Résumé :
Le commissaire Maigret a dû tirer quelques furieuses bouffées à la lecture de l'enquête publiée par « Le Figaro » sur la durée effective du travail dans la police. Loin des 35 heures légales, celle-ci serait de 27 heures. « Damned » ! Comment est-ce possible ?
Un scénario exactement identique s'était produit en janvier 1999 lorsqu'un honorable conseiller à la Cour des comptes, M. Roché, avait publié un rapport très documenté sur la durée réelle du travail des divers corps de fonctionnaires et duquel il ressortait notamment que les policiers travaillaient 32 h 40 min par semaine. Les mêmes cris offensés avaient recouvert les chiffres d'alors et le funeste rapport avait rejoint la poussière sur une étagère.
Le plus consternant dans cette affaire n'est pas le psychodrame ridicule auquel elle a donné lieu ; c'est qu'elle a révélé que personne n'était capable de fournir le moindre chiffre fiable. Elle a en quelque sorte confirmé les déclarations fracassantes de Claude Allègre, alors ministre de l'Education nationale, avouant avec une fausse ingénuité qu'il ignorait, à plusieurs milliers d'unités près, le nombre de fonctionnaires de son ministère. Quelle grande entreprise privée confrontée à une concurrence acharnée pourrait être gérée de la sorte ? Aucune ! Entre 35 et 27 heures, il y a un écart de 29 %. Dans l'univers concurrentiel, de nombreux marchés se jouent sur des marges de 2 % à 3 %. L'Etat se permet des incertitudes dix fois supérieures. C'est cela aussi, et peut-être d'abord, la crise de l'Etat.
27 heures ?
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