Dans le dernier numéro de Commentaire, il y a un article de Sylviane Agacinski (épouse de Jospin, Lionel ; pour ceux que les questions «people» intéressent) intitulé "Parenté et sexualité : l'«homoparentalité» ".
Elle conclut un peu hypocritement son article par une question, mais son opinion ne fait aucun doute.
Pendant tout le reste de l'article, j'emploierai les mots «homoparentalité» et «hétérosexualité» avec des guillemets. En effet, ces termes adoptent déjà le point de vue des homosexuels militants, comme je vais l'expliquer par la suite, leur emploi n'est donc pas neutre, les guillemets signalent que je ne suis pas dupe.
C'est une des marques de réussite des lobbys que de faire en sorte de poser le débat public dans des termes qui les favorisent (autre exemple : «sans-papiers» par rapport à «immigré clandestin»).
Je résume l'article, avec lequel je suis globalement d'accord :
> le droit considère les sexes (homme, femme) mais pas les sexualités (homosexuel, «hétérosexuel», zoophile, échangiste, etc ...). Baser le droit sur une chose aussi changeante que les orientations sexuelles ne parait pas sain en principe (le sexe est une donnée biologique et sociale, la sexualité est un choix intime et personnel) ni judicieux en pratique.
> le mariage est une affaire de sexes et non de sexualité. Le mariage, anthropologiquement et juridiquement, est mixte : c'est un homme et une femme, mais aussi deux familles, deux lignées, deux patrimoines. Ce n'est pas sexualité qui fait le mariage, mais la constitution d'une cellule familiale potentielle.
C'est pourquoi l'opposition «hétérosexuels» / homosexuels est orientée : elle fait du mariage une question de sexualité alors que ce n'est pas le cas.
> Le mot «homoparentalité» souffre du même travers : «il laisse croire, par un tour de passe passe verbale, qu'on est parent parce qu'on est homosexuel ou que l'on peut être parent en tant qu'homosexuel.»
L'homosexualité des parents n'a en réalité aucun rapport avec leur maternité ou leur paternité.
Sylviane Agacinski propose éventuellement un statut pour le «beau-père» ou la «belle-mère», étant entendu que l'autre membre du couple est le parent de l'enfant (adoptif ou biologique) pour faciliter la vie dans des cas qui existent, mais refuse la création d'une nouvelle forme de filiation, la filiation homosexuelle.
> la question du mariage homosexuel étant intimement lié à l'«homoparentalité», le refus de l'une entraine le refus de l'autre pour des raisons similaires (parler de sexualité là où il est question de mixité).
> enfin, dernier argument pour justifier l'«homoparentalité» : le culturalisme radical. Le mariage serait une pure construction culturelle qu'il serait loisible de modifier. Mais on n'enlèvera pas que l'existence humaine est sexuée et, par conséquent, le mariage mixte.
Cher Franck,
RépondreSupprimerLe "mariage" entre hétérosexuels ou homosexuels varie dans le temps et dans l'espace.
Chacun devrait pouvoir faire ce qu'il lui plaît à ce sujet et, par exemple, pouvoir se marier dans un pays où les lois lui conviennent.
Idem pour la contraception.
Par contre, les enfants, pour se développer harmonieusement, ont davantage de chances, je crois, dans un environnement "classique"...
La question qui subsiste donc est: pour un enfant, est-il préférable de vivre dans un orphelinat ou chez un couple d'homosexuels (en cas de pénurie de couples "classiques" présentant les qualités requises) et désireux d'adopter.
Ce devrait être le seul élément à prendre en compte.
Amitiés
"Chacun devrait pouvoir faire ce qu'il lui plaît à ce sujet"
RépondreSupprimerJustement, non. Ou plus exactement, la question n'est pas de ce qui plaît ou non.
La question est de demander à la société de créer une nouvel entité juridique, le couple homosexuel.
Et là : ma réponse est nette : c'est non.
"En cas de pénurie de couples "classiques" présentant les qualités requises" Ca n'est pas la question : un célibataire homosexuel peut adopter. Et vivre avec son compagnon/ sa compagne. La question : la loi doit-elle acceptée que deux parents puissent être de même sexe, là encore ma réponse est négative.
Je peux vous citer la conclusion de SA :
"En résumé, si l'ordre humain, social et symbolique, donne aux individus une filiation double, sexuée, mâle et femelle, ce n'est pas en raison des sentiments qui peuvent lier les parents entre eux, encore moins des désirs qui les animent ou des plaisirs qu'ils se donnent, c'est en raison de la condition sexuée de la nature humaine et de l'hétérogénéité de toute génération dont la culture a jusqu'ici voulu garder la trace."
Je dis les choses encore plus brutalement : on ne peut à la fois se vouloir différent et vouloir abolir cette différence dans les circonstances où elle déplaît.
Je ne cours pas le 100 m en 10 s, c'est ainsi. Je le regrette, mais je me fais une raison.
Les homosexuels ne peuvent pas avoir d'enfants. C'est ainsi. ils peuvent le regretter. Qu'ils se fassent une raison.
N'étant pas homosexuel, j'ai même quelqu'une qui me souffle que l'enfant n'est pas un jouet, que les enfants adoptés ou de famille décomposée ont bien assez de problèmes d'identité pour ne pas leur en mettre un en plus dans la tête, et que c'est faire d'eux, pour satisfaire un caprice d'adulte ou guérir une frustration, du gibier à psy.