lundi, janvier 23, 2006

"Tout ce qui est en "psy-quelque chose", méfie toi : pour faire un métier de fouiller dans la tête des gens, il ne faut pas être très équilibré."

La phrase qui me sert de titre m'a été dite par un "psy-quelque chose" qui fait du "coaching", justement pour ne plus avoir à fouiller dans la tête des gens. Je suis sûr qu'elle fera plaisir à certains d'entre vous !

La psychanalyse me semble fondée sur une hypothèse injustifiée : je ne vois pas pourquoi parler, de ces rêves, de son enfance, ou de n'importe quoi d'autre, permettrait de résoudre ses problèmes. Et en plus, c'est généralement très long; de là à supposer un intérêt mercantile ... Il en est des différentes formes de psychothérapie comme des religions ou des partis politiques : moins on en attend, mieux on se porte. (Roland Jaccard)

Qu'on ne m'impose pas, même sous la forme d'un conseil très pressant, un psy : si un jour dans ma vie survient un malheur, un deuil, ou quoi que ce soit de ce genre, j'espère bien m'en sortir sans psy, sans cellule psychologique, rien qu'avec mes pauvres petites ressources. Je suis de l'avis de Romain Gary (1) : quiconque s'aviserait de m'expliquer le foutoir qu'il y a dans ma tête, je lui répondrais "Et alors ? Ca vous regarde ? Il faut que vous manquiez singulièrement d'éducation pour ne pas trouver cela impoli au dernier degré."

Quant à ceux qui se laissent imposer un psy, que ça soit en tant que juge, que juré, qu'accidenté, etc., je considère qu'ils reculent devant la prise en charge de leur vie et devant l'exercice de leur responsabilité.

Mais ce n'est qu'un jugement personnel que je garde pour moi, sauf dans le cas important, où il s'agit d'une personne publique dans l'exercice de ses fonctions, juge, juré, dirigeant ; alors, l'impétrant du "psy-quelquechose" trahit sa mission en n'assumant pas sa charge dans toutes ses dimensions.

Les psys collaborent à l'entreprise d'équarrissage des personnalités dépassant la norme. Ils raménent les interrogations sur le monde à l'unique question qui, en concentrant sur elle toute l'énergie, permet d'obtenir des petits citoyens bien dépendants et faits au moule jusque dans leurs révoltes : "Moi, moi, moi ! Où suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ?"

(1) : Romain Gary avait une opinion très tranchée sur les psys qu'il exprima souvent avec son ironie grinçante si réjouissante. D'ailleurs, l'humanité a pu vivre des millénaires sans psys, ça me laisserait sur le cul qu'on me prouve que les psys aient manqué à la santé mentale de nos ancêtres, comme la médecine moderne a pu manquer à leur santé physique.

2 commentaires:

  1. Bonsoir,

    Encore une fois, cher Franck, ne faites pas l'amalgame entre tous les psys et surtout entre tous les usages que l'on en fait : la mère qui envoie son gosse voir un psychiatre parce qu'il a de mauvais résultats scolaires se fourvoie et dilapide son argent dans la plupart des cas (et les psys se sentent par ailleurs un peu dévalorisés d'être pris pour des consoleurs de mouflets ou de pré-adolescentes) ; les psychiatres soignent des symptômes précis qui traduisent des maladies mentales chroniques ou post-traumatiques réelles ; exemples : les TOC, les épilepsies, les troubles de la personnalité ou les suivis de patients traumatisés crâniens.

    La psychanalyse est plus vue de l'extérieur comme une introspection, une recherche de soi-même (une remise en question, en fait), une prise de conscience salutaire qui peut aider à débloquer tel aspect de la personnalité ou telle angoisse.
    Elle permet aux gens de prendre du recul sur leur vie... et nous convenons tous, je pense, que tout le monde n'a pas besoin d'une aide extérieure pour cela.

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  2. Vous remarquerez que je parle surtout des situations où on impose (directement ou par une forte persuasion) un suivi psychologique.

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