J'ai entendu ce matin : "Nous avons les politiques que nous méritons puisque nous les élisons, nous avons les enfants que nous méritons puisque nous les éduquons."
Sur le premier membre de la phrase, je n'ai aucun commentaire : je suis depuis longtemps convaincu que notre système politique est bloqué, j'y ai réfléchi, les évènements récents viennent comme une confirmation de mon analyse, non comme un élément nouveau.
Par contre, le deuxième membre de phrase pointe un problème qui m'est douloureux : j'ai beau avoir beaucoup lu sur l'éducation, m'être renseigné sur le sujet, j'ai tout de même été surpris par les propos entendus dans la bouche des étudiants interviewés.
C'était une illustration de toutes les caractéristiques d'un produit fini de la "fabrique du crétin" : ruisselant de sentimentalisme en toc mais aucune culture (1), aucun recul, aucune perspective et beaucoup d'égocentrisme.
A une personne âgée qui m'a interrogé, sur un ton dépité, " C'est ça, les jeunes de maintenant ?", je n'ai pu que répondre, mais, sans en être totalement sûr, que ceux qu'on entend ne sont pas les plus représentatifs.
Tout le monde est perdant :
> la droite divisée et décridibilisée
> la gauche, toujours sans idées
> les jeunes, qui ont vu leur études entravées et ont toujours la précarité du chomage, tout comme l'ensemble des "outsiders"
> la France, qui donne une image ridicule tout en ratant l'occasion d'une expérimentation
Tout le monde est perdant sauf :
> les syndicalistes étudiants professionnels comme Bruno Julliard, qui s'est préparé une blle carrière politique sur le dos des jeunes comme avant lui Harlem Désir, Julien Dray et Isabelle Thomas
> Le Pen, qui n'a même plus besoin de donner son avis, il lui suffit juste de rappeler "Je l'avais bien dit".
Bravo MM Villepin, Julliard, Hollande Thibault et Cie.
J'espère tout de même que l'ensemble, ou au moins la grande majorité, des acteurs aura compris que la négoviation est préférable à la confrontation.
(1) : la culture ne permet pas seulement de jouer à "Questions pour un champion", elle donne aussi les instruments pour se situer dans le monde, pour l'interpréter. Sans culture, aujourd'hui n'a ni passé ni avenir, nous sommes des zombies zapant fébrilement d'un jour à l'autre.
Bon Diou, vous vu, ce député UDF qui est en grève de la faim contre une "délocalisation" japonaise, et soutenu par Sarko ??
RépondreSupprimerDites-moi: faut-il en rire, ou en pleurer ?
gil
Je ne connais pas assez le problème et à mon avis il necessitait une autre approche en souhaitant qu'il en existe (management, statégie commercial etc...) sur le geste, il est admirable (mon adjectif est choisi) et ce, à l'heure ou aucun politique n'a de vrai sens de l'engagement alors ne parlons pas d'honneur. Celui de cet homme est intact même si j'ai peur du résultat.
RépondreSupprimerC'est la force des symboles souvent inutiles mais ô combien marquant. Toutes proportions gardées vous souvenez vous de cet homme face à la colonne de char lors des évenements de tian an men. Moi oui, je ne pense pas être le seul. Rions mais pas des valeurs simples mais vraies de certain.
Denis
Admirez un député en grève de la faim ?
RépondreSupprimerA y-t-il eu une terrible injustice impunie ? Une tentative de coup d'Etat ? Une atteinte aux droits fondamentaux ?
L'engagement monsieur Boizard, l'engagement...
RépondreSupprimerIl y a quelques jours, vous écriviez (à peu près) que le moment venu vous vous souhaitiez de ne pas faillir dans vos convictions. En d'autre terme pour reprendre une chanson " que reste t'il des idéaux sous la mitraille". "LE" moment n'est pas venu, pas encore ? et en attendant, nous ne faisons que parler alors que lui marque les esprits. En bien, en mal, il ne laisse pas indiférent et pour en remettre un couche sur le symbole il démontre (à sa façon)la profonde crise de régime que nous rencontrons car est-ce à un député de recourir à ce geste ?
Serais je trop moral, tant pis j'assume ;-)
Denis
L'engagement, certes, mais toute cause ne vaut pas qu'on se batte pour elle pour le simple fait d'être une cause.
RépondreSupprimerCe député semble oublier qu'il est le représentant du pEuple français et non de telle ou telle vallée;
Là où vous voyez de la noblesse, je vois de l'étroitesse et du pathos.
Question de point de vue ...
Je n'en sais pas assez pour décreter que cette cause est perdue... j'en appele souvent à cette citation de Voltaire: "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire !" ainsi, je souhaite qu'il puisse se faire entendre, certes, à sa manière.
RépondreSupprimerChacun, après, se forge son opinion.
Un député n'est pas "LA" France, mais responsable devant ses électeurs et c'est souvent déjà trop.
Le décalage parlementaires/peuple* nous le rappele quotidiennement.
Je ne vous suivrai pas sur l'étroitesse mais peut être sur le pathos. C'est sa stratégie...
A mon sens il ne mérite pas ni rires ,ni pleurs... point. Par conviction je lui rajoute mon respect qui est la première politesse que l'on dois à autrui.
* ce mot, utile au deumeurant, est souvent teinté de relants bovins et d'ignorance crasse.
Denis
Houlà, Denis, je me demande aussi s'il faut rire ou pleurer de votre comparaison avec le héros de Tian an men ! (mème "toutes proportions gardées")
RépondreSupprimerLe problème n'est pas seulement de la représentativité du député en question, mais de l'absurdité de son geste, et de l'exemple qu'il donne... non pas que ça soit illégal et dégueulasse comme les employés de cette entreprise dont le nom m'échappe, qui avaient menacé d'empoisonner une rivière (qui n'ont fait l'objet d'aucune procédure pénale, mais au contraire ont été payés de grasses indemnités), mais cela démontre une telle ignorance des lois économiques (non: des lois basiques de la civilité humaine, et pourquoi s'en étonner, de la part d'un tel démagogue - car c'est bien un coup de pub énorme, non?) que c'en est un exemple désastreux: il rend un bien mauvais service à sa "vallée"; imaginez: "ah ouais, la vallée machin, là ou le député (et les employés ?) font la grève de la faim si on veut les virer, comme de gros enfants gatés..."
gil