Je suis d'accord avec les débatteurs du samedi matin sur la radio BFM.
La campagne présidentielle qui vient de s'écouler a été très provinciale. Il est tout de même frappant que l'étranger ait été extrêmement peu évoqué lors du débat de mercredi.
Ce penchant désastreux pour le provincialisme n'a pas été atténué, c'est le moins qu'on puisse dire, par une Ségolène Royal creuse, candidate des medias et d'un PS sans idées -elle croit que la France, c'est Poitou-Charentes en plus grand- et par un Nicolas Sarkozy qui éprouve les plus grandes difficultés à élever son regard au delà de la technique politicienne.
Pourtant, c'est bien la place de la France dans le monde qui sera LA question du nouveau président ; place dans l'économie mondiale, place dans la diplomatie mondiale, place dans la science et la recherche mondiales, place de la France dans la concurrence mondiale de l'enseignement.
Ces questions ont été abordées de manière allusive, par exemple lorsque NS a évoqué la concurrence fiscale ou lorsque SR fait appel au "modèle scandinave". Mais c'est largement insuffisant, même si en réfléchissant on en détecte d'autres traces (l'autonomie des universités proposée par NS est une réponse directe à la compétition universitaire mondiale).
Or, c'est le signe d'un corps social malade que l'incapacité à sortir de lui-même, à se projeter hors des frontières et dans l'avenir.
Est-ce que le nouveau président saura résoudre cette maladie ? Le remède est évidemment (c'est évident pour ceux qui ont des yeux pour voir) dans un libéralisme intelligent. Mais c'est un art tout d'exécution, il y faut une main ferme et une tête subtile.
A mon sens, nous serons vite fixés : en septembre 2007, nous pourrons faire le point, nous saurons si le quinquennat est bien ou mal engagé, non pas en regardant si la rue est agitée, mais en regardant quelles lois ont été votées et quels décrets ont été promulgués.
Ajout : Chacun aura pu remarquer une chose : le lendemain du débat, les commentateurs ont donné 50/50 aux participants. Or, les sondages professionnels et les miens (c'est-à-dire ceux qui consistent à tailler une bavette avec tout le monde) montrent que Ségolène Royal a été perçue comme cassante, sectaire et floue tandis que Nicolas Sarkozy a plutôt surpris en bien.
Cette différence de perception devrait quelque peu déranger les commentateurs, je suis persuadé depuis longtemps que les excès du parisianisme bobo font le lit du populisme.
D'accord pour le RV de Septembre, mais en cas de 3ème tour dans la rue, SR et ses amis auront à en répondre, car on ne peut souffler sur les braises et s'étonner ensuite de la reprise du feu. Cette tactique du désespoir, qui tente de faire peur pour mieux détourner des voix, est indigne d'une présidentiable et d'un parti politique de premier plan. L'entourage de DSK, qui voit déjà le risque, fait savoir que cette "tactique du rapport de force" est simplement adoptée pour ne pas être humilié dimanche dans les urnes et ainsi mieux rebondir pour les législatives... Ben voyons, si la fin justifie les moyens alors!? Pour revenir à la campagne en général et au débat en particulier, difficile de parler de la France dans l'Europe et dans le monde, sans régler auparavant nos "giga" problèmes intérieurs et notamment tous ces acquis d'un autre siècle auxquels NS a promis de s'attaquer avant la fin de l'année, cela prend du temps en parole et en explications et c'est un préalable à tout le reste. Le PC s'effondre et il faut y voir le signe d'une plus grande maturité du peuple, le temps de l'action est réellement arrivé et NS le sait. Si le scrutin de dimanche n'est pas respecté, il faudra peut-être que la majorité ne reste pas silencieuse !
RépondreSupprimer"on ne peut souffler sur les braises et s'étonner ensuite de la reprise du feu."
RépondreSupprimerN'est-ce pas une forme de chantage ? "Ne déplaisez pas aux syndicats, sinon ils vont manifester."
Bonjour,
RépondreSupprimerQuel élégant patronyme!
Serions nous parents?
Vous pouvez me joindre sur avoc@tlantique.com
cordialement,