, le gouvernement devrait faire profil bas. De même qu'ils n'ont pas compris que la taxe sur l'essence et les 80 km/h mettaient le feu aux poudres, ils ne comprennent pas que leur manière de s'approprier, de tirer à eux en toute impudence, ce drame national risque de rendre les Français encore plus grognons.

Ceux qui parlent dans le poste nous les décrivent comme très intelligents mais ils n'ont décidément aucune jugeote.




Macron : une décision, une connerie.

Une fois de plus, à tous les castors crétins qui ont voté Macron pour éviter Le Pen (et comme la connerie est une maladie grave, je ne doute pas qu'ils referont la même chose avec les mêmes arguments  en 2022), je pose la question : « Pouvez vous m’expliquer en quoi une Le Pen (sans majorité parlementaire, je vous le rappelle) aurait été pire que Macron ? ». Va falloir de grandes rames et ramer longtemps longtemps pour ne pas trop se ridiculiser.

Emmanuel Macron et Notre-Dame : une décision, une ânerie

Didier Rykner mercredi 17 avril 2019

Il ne se passe donc pas une journée depuis l’incendie de Notre-Dame-de Paris sans que le Président de la République et son gouvernement ne nous gratifient d’annonces toutes plus absurdes ou scandaleuses les unes que les autres.

Emmanuel Macron avait déjà fait très fort mardi en expliquant qu’il allait reconstruire Notre-Dame plus belle qu’avant, et en cinq ans (voir notre article). Plus belle qu’avant ? On sait désormais comment : en lançant un concours d’architecture pour la reconstruction de la flèche ! Car pour notre Président de la République, « la flèche ne faisant pas partie de la cathédrale d’origine », on peut l’effacer d’un trait de plume. Exit Viollet-le-Duc de la cathédrale Notre-Dame. On en est là, donc, en 2019, de la considération pour le XIXe siècle que les historiens de l’art ont pourtant réhabilité ces quarante dernières années. On ne sait que dire devant tant d’inculture.

Or, rappelons-le encore une fois, la charte de Venise, qui définit les principes de la restauration et que la France a ratifiée (ce qui l’engage), impose certaines contraintes. D’abord, « les apports valables de toutes les époques à l’édification d’un monument doivent être respectés, l’unité de style n’étant pas un but à atteindre au cours d’une restauration ». Viollet-le-Duc constitue, ô combien, un apport valable à Notre-Dame-de-Paris, et ses adjonctions sont d’ailleurs classées au même titre que le reste du monument. On peut aussi y lire que la restauration « a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse » Et, pour la flèche de Viollet-le-Duc, élément constitutif de la cathédrale depuis plus d’un siècle, les documents authentiques sont légion (on conserve tous les plans de l’architecte), tandis que sa structure et sa forme sont parfaitement connues grâce aux photographies et aux relevés modernes. Il n’y a donc aucune hypothèse à ce sujet. Puisqu’il ne s’agit pas d’une « reconstitution conjecturale » (terme employé dans la charte), il n’y a aucune raison d’envisager pour elle qu’elle « porte la marque de notre temps » (ce qu’impose la charte dans ce cas), et encore moins, comme le veut Emmanuel Macron, qu’il s’agisse d’« un geste architectural contemporain ».

Alexandre Gady l’a dit dans l’émission « Quotidien », « le patrimoine a une temporalité qui n’est pas celle des hommes politiques ». Cette précipitation, qui voit des décisions fondamentales prises en deux jours, sans aucun temps de réflexion ni consultation des spécialistes, et sans suivre les procédures habituelles de la restauration des monuments historiques, n’est rien d’autre que de l’agitation politique. Emmanuel Macron semble vouloir profiter de ce désastre pour marquer Paris comme d’autres l’ont fait avec de nouveaux monuments. Or, on ne peut pas jouer avec Notre-Dame. Et, même sans évoquer la convention de Venise, il suffit d’invoquer le simple bon sens : on ne fait pas de « geste architectural contemporain » sur un monument historique comme cette cathédrale.

Comme nous le disions plus haut, les annonces se succèdent et à chaque fois nous font croire à un poisson d’avril décalé, avant qu’on ne réalise effaré qu’il n’en est rien. Ainsi, aujourd’hui, a été nommé « Monsieur reconstruction » (sic, voilà le terme utilisé par les gazettes) de la cathédrale. Quitte à ne pas consulter les spécialistes, profitons-en pour nommer à la tête de cette restauration complexe un général cinq étoiles, ancien chef d’État major des armées, puis grand chancelier de la Légion d’honneur. Tous titres qui lui donnent manifestement, aux yeux d’Emmanuel Macron, une parfaite légitimité pour ce rôle…

Édouard Philippe n’est pas en reste, qui a aussi déclaré qu’un établissement public, rien que cela, serait mis en place pour mener à bien la reconstruction. Comme si la création d’une telle structure avait la moindre justification pour ce qui reste la restauration d’un monument historique. Et il a ajouté, martial, que « chaque euro versé pour la reconstruction de la cathédrale, dans le cadre d’une souscription nationale, sera dédié à cette seule tâche ». Il ne sait sans doute pas, ce qui est désormais un secret de polichinelle pour quiconque connaît un peu le coût d’un tel chantier, que le milliard et probablement bien davantage qui va être récolté à cette occasion va dépasser de plusieurs centaines de millions les réels besoins. Les milliers de donateurs pour la restauration de Notre-Dame seront sûrement heureux de savoir que leur générosité va servir à financer un concours appelé à choisir un « geste architectural contemporain » pour décorer le toit de Notre-Dame, mais que le surplus n’ira pas aux autres monuments en péril, innombrables, de notre pays (on se demande d’ailleurs ce qu’il va en faire).

Le Canard Enchaîné d’aujourd’hui donne de nouveaux chiffres qui témoignent de la grande misère des monuments historiques dans notre pays, et du peu de cas que les gouvernements successifs font du patrimoine. Dans un article intitulé « Cathédrales et monuments : seuls les crédits ne flambent pas », Hervé Liffran révèle quelques chiffres stupéfiants qui confirment ce que nous dénonçons depuis toujours. On y apprend ainsi que pour 2019, l’État n’a prévu que 18 millions d’euros de crédits de paiement pour l’entretien [1] des monuments historiques lui appartenant, dont 86 cathédrales. Soit moins de 100 000 euros par monument. Il rappelle aussi que pour Notre-Dame, il avait prévu de ne donner que 40 millions pour la restauration sur les dix prochaines années, soit 4 millions par an, sur les 240 millions qui étaient alors nécessaires [2]. Pas de doute, il aura vraiment fallu un incendie pour qu’Emmanuel Macron déclare enfin sa flamme à Notre-Dame !

Didier Rykner

Notes

[1] Précision ajoutée après la publication de cet article : il s’agit bien du budget de l’entretien

[2] Nous avions le chiffre de 150 millions d’euros nécessaire, mais il s’agit désormais d’un détail.

jeudi, avril 18, 2019

Remettons la flèche au millieu de la cathédrale




Les garde-fous énoncés par cette dame apparaissent bien minces face au cinglé de transgression et d'autoritarisme qui, hélas, nous gouverne.