EADS vient de remporter un contrat de 179 avions ravitailleurs pour 35 milliards de dollars auprès du ministère de la défense américain.
Au premier abord, c'est un succès indiscutable. Au deuxième abord, ...
Avions ravitailleurs de l'US Air Force
Je pense que JP Chevallier a tort, mais je suis très loin d'en être sûr : les Américains ont déjà utilisé cette stratégie (pousser les Européens à des investissements peu judicieux) sur l'A380 avec une réussite qui dépasse probablement toutes leurs espérances.
Il n'est donc pas indéfendable d'imaginer qu'ils sont en train d'appliquer le même genre de stratégie sur les ravitailleurs (quand on a une technique qui marche et un opposant qui joue votre jeu, pourquoi se priver ?).
La remarque de JP Chevallier comme quoi ce contrat pourrait être un excellent prétexte pour pousser les Européens à acheter, en contrepartie, des armements américains mérite considération.
En effet, les Européens seraient beaucoup plus dépendants des Américains en leur achetant chasseurs et missiles que les Américains en achetant aux Européens des ravitailleurs.
Et, à long terme, l'industrie aéronautique US ne risque pas de disparaitre du fait de ce contrat de ravitailleurs tandis que l'industrie européenne d'armement serait menacée dans son existence par des achats supplémentaires d'armes américaines.
Il est possible que ce que l'on fête aujourd'hui comme un succès soit le signal précurseur de la fin de l'indépendance en armement de l'Europe, donc de son indépendance militaire, et, par voie de conséquence, politique.
L'avenir nous le dira.
Il y a déjà longtemps que l'essentiel de l'armement "européen" est d'origine US comme 90% de ce qui vole et porte des cocardes, le reste est français ou suédois (vous savez les deux plus abominables états-patrons ?.
RépondreSupprimer«90%» je n'ai pas le chiffre en tête mais le vôtre est, en 2008, excessif.
RépondreSupprimer«vous savez les deux plus abominables états-patrons»
L'argument tombe à plat : un de mes plus constants reproches à l'Etat-mamma qui se mêle de tout et ne fait rien de bien est qu'il néglige les fonctions régaliennes, et notamment la défense, pour se disperser dans des domaines où il n'a rien à faire.
Vous ne trouverez pas un seul écrit où je reproche à l'Etat de s'occuper de défense.
Je vais prendre un peu de temps pour rédiger un message sur la pseudo-politique de défense.
Cher Franck,
RépondreSupprimerPermettez que je vous mette au courant amicalement - un peu d'humour, bien sûr ...
Cela fait 60 ans que nous ne sommes plus indépendants malgré les fanfaronnades de notre Charles national! nous avons, certes, produit divers avions, chars et autres matériels - au nom de l'indépendance nationale - mais sur le fond nous avons toujours été les alliés des USA parce que nous n'avions d'autres choix malgré les apparences!
Cela fait bien longtemps que nous n'avons plus les moyens de nos prétentions politiques sauf pour aller faire de petites virées en Afrique... et encore! Même cela semble en passe d'appartenir au passé!
Pour être pris au sérieux, il nous faudrait déjà du matériel en état de fonctionner ce qui n'est que rarement le cas, malheureusement... et surtout une doctrine qui ne date pas de Mathusalem...
De toute façon, une armée est à l'image de son pays... comme le nôtre ne va pas bien du tout - je le crois au bord du gouffre! Son armée ne peut pas aller vraiment mieux...
Quant au problème évoqué par M. Chevallier : peut-être... je ne saurais être péremptoire sur cette question ; ceci étant, j'ai quand même un peu de mal à adhérer à sa "théorie du complot" US telle qu'il l'a décrite sur son blog... j'aurais plutôt tendance à penser qu'il s'agit pour les USA avant tout de défendre leurs intérêts sans pour autant vouloir la déchéance d'autres nations... mais peut-être suis-je un peu naïf... qui sait!
En 2008, nous avons encore une indépendance militaire, certes relative (par exemple, pratiquement toutes les armes technos contiennent du matériel US).
RépondreSupprimerCela fanfaronne en tout cas aux JT par exemple sur Tf1.
RépondreSupprimerJ'aurai aimé au moins savoir si c'était un juteux contrat car c'est seulement avec des bénéfices qu'on prépaue l'avenir, un avenir de choix
J'ai revu le reportage de TF!. On fait état d'importante concession : une usine de montage final aux States et des éléments en provenance de divers pays européens (la France n'est pas mentionnée).
RépondreSupprimerJe n'ai aucune expertise en la matiére mais je peux me poser des questions.
