[chronique d'Yvan Rioufol dans Le Figaro, mes commentaires entre crochets]
C'est dit, redit : les Français ne veulent plus de Jacques Chirac. Ils étaient encore 81 % à souhaiter qu'il ne se représente pas, dans le dernier sondage du Journal du Dimanche. Mais le président feint, tel Harpagon avec sa cassette, de mal entendre pour ne rien lâcher. Il est un des obstacles à la marche vers l'Élysée de Nicolas Sarkozy, désigné ce dimanche par l'UMP. La rupture que revendique le candidat devra-t-elle aussi passer par le divorce ? Incorrigible droite [Chirac est à droite ? Première nouvelle ! D'ailleurs, on peut se demander si il est quelque part.].
Les chiraquiens ont sorti leurs pétoires à tirer dans les coins : Dominique de Villepin affiche les réticences que lui inspire son ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré ne cache pas son aversion, Michèle Alliot-Marie ses réserves [Bref, l'élite de la classe politique française, je respecte MAM, mais Villepin n'est qu'un intrigant exalté et Debré un imbécile]. Cependant, la poignée d'irréductibles ne peut contredire Sarkozy qu'en défendant un modèle social en ruine, ce que fait Chirac lors de ses voeux. Ce positionnement rejoint celui de la gauche [Hélas, hélas, il n'est pire démagogie que de nier la réalité pour éviter les épreuves, on finit par avoir et les épreuves et le déshonneur].
Le procès contre Sarkozy « libéral » [si seulement, il pouvait être libéral], ouvert mercredi sur le site du PS, confirme la momification idéologique de ce parti [momification d'autant plus condamnable qu'elle est en partie volontaire : on ne remet en cause un discours dont se doute tout de même qu'il est dépassé parce qu'on pense qu'il rapporte encore des voix. Et puis il y a les idiots, qui y croient vraiment ...]. Ségolène Royal ignore même le droit de propriété, quand elle justifie la surtaxation de logements inoccupés et le recours aux acquisitions-réquisitions [le jour où un socialiste comprendra l'importance du droit de propriété pour la sauvegarde des libertés, il ne sera plus socialiste.]. Alors que l'État croule sous les dettes, la gauche défend encore une économie fermée. Idem pour les chiraquiens, qui viennent de faire supporter au budget les 111,5 millions d'euros supplémentaires, débloqués pour 2007 pour les sans-abri au nom du « droit opposable ».
Cependant, il serait inexact de croire les Français incapables d'envisager autre chose qu'un système d'assistanat public et d'ayants droit. Le matraquage antilibéral, organisé dès l'école [voire mon message précédent], a certes fait des dégâts : en 2005, 76 % des 15-30 ans jugeaient attractifs d'être fonctionnaires [affligeant : il y a d'honorables métiers de fonctionnaires, mais vouloir être fonctionnaire, comme ça, dans l'abstrait, c'est vouloir ne rien de sa vie professionnelle] ; en 2006, seuls 36 % des sondés disaient faire confiance à la libre entreprise.
Néanmoins, le besoin d'air frais laisse sa place à une révolution des mentalités.
Il ne suffit pas d'être femme [marrant cette tendance de certains à voir dans le fait d'être une femme une qualité en soi : ne serait-ce pas de la discrimination ?] et d'inventer des mots («bravitude») pour incarner le changement, ce que prétend Royal avec un toupet qui aurait « stupéfactionné » le sapeur Camenbert. Les gens sont à l'affût d'idées et de pratiques nouvelles. L'irruption dans le débat politique de Nicolas Hulot (écologie) ou des Enfants de Don Quichotte (SDF) [le tapage médiatique pour promouvoir une idée idiote n'est pas véritablement une nouveauté !] illustre l'attente pour des approches innovantes. Elles ne sont portées ni par des « gaullistes » statufiés, ni par un PS pétrifié [ni par Sarkozy].
« Sécession territoriale »
2007 peut être une chance, pour la France ankylosée, d'entrer dans le XXIe siècle : celui de la mondialisation et du libre-échange, mais aussi des civilisations et des identités. Ces thèmes, capitaux pour l'avenir de la nation et de l'Europe, devraient être au coeur des débats, à cent jours du scrutin. Or, à voir politiques et médias s'affairer sur le quotidien, parfois au gré des pressions de la rue, se profile la crainte de passer à côté d'enjeux autrement plus importants que le chikungunya, la grippe aviaire ou l'affaire Clearstream, ces mirages qui auront égaré l'opinion en 2006.
D'autres faux débats pourraient bien faire oublier, sous prétexte de « désamorcer des peurs et des idées reçues » (Jacques Chirac, hier), l'état de l'enseignement, de la recherche, de la fiscalité, des retraites, de la sécurité sociale, etc. Déjà, l'immigration semble être sortie des préoccupations, à en croire les sondages. La menace islamiste, ravivée cette semaine par un groupe salafiste algérien appelant à s'en prendre aux Français, serait aussi passée aux oubliettes, au point de ne plus rendre audible Philippe de Villiers.
