Après la promulgation suspensive, qui est contraire à la lettre de la constitution, à son esprit et au plus élémentaire respect de la démocratie, Jacques Chirac vient de recourir à une figure plus classique : le repli stratégique sur des positions préparées à l'avance, aussi connu sous le nom de défaite en rase campagne.
Bien entendu, le nouveau gadget à la place du CPE sera payé par les entreprises et par les contribuables, qui n'en peuvent mais, suivant la vieille habitude chiraquienne de faire preuve d'une prodigalité démagogique avec l'argent des autres.
Avons nous touché le fond ?
La bêtise de nos gouvernants, alliant lâcheté et myopie, et celle des Français braillards, réunissant violence et déni de réalité, ont été portées, ces derniers temps, à de tels sommets, insoupçonnés auparavant, qu'il me paraît aventuré de jurer que nous en avons épuisé toutes les ressources.
Ce qui me fait le plus peur est le déni de réalité, si bien exprimé par le slogan "Un autre monde est possible." En effet, le déni de réalité absorbe une énergie mentale, psychologique, considérable ; les meilleurs esprits ne sont nullement à l'abri (1). Et plus le ressort du déni est tendu, plus il risque de péter.
Mais il n'y a pas que des Français qui refusent le monde tel qu'il est, il y a aussi des Français qui vivent dans ce monde, qui entreprennent, qui essaient de l'améliorer. La preuve que tous les jeunes Français ne sont pas tétanisés est dans l'émigration massive (Londres, cinquième ville française !!!).
Et pour un Français qui part, combien qui ne partent pas mais ont la même analyse que lui ?
Je me refuse à croire que les Français ont été si tourneboulés par les discours lénifiants qu'ils ont perdu le sens des réalités.
(1) : comme écrivait T. Darlrymple, il faut avoir fait beaucoup d'études pour ne pas comprendre les causes du chomage en France (pour mémoire : trop d'impots, trop de réglements, formations inadaptées).
Aurais tu lu mon dernier post :-?
RépondreSupprimerJe suis en train de regarder le direct de la beeb (BBC) sur cette "defaite en rase campagne".
Bottom line: a propos de Villepin, "his attitude about this has marked a new depth in political inaptitude".
Ca cogne sec!
On ne peut qu'être déçu que tout ce gachis survienne aussi loin des présidentielles, d'ici là, retour au régne de la vacuité...
RépondreSupprimerQuitte à être polémique, j'en serai presque à espèrer que les étudiants continuent leur blocage pour vraiment déstabiliser le système (même si j'y crois peu)
A quoi allons nous aboutir ?
J'ai peur que la campagne présidentielle ne change rien et AUCUN candidat n'est crédible.
Par contre, je vois bien la banlieue se réenflammer puissance 10...
Je garde en tête les mots (à peu près) de l'article sur les casseurs que vous aviez cité sur ce blog "...on votera pour sarkosy car là au moins au aura un enemi..."
Denis