Cet extrait du blog de JM Aphatie mérite réflexions :
Commençons par Claude Allègre, dont le cas a été évoqué ce matin, par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, au micro de RTL, dont il était l'invité, à 7h50.
Claude Allègre est un scientifique réputé. Avec ses mots à lui, nourri d'une expérience professionnelle importante, il met en doute les causalités de l'actuel réchauffement climatique, allant jusqu'à nier pour l'essentiel toute responsabilité humaine dans un phénomène qu'il juge naturel pour sa part la plus large. Libre à lui de nourrir ainsi le débat démocratique.
Le problème se profile lorsque le président de la République envisage publique de solliciter son concours pour l'action gouvernementale. Il s'agirait d'une prise en charge par l'ancien ministre socialiste du secteur de la recherche, à la fois stratégique et délaissé, ce qui par parenthèse en dit long sur l'impéritie de la politique française. Rien à voir, en tout cas directement, avec le réchauffement climatique. Seulement, un homme ne se divise pas. S'il redevient ministre, Claude Allègre sera immanquablement interrogé sur ses positions sur l'écologie. Et s'il persiste dans l'expression de ses doutes, alors, un brouillage sera créé.
C'est d'ailleurs pour cela que ce matin, au micro de RTL, Jean-Louis Borloo a indiqué que toute nomination le concernant devrait obligatoirement être suivie d'une explication de sa part. Le sous entendu est clair: pour le ministre de l'Écologie, il ne pourrait s'agir que d'un renoncement à ses thèses contestatrices du réchauffement climatique.
Je peux comprendre le souci de cohérence politique, ça serait une sorte de petit miracle que d'avoir en France un gouvernement cohérent.
Le problème, c'est que si Claude Allègre est éliminé pour cause de scepticisme climatique, il s'agit de cohérence dans l'erreur.
Peut-être l'honnêteté pourrait elle résoudre le problème : «Le gouvernement pense que le climat se réchauffe du fait de l'homme, mais le débat n'étant pas clos, il est normal que Claude Allègre puisse exprimer des opinions contraires sur ce sujet.»
Mais a-t-on jamais vu un gouvernement honnête ?
Après tout, ce qui est irritant chez les réchauffistes n'est pas qu'ils défendent des thèses infondées, tout le monde peut se tromper, c'est qu'il insiste sur des contre-vérités flagrantes, «le débat est clos», «il y a consensus», pour faire taire l'opposition.
Pour ceux qui ne connaitraient pas mes idées sur le réchauffisme :
Le réchauffisme sur La lime
ou ce site réellement excellent (son titre est un peu malheureux, mais c'est un des rares sites sur internet à parler de science de manière accessible sans simplifications abusives) :
Pensée unique
Juste une remarque, pour dire que, bien que tout à fait d'accord sur l'absence d'unanimité dans le débat climatique, je ne considère pas Claude Allègre comme spécialiste en climatologie. Il était géochimiste, spécialisé dans les méthodes de datation des roches, ce qui n'a pas de rapport avec les méthodes de travail utilisées en climatologie (en particulier les modélisations). Autrement dit c'est un simple avis de scientifique sur une autre science. Sa parole en elle-même n'est pas une preuve de dissonance de la communauté scientifique concernée, elle s'en fait simplement l'écho.
RépondreSupprimerRappelons enfin et de toute façon, comme le démontre régulièrement les sciences en général, que ce n'est pas parce que tout le monde est d'accord que tout le monde a raison.
Mais pour autant que je me souvienne, ce qu'il a critiqué, ce sont les méthodes peu scientifiques (à ses yeux) utilisées pour en arriver aux conclusions que nous connaissons tous...
RépondreSupprimerD'ailleurs, je conseille à toutes les personnes intéressées par cette question et bien d'autres, un site anglophone qui s'appelle "junk science".