En cas de trouble durable en Europe, le montage final sera en zone bien sous controle. Cette mise en place est d'ailleurs déclarée urgente par un responsable américain.
En sus, les ingénieurs pourraient être encouragés à rejoindre une destination plus sure...
Ce complot US, c'est du pipeau, pas besoin de se planquer, c'est bien ouvertement qu'ils pratiquent cette devise: charite bien ordonnee commence par soi-meme.
RépondreSupprimerFrank, quand j'ai vu que l'aeronautique etait un de vos dadas, ( j'ai passe 10 ans au service juridique d'Aerospatiale)j'ai decide de vous dire ici ma reconnaissante pour votre apparition chez jpb. Comme dit Laurence Parisot: besoin d'air!
Merci aussi pour diffuser la prose mon ami Caccomo, courageux mousquetaire de Perpignan.
Les amis de mes amis..
«Ce complot US, c'est du pipeau, pas besoin de se planquer»
RépondreSupprimerLe terme de «complot» est inapproprié, c'est de stratégie qu'il faut parler.
«j'ai decide de vous dire ici ma reconnaissante pour votre apparition chez jpb.»
JPB tient souvent des propos intéressants.
Par contre, les commentateurs vivent, pensent et écrivent en cercle fermé, pour ne pas dire en rond.
Ca déclame, ça fait ronfler les phrases, ça se congratule, ça dit en 100 mots ce qui pourrait être dit en 3, mais la pensée sous-jacente à ces discours est très très légère, pour ne pas dire inexistante, c'est un enfilage de clichés.
Tout cela ne remonte pas dans mon estime le corps enseignant : les belles phrases, c'est bien ; la pensée rigoureuse, c'est mieux.
Je n'ai pas osé leur dire, qu'avant d'être à MBDA (quelle horreur, un missilier !), j'avais travaillé à EDF, chez Messier-Bugatti, chez Robin, bref, à Paris et en province, dans une PME et dans des grosses boites, et que j'ai une expérience de l'économie libre, de la vie en entreprise et de toute cette sorte de choses qui rend ridicules à mes yeux certains de leurs propos très théoriques et caricaturaux.
Il n'y a pas vraiment à discuter avec ces gens-là : ils sont persuadés d'être le Beau, le Bien, le Juste, pire : l'Intelligence, rien ne pourra les en faire démordre, car c'est l'image qu'ils se font d'eux-mêmes qui est en jeu, c'est leur ego.
Mes opinions sont beaucoup plus fluides : je pense que j'ai raison, mais je n'en suis pas certain.
Je suis curieux qu'on me démontre que j'ai tort, mais ces gens ne s'étant jamais renseigné réellement sur le libéralisme, ils ne peuvent réfuter une pensée qu'ils ne connaissent qu'à travers ses caricatures.
L'intérêt d'aller discuter sur de tels blogs est d'y rencontrer des «égarés» comme vous.
tiens, à propos : voici un petit texte fort intéressant, me semble-t-il, même s'il n'est pas en lien direct avec le sujet...
RépondreSupprimerhttp://www.lefigaro.fr/debats/2008/03/01/01005-20080301ARTFIG00073-defense-l-analysed-arnaud-de-la-grange.php
Les commentaires sont aussi à lire...
Je considère les enseignants anti-libéraux obtus du blog de JPB à la fois avec humour et pitié.
RépondreSupprimerLeurs propos sont si loin de ma manière d'appréhender le monde que je n'arrive pas à les prendre au sérieux.
Mais qui est ce "JPB"? J'ai dû manquer quelque chose... je l'avoue humblement.
RépondreSupprimerJPB :
RépondreSupprimerhttp://bonnetdane.midiblogs.com/
Pour bien comprendre les réactions des commentateurs, il est préférable d'avoir lu au préalable «Pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme» de Raymon Boudon.
http://www.amazon.fr/Pourquoi-intellectuels-naiment-pas-lib%C3%A9ralisme/dp/2738113982/ref=pd_bbs_sr_1?ie=UTF8&s=books&qid=1204490867&sr=8-1
Ca en augmente la saveur.
"Tout cela ne remonte pas dans mon estime le corps enseignant : les belles phrases, c'est bien ; la pensée rigoureuse, c'est mieux."
RépondreSupprimerIls ont tenté de vous donner les deux,ingrat. Il est vrai que l'incompétence que vous leur attribuez fait qu'ils ont échoué dans les deux cas...
Je considère les enseignants anti-libéraux obtus du blog de JPB à la fois avec humour et pitié.
