C'est le titre d'un article des Echos.
Il résume une statistique : en France, un fils d'ouvrier a moins de chances de devenir cadre qu'il y a 20 ans. D'une manière générale les situations se sont encore plus figées en deux décennies : un enfant de cadre a plus de chances d'être cadre, un enfant d'ouvrier d'être ouvrier, un enfant de prof d'être prof, un enfant de fonctionnaire d'être fonctionnaire et un enfant de chomeur d'être chomeur.
Cette segrégation sociale, appelons les choses par leur nom : ces classes sociales persistentes, gangrène toute la société française : école, travail, intégration, politique.
Pour résoudre ce problème, il faut introduire plus de souplesse, plus de libéralisme économique raisonné, réchauffer la banquise sociale. Mais cela dérange tous ceux qui sont bien placés dans le système actuel.
Ce n'est pas un hasard si l'électorat de la gauche, qui s'oppose désormais au libéralisme (1), a basculé des ouvriers aux fonctionnaires et aux salariés d'entreprises publiques. Ils constituent la grande masse des gagnants de la France actuelle. Ils en sont, au vrai sens du mot, les privilégiés, puisqu'ils bénéficient de privilèges les mettant à part de la loi commune sur l'emploi et sur les retraites, sans autre justification que leur influence sur les gouvernants.
Ceux qu'on appelle à tort des privilégiés, alors qu'ils ne bénéficient d'aucun privilège, mais qui sont simplement des riches et des nantis, sont, d'une part, trop peu nombreux pour être le moteur de l'immobilisme, auquel il convient de mettre un frein (désolé, ça me fait rire), d'autre part, prompts à s'adapter à toutes les situations.
Il est dommage que la gauche ne soit pas plus constructive, d'autant que la droite montre chaque jour une incapacité désolante à dépasser le stade du slogan bon marché.
C'est de ce vide que se nourrit l'exclusion de la vie politique que sont l'abstention et les votes extrêmes.
Lien : Une faillite intellectuelle nationale
(1) : ça n'a pas toujours été le cas, Jaurès pensait au début du XXème siècle que le concurrence accrue était favorble aupouvoir d'achat des ouvriers
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