Or il faut lire la démographe Michèle Tribalat, dans le numéro de janvier de la Revue générale de stratégie, pour se convaincre de la légèreté de ceux qui, comme le directeur de l'Institut national d'études démographiques, François Héran, dans Le Nouvel Observateur du 4 janvier, chantent « Le temps des immigrés ». Pour la Seine-Saint-Denis, Tribalat remarque que « la conjonction d'une formidable croissance de la jeunesse d'origine étrangère et d'un recul de celle d'origine française dessine un processus de substitution démographique qui marque d'ailleurs Paris et l'ensemble de la petite couronne ». [c'est évident : il suffit de se promener hors des beaux quartiers pour savoir qu'il y a des endroits de France où l'on n'est plus en France. Mais en France, on s'intéresse au respect et à la préservation de toutes les identités sauf de la nôtre, qui n'est pourtant pas si honteuse : qu'on me montre donc le Marcel Proust des Guarani, le Poussin des aborigènes, le De Broglie des arabes.]
La démographe, s'appuyant sur des chiffres officiels de 1999 (qui ont augmenté depuis), estime que ce changement de population gagne de nombreuses villes ou arrondissements et crée des « phénomènes de sécession territoriale ». Ces concentrations ethniques, surtout issues de pays musulmans, « risquent de déboucher sur des enclaves où pourraient apparaître des revendications politiques d'un droit dérogatoire sur base ethnico-religieuse et, plus généralement, sur la formulation d'exigence de conformité visant l'ensemble de la société française ». [c'est très bien ainsi : on vous l'a dit et répété, les valeurs universelles, c'est de l'escroquerie, à chacun ses valeurs. Et si les valeurs de l'autre exigent qu'il te soumette aux siennes (par exemple, pas de porc dans les cantines), tu dois t'incliner sinon tu es un salaud de colonialiste, de raciste, un émule d'Hitler, au moins.] Attendre qu'il soit trop tard pour s'en inquiéter ?
Pensée correcte (suite)
D'évidence, la pensée correcte n'a pas capitulé. En 2006, elle aura honteusement ménagé les islamistes dans l'affaire des caricatures de Mahomet, dans la mise en cause du Pape pour son discours de Ratisbone, pour la fatwa contre Robert Redeker (dont l'auteur vient d'être arrêté au Maroc). Personne n'ose élever la voix contre les djihads engagés, un peu partout dans le monde contre des chrétiens, des juifs, des hindous, des bouddhistes, des musulmans (en Tunisie et Somalie, ces jours-ci). En revanche, ça se bouscule, Jacques Chirac et gauche en tête, pour accabler George Bush et ses rares alliés, dont Nicolas Sarkozy. Comme prévu, l'annonce de Bush, hier, d'envoyer 21 500 soldats supplémentaires en Irak a été unanimement critiquée. [de toute façon, si il vait fait le contraire, on aurait aussi citiqué : on aurait que c'était précipité, mal fait, etc...] Faudrait-il ramper devant le totalitarisme coranique ? [mais oui mon prince, c'est déjà fait]
Ultime plan Bush
Une raison, une seule, peut faire réussir l'ultime plan Bush, qui veut responsabiliser les Irakiens : ceux-ci ne peuvent se reconnaître dans la caricature qu'ils donnent au monde, d'un peuple musulman s'entre-tuant et refusant la liberté et la démocratie. [Excellente raison mais qui n'incite pas à l'optimisme. Cependant, il n'est pas si évident que nous le serinent nos bien-pensants que Bush ait fait le mauvais choix : en l'état actuel des choses, si les Américains partaient, les Irakiens ne seraient pas libres pour autant, ils seraient en pleine anarchie, opprimés par différents groupes appuyés par les états limitrophes, une sorte de Liban bis. A tout prendre, je considère que l'occupation par l'armée américaine est un moindre mal. Il se pourrait bien que la décision de Bush soit bonne pour les Irakiens et mauvaise pour les Américains.]
irioufol@lefigaro.fr
Heureusement qu'il y a un Rioufol (je n'ose dire "des")au Figaro, car le courage est une qualité en voie de disparition dans la presse, surtout lorsqu'il sagit de dénoncer les méfaits d'une immigration débridée dont on verra les effets néfastes (euphémisme) dans quelques dizaines d'années. Le président de L'INED (Institut national d'études démographiques)expliquait fièrement la semaine dernière à Elkabach sur Europe1 que dans 50 ans un département Français lambda ressemblerait à La Réunion! Je n'ai rien contre ce DOM mais peut-être a t-on le droit de ne pas souscrire à cette perspective !?
RépondreSupprimerComme beaucoup de français, je partage votre inquiétude. Mais qui la porte en politique ? Des fous genre Le Pen ou De Villiers.
RépondreSupprimerEvidemment,quand on habite Boulogne et qu'on envoie ses enfants à l'Ecole Alsacienne (suivez mon ragard vers le couple infernal di néo-socialisme), toute cette perte d'identité est très loin, on n'en fréquente pas tous les jours de ces immigrés (à part la bonne).
C'est avec sérieux que j'envisage qu'il ne reste aux plus chanceux ou aux plus entreprenants d'entre nous qu'à émigrer aux USA, qui risquent, avec leurs particularités, d'être le dernier bastion de la culture et des valeurs européennes d'ici à quelques décennies, malgré l'immigration asiatique et sud-américaine.
Par certains cotés, Princeton préserve déjà mieux la culture européenne que la Sorbonne.