RépondreSupprimerLeurs propos sont si loin de ma manière d'appréhender le monde que je n'arrive pas à les prendre au sérieux.
Et ils vous le rendent bien. Au passage notez votre déclaration d'intransigeance : le fait d'être "loin" de votre expérience de la vie disqualifie vos interlocuteurs. Que diront de vous le paysan mexicain ou le rémouleur indien ?
Vous colportez un cliché en croyant que les enseignants sont coupés de "la vraie vie". Accueillant tous les élèves, ils figurent parmi les rares professions à côtoyer tous les milieux sociaux.C'est surtout pour cela qu'ils sont aux antipodes du libéralisme !
Anonyme, vous nous la baillez belle, du haut de votre perchoir moral !
RépondreSupprimerJe serais bien curieux de savoir ce qu'un enseignant pris au hasard comprend du paysan mexicain ou du rémouleur indien !
Evidemment, il lit le Monde Diplodocus, mais je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure source d'information (j'y ai été abonné pendant des années).
De plus, «les profs qui cotoyent tous les milieux sociaux» me fait bien rire.
Cotoyer, en l'occurrence avoir les enfants comme élèves, n'est pas connaitre. C'est le même genre de réaction que les Américains qui disent qu'ils n'ont pas besoin de voyager parce que toutes les nationalités sont représentées chez eux.
D'ailleurs, il n'est pas besoin de cotoyer ou de fréquenter physiquement pour connaitre. Les anciens Romains ont disparu depuis longtemps, pourtant, il y a des gens qui ont une grande familiarité avec eux.
Inversement, on peut fréquenter une population et ne pas vraiment comprendre les ressorts de son comportement et de sa situation.
Presque tous les profs que je connais vivent entre eux (vous allez me dire que je les connais donc ce n'est pas tout à fait vrai, certes). Faites le compte dans votre entourage des couples de profs, je suis prêt à parier (une pizza ?) que je ne compte pas autant de couples d'ingénieurs dans mon entourage. J'ai même connu un prof fils d'un couple de profs, mariée à une prof et qui dit que sa fille de 3 ans sera prof. Vous mettez deux profs dans une table de dix et aussitôt ils monopolisent la conversation avec leurs problèmes de profs (expérience plusieurs fois répétée).
Or, l'endogamie est un poison pour l'intellect.
Je n'ai pas cherché à avoir des collègues communistes ou socialistes, FN ou UMP, ouvriers, techniciens ou cadres, mais il se trouve que j'ai ou que j'ai eu tout ce panel. Vous ne m'empêcherez pas de penser qu'une salle des profs est beaucoup plus pauvre en variété et en diversité d'opinions et de situations, donc, au final, en stimulants de la réflexion.
Enfin, c'est toujours le problème de prendre une population en gros : on rate les individus qui font exception. Si, en matière économique, social et politique, je ne porte pas grande considération aux profs, il n'empêche qu'il en est certains dont je trouve l'intelligence en ses domaines bien supérieure à la mienne.
Puis je vous donner un conseil ? Le fait que vous gardiez l'anonymat enlève beaucoup de la force de vos arguments : quand on fait de telles leçons, qu'on emploie de tels mots, quand on prend les choses de si haut, l'anonymat rend une impression d'hypocrisie ou de lâcheté peu compatible avec une morale si péremptoire.
Comme je ne suis pas anonyme, ceux qui me connaissent jugeront aisément de la pertinence de vos insultes. Peut-être les trouveront-elles appropriées, peut-être pas.
Quant au libéralisme, j'espère que vous ne vous fâcherez pas trop si je vous livre le fond de ma pensée : c'est peine perdu d'en discuter maintenant avec vous, les caricatures qui encombrent votre cerveau ne laissent pas assez de place pour autre chose.
Comme vous ne semblez pas avoir de doutes sur vos capacités intellectuelles, je vous propose de revenir dans quelques temps avec votre appréciation de La constitution de la liberté ou de Droit, législation et liberté, de Hayek.
Sinon, surfez quelques heures sur Wikiliberal :
http://www.wikiberal.org/wiki/Accueil
Avez-vous jamais remarqué à quel point la condition d’Anonyme, lorsqu’on signe ainsi un commentaire sur un blog, est délicate à manier ?
RépondreSupprimerSi le propos est pertinent, intéressant, argumenté, le maître des lieux ainsi que ses visiteurs habituels se prennent à deviner, derrière cette volonté de rester discret, la plume d’un illustre spécialiste, si illustre justement qu’il préfère garder un silence protecteur et de bon aloi sur sa véritable identité.
