Seuls parmi les pays d'Europe, nous avons moins de 5 % des députés qui ont un âge inférieur à 40 ans.
Cette absence de renouvellement du personnel politique (pensez que Chirac était premier ministre du temps de Brejnev) est un drame gros de tous les autres drames.
La société ne pouvant être éclairée sur l'avenir par ces hommes du passé, le peuple trouve un échapattoire illusoire dans l'impasse populiste incarnée par Berlusconi ou Le Pen.
Quand on m'explique que c'est la mondialisation qui engendre le populisme, je ne peux qu'être consterné : c'est l'incapacité de nos politiciens à traduire la mondialisation en bonne fortune pour la France et leur propension à se replier sur la recette éprouvée de l'agitation des peurs qui sont les véritables aliments du populisme.
Il faut toujours écouter Le Pen, ne serait-ce que pour décrypter son discours. Il a un fond de raison quand il invite les Français à préférer "l'original à la copie". La quasi-totalité du spectre politique, J. Chirac loin d'être le dernier, nous répète que "le libéralisme, ça ne marche pas" et donne des raisons de penser que les dangers viennent de l'extérieur. Il peut alors sembler naturel à une large frange de la population de voter pour le plus anti-libéral et pour le plus xénophobe.
En réalité, la bonne attitude serait de prendre la mondialisation ni pour un danger ni pour une chance, mais pour tout cela à la fois.
De grands groupes français s'en sortent très bien, mais voilà, ils ne représentent pas 5 % de notre économie.
Encore faut-il pour se prémunir des dangers de la mondialisation et en saisir les occasions avoir quelques compétences et des expériences diversifiées. Quoi qu'on nous raconte ou que faisions semblant de croire, hypnotisés par la vénération des diplomes, les énarques ne sont pas des sur-hommes, ils ne peuvent pas s'inventer des expériences qu'ils n'ont pas. Quand on a passé trente ans dans l'administration et dans la politique françaises, on est compétent dans l'administration et dans la politique françaises, et rien d'autre. Ca ne serait pas grave si ce type de profils ne représentait pas 80 % des ministres.
Le danger serait similaire si 80 % des ministres venaient du privé. Le danger , c'est la mono-culture, la vision étroite. Et nous retombons sur le problème du non-renouvellement du personnel politique.
Je sais bien que les Français ont par tradition des méthodes pittoresques pour renouveler le personnel politique : l'émeute, la barricade, la guillotine. Mais, en 2006, on peut espérer moins de violence, une petite loi sur l'interdiction du cumul des mandats, par exemple.
C'est sur que ca ameliorerai les choses. Il faudrait aussi limiter les mandats dans la duree, ca changerai peut etre la situation au niveau de la corruption?
RépondreSupprimerQu'est-ce c'est que cette mise sur le mème plan de Berlu et de Le Pen ??
RépondreSupprimerEt Berlu, mème s'il a 70 berges, et son parti, sont une nouveauté dans le panorama politique italien (pour la gauche, une "anomalie", car homme d'affaire), très particulier;
il a été un espoir énorme pour les libéraux (les vrais)... qu'il a beaucoup déçus, en ne menant au bout du compte qu'une banale politique sociale-démocrate; quoiqu'il en soit, rien à voir avec Le Pen; ne cédez donc pas au populisme anti-berlusconiste !
Ciao.
gil