La campagne anti-Sarkozy actuelle est riche d'informations.
Sur le plan de la politique pure, rien, à part la déception, mais cela ne concerne que ceux qui ont voté pour lui, à moins que certains membres de l'opposition espérassent qu'il fit les réformes qu'ils n'ont pas osées tout en les souhaitant secrètement, ne justifie la campagne anti-Sarkozy actuelle, qui dépasse de très loin les bornes de la critique politique.
La rupture politique, on ne l'a pas vue, il n'y a donc pas lieu d'en tenir rigueur à Nicolas Sarkozy.
C'est si vrai que les attaques se concentrent sur sa personne et non sur sa politique.
Pour résumer, il serait tout bonnement indigne d'être Président de la République : trop m'as-t-vu, trop hâbleur, trop mal poli, trop bruyant, trop voyant, trop turbulent, trop vulgaire.
C'est fou comme ces derniers temps, en creux, les gens de l'opposition plébiscitent le coté vieille France, que n'ont-ils voté Balladur quand il était temps !
Mais, au fond, a-t-on lieu d'être surpris ? Pas vraiment, me semble-t-il.
Malgré les apparences démocratiques, la France conserve beaucoup des habitudes et des modes de pensée d'une monarchie absolutiste.
Le roi, pardon le président, est avant tout une incarnation, et non le porteur d'une politique. Or, le comportement de Nicolas Sarkozy n'a vraiment rien de royal. Carla Bruni aurait pu être la maitresse de Louis XIV, mais certainement pas l'épouse ! Cela, même les sectateurs du Grand Soir ne le lui pardonnent pas. C'est un usurpateur.
Ensuite, l'opposition se vit comme seule porteuse du Bien, ce qui entraine bien évidemment en toute logique que Sarkozy est le Mal. Un sociologue (dont j'ai hélas oublié le nom) faisait remarquer, pendant la campagne présidentielle, que dans certains milieux, l'enseignement par exemple, la connivence anti-sarkozyste, avec ses blagues, ses allusions, son vocabulaire et ses codes jouait le rôle d'un ciment social.
Cette manière sectaire de faire de la politique, où l'opposant est un ennemi plutôt qu'un adversaire n'est pas non plus une nouveauté.
On peut faire le rapprochement avec une autre campagne de haine : celle des Clinton-haters, dont la composante religieuse ne faisait aucun doute.
Mais il est un exemple typiquement français : celui d'Henri IV. Parce qu'on ne retient de lui que son image de «meilleur roi qui fut oncques», pour pasticher Montaigne, on oublie qu'il fut sur la fin de sa vie la cible d'une campagne de calomnie absolument atroce, où «roi barbon» et «satyre diabolique» font presque figure de compliments.
On y retrouve, en plus féroce, les composantes de la campagne anti-Sarkozy : roi indigne, usurpateur, débauché, vendu.
Bien sûr, je compare les campagnes, je ne prétends pas que Nicolas Sarkozy est un nouveau Henri IV !
C'est juste pour constater que guerre de religions et monarchie sont toujours les deux mamelles de la pratique politique en France.
Enfin, il ne faut pas négliger la basse manœuvre politique : pendant qu'on glose sur «Casse toi, pauvre con», on «oublie» de parler des formidables propositions de nos maitres ès savoir-vivre de l'opposition.
Une fois de plus : se concentrer sur le personnage permet de ne pas aborder les questions qui fâchent... donc pourquoi s'étonner puisque c'est la pratique courante depuis 20 ans au moins.
RépondreSupprimerIl est toutefois amusant de noter que les bien pensants sont toujours prêts à sortir leur sabre du fourreau dès que quelqu'un leur déplaît et surtout ne correspond pas à leurs visions... à ce moment-là, aucune attaque n'est à éviter, la fin justifierait-elle les moyens? une fois encore?
Il est drôle de noter le courage des journalistes à se gausser de Sarkozy qui ne peut pas leur faire grand chose, mais de ne rien chercher du coté de la Société Générale ou pourtant il doit y avoir matière.
RépondreSupprimerencore une fois je partage votre avis.
RépondreSupprimerSi j'osais, pour aller dans votre sens je lancerai un "proposez donc, pauvres nazes " !! ( à la soit disant opposition).
P.S: une très légère critique Franck (permettez moi l'usage de votre prénom) j'aime lire du français correct et au style soutenu mais méfiez-vous de de votre prose parfois trop "ampoulé" (gongorique ?). Je le dis d'autant plus librement que je partage cette tendance.
Mais après tout "la forme... c'est le fond qui remonte à la surface" ;-)
J'utilise juste le subjonctif imparfait et abondance d'adverbes pour rigoler.
RépondreSupprimerEn réalité, je ne comprends que les phrases simples (genre : «Casse-toi, pauvre con !»).
diantre, quel rustre !!
RépondreSupprimerrions, alors, c'est tout ce qui nous reste ?
Rions effectivement, je crois que c'est Beaumarchais qui disait : "j'ai pris mon parti de rire de tout, de crainte de ne devoir en pleurer".
RépondreSupprimerPersonnellement, lorsque je vois notre Président et l'opposition, je me dis que je n'ai pas finir de rire... Hélas !