Si, en revanche, l’adresse est péremptoire, fielleuse et/ou malhabile, l’anonyme redevient le quidam ennuyeux, l’importun qui s’infiltre dans une conversation sans qu’on lui ait rien demandé pour semer la zizanie par désœuvrement ou malveillant esprit de polémique.
Mieux vaut, à tout prendre, lorsqu’on n’est pas d’accord ou qu’on s’apprête à dire ce qui pourra passer pour une sottise auprès d’un public qu’on ne parviendra pas à convaincre, le faire sous son nom, véritable ou pseudo qu’importe. Un interlocuteur avec qui on est en désaccord mais qui a eu l’élégance de se présenter suscitera le respect et incitera au dialogue. A l’inverse, l’anonyme qui ne daigne pas même signer cinq ou dix lignes sans autre intérêt que de satisfaire son humeur critique du moment n’incitera guère à une patience soutenue.
Oui, vraiment, contrairement à ce qu’on pourrait croire, difficile condition que celle de l’anonyme…
@anonyme l’anonyme qui ne daigne pas même signer cinq ou dix lignes sans autre intérêt que de satisfaire son humeur critique du moment n’incitera guère à une patience soutenue.
RépondreSupprimerLa pertinence peut être dans le superficiel, dans l'accidentel jeu de mots qui devient révélateur. Cf. l'histoire de la pénicilline.
Que cette pertinence soit marquée du sceau de l'anonymat, cela fait tache. Le procesuus de l'évolution est avant tout sous le régne de l'individu qui fait la différence.. De là l'importance de nommer spécifiquement ce qui différe.
Or l'anonyme en présence n'est qu'un représentant paradoxalement distingué de la meute pastorale bien loin derriére lui. Il est l'anonyne numéro 1. Le tuer ne servira à rien. Il en viendra bien d'autres car comme on le dit localement "le diable les chit", pour dire qu'il y en vient en abondance.
Il faut plutôt le considérer comme un fruit de la mauvaise branche de cet arbre à deux branches planté au coeur de la tribu, arbre nourricier qui meure si on coupe sa branche à beaux fruits toxiques comme peut être séduisante la pensée de notre anonyme qui, finalement, a tout à fait raison : le libéralisme c'est de la daube.
Je dis cela parce que je vois se profiler derriére lui la masse pastorale, cette masse qui nivéle tout, met tout à plat par son passage. Et comme je veux survivre, je n'ai d'autre choix que de me fondre danc cette foule, de dire apparamment comme elle : "sus au libéralisme".
Mais cette masse, à mon sens va dans le ravin. M'étant fondu en elle pour avoir la vis sauve, il me faut désormais trouver un échappatoire avant le grand plongeon, avant cette chute que je pressent comme finale, régression de mon confort, de ma relative tranquilité...
Et si le fait même de se redresser en disant non à visage découvert était un début de solution à l'anonyme racket étatique qui prétend entretenir la masse (dont tous ces pseudos chercheurs, scientifiques qui se drapent dans l'objectivité, souteneurs voulant ignorer que leur activité de recherche désintéressée repose finalement sur un racket, celui de l'Etat qui met sous contrainte une population sur un territoire donné) ?
Et là le constat que ce réflexe qui m'a fait me fondre dans la masse n'était que celui d'un couard, couardise que je suis parfaitement en mesure d'élégamment justifier... car ma puissance céréblale est incomparable. C'est pour cette raison qu'elle désire rester anonyme, car demeurer sur un piédestal est son préalable.
C'est en tout cas bien peu démocratique, typique d'experts socialo-communistes devant guider le peuple vers le Grand Soir.
Je ne partage pas non plus le point de vue de J.P. Chevallier.
RépondreSupprimerL' historique de ce contrat ne plaidait pas en faveur de Boeing. La proposition d' Airbus est la mailleure à tous les points de vue (financier, technique, opérationnel).
L' A330 est un excellent avion mature et éprouvé; les moyens humains à mettre en oeuvre sont limités et en grande partie disponibles sur place (Northrop, Airbus North America à Mobile).
Il n' y a pas de chantage à l' installation d' une chaîne de montage aux USA. C' est bien sûr un argument de plus mais c' est aussi l' opportunité de faire rentrer d' avantage d' effet dollar dans les coûts plutôt que de l' euro.
AnonErick
@Franoois
RépondreSupprimerPar chance, je n'avais pas vu que l'anonyme s'était transformé, nommé.
Cela m'a donc permis le commentaire précédant.
Cordialement