Ségolène Royal et Bertrand Delanoe se disputent sur leur libéralisme, oui, non, peut-être, économique, politique, et bla bla bla et bla bla bla ...
Il existe une jauge de libéralisme très simple : le taux de dépenses publiques exprimé en pourcentage du PIB.
En effet, cela mesure la part de l'économie gérée par la bureaucratie, donc irrespectueuse de la liberté des hommes et, par soustraction, celle laissée aux choix individuels, donc respectueuse de la liberté des hommes.
Ce n'est que du premier ordre : tout n'est pas économique et l'on peut raffiner l'analyse. Cependant, c'est une approximation pertinente.
Certains libéraux estiment que ce taux est optimal à 15 %, en se référant aux budgets actuels et en privatisant fictivement tout ce qui leur parait illégitime dans le giron étatique, ou encore en étudiant les Pays-Bas du XVIIème siècle ou la Grande-Bretagne du XVIIIème.
Cela me semble excessif. En regardant les pays modernes qui prospèrent, on peut pifométrer qu'il ne faut pas dépasser 35 %. En France, nous sommes à 55 %.
Il est donc facile de reconnaitre un politicien libéral : il propose des mesures qui ont pour effet de réduire massivement le taux de dépenses publiques, et donc, au vu de la structure de celles-ci, le nombre de fonctionnaires et assimilés.
A cette aune, aucun politicien français de premier plan ne l'est. Ce diagnostic est bien corroboré par les discours.
CQFD
Quand on des conceptions justes, tout est simple (Lire les mémoires de Kelly Jonhson).
J'approuve !
RépondreSupprimerPour rire un bon coup - enfin, rire pour ne pas pleurer -, la lecture du livre "Le grand méchant marché" donne des éléments clairs de confirmation.
Comment parler en France de ultra/mega/hyper/???/libéralisme avec un taux de prélèvement de cet ordre.
Sauf erreur de ma part, la France est championne du monde dans ce domaine, même la Suède et la Norvège sont derrière nous - avec pour ces pays le fait que leur système social est à tendance égalitaire et non corporatiste comme en France, ce qui signifie que la redistribution se fait sur une base bien plus égale que ce qui existe chez nous et donc tend effectivement à réduire les inégalités-.
Je ne me souviens plus qui a dit "la réussite du modèle social français, c'est un taux d'inégalité proche de celui de la Grande Bretagne avec un taux de prélèvement similaire à celui des Suédois". Vrai réussite, s'il en est.
Cordialement
Bonjour Franck,
RépondreSupprimerJe viens de découvrir ton blog. Bravo! Il est très intéressant!
Je ne connaissais pas cette mesure ou "jauge" du libéralisme. Ton billet a vraiment piqué ma curiosité.
J'ai décidé de l'appliquer aux provinces canadiennes.... juste pour voir, disons!
Au Québec, où j'habite, ce taux est de 40% (données de l'Institut de Statistiques du Québec). Notre province est, pour son plus grand malheur, le "royaume du socialisme" en Amérique du Nord. Nous sommes très endettés, l'économie n'est pas très brillante, mais ce n'est pas encore la catastrophe. Évidemment, c'est notre proximité avec les E.U. qui sauve la mise: cela nous force à être, quand même, relativement productifs et performants. On n'a pas le choix si nous voulons survivre dans un environnement très compétitif.
Chez notre grande province voisine, l'Ontario, très prospère, ce taux descend à 27%. Maintenant, en Alberta, qui est une province outrageusement prospère, ce taux est de 19%!
J'ai aussi fait ces calculs pour les autres provinces canadiennes. Et à première vue, curieusement, ce paramètre semble donc étonnamment très bien fonctionner pour le Canada.
À suivre!
Mes salutations à tous les lecteurs et correspondants de ce blog
Bonjour et bienvenue, Arnold
RépondreSupprimerCe blog est en effet intéressant mais ce qui y manque le plus c'est le poil à gratter et ton message est malheureusement plus riche en pommade.
Néanmoins il peut nous aider à débattre, si tu définis un peu plus précisément les critères qui, dans les royaumes canadiens qui ne sont pas ceux "du socialisme", te font dire qu'ils sont "prospères".
Plus précisément, quelles sont leurs performances en matière de niveau de vie, de santé, d'éducation, d'intégration des immigrés, etc. ?
Le Canada a un avantage sur la France : c'est sa structure fédérale. Notre jacobinisme égalitariste atavique limite sévèrement les possibilités d'expérimentations régionales, même si la situation s'améliore de ce point de vue.
RépondreSupprimerRevenons à la question du bien-être comparé au Canada et en France.
D'après les sondages internationaux, les Français sont parmi les pays avancés ceux qui se déclarent le plus malheureux et les moins confiants dans l'avenir.
Il faut se méfier des sondages puisqu'on peut dire noir et se comporter blanc. Cependant, certains signes vont dans le sens de ces sondages, comme la consommation record d'anti-dépresseurs.
Il est tout à fait possible que la thèse des libéraux soit juste : à savoir que le remplacement de la relation horizontale et contractuelle entre citoyens par la relation verticale entre l'individu isolé et l'administration a des effets anxiogènes.
C'est ma conviction, bien que ça soit difficile à prouver. Le petit livre La société de défiance rapporte cependant des études et des tests intéressants qui tendent à confirmer cette idée.
"Il est donc facile de reconnaitre un politicien libéral : il propose des mesures qui ont pour effet de réduire massivement le taux de dépenses publiques, et donc, au vu de la structure de celles-ci, le nombre de fonctionnaires et assimilés."
RépondreSupprimer... sans toucher bien sûr aux 65 milliards d'euros annuels versés directement aux entreprises (premier budget de l'état, mais virtuel seulement parce que planqué sous 6000 dispositifs d'aides diverses) et sans contrepartie ni aux 40 milliards de la fraude fiscale !
Les "fonctionnaires et assimilés", c'est si visible, donc si pratique !
Il est donc en effet facile de reconnaître un politicien libéral : il a un nez qui s'allonge démesurément lorsqu'il parle. C'est pour cela qu'ils passent peu à la télé, beaucoup à la radio et qu'ils adorent les blogs !
1) S'il n'y avait pas tant de pression fiscale, il n'y aurait pas tant besoin de distribuer des subventions aux victimes (les entreprises, et non les patrons).
RépondreSupprimer2) Il faut supprimer les subventions, mais à condition de diminuer le pression fiscale d'abord.
C'est un vieux couplet usé jusqu'à la corde !
RépondreSupprimerQuelle pression ? Celle qui laisse à un agriculteur le risque d'un contrôle fiscal tous les... 500 ans ? Celle qui laisse échapper 40 milliards d'euros tous les ans (estimation basse -dixit M. Seguin-)?
Il y a une faille de San Andreas dans l'argumentaire libéral sur ce point : réunissez un think tank avec Caccomo et Chevallier et comblez-là, vous n'êtes pour l'instant plus crédibles.
C'est votre couplet qui l'est! L'exemple des agriculteurs est le pire qui soit vu la quantité de subventions qu'ils perçoivent!
RépondreSupprimerAvez-vous seulement entendu parler de la courbe de Laffer? Visiblement pas...
A propos d'étatisme aigu, un très bon texte fort instructif!
RépondreSupprimerhttp://bastiat.net/fr/cercle/rencontres/2007-4.html
Anonyme: ayez la courtoisie de prendre un pseudo si vous voulez discuter.
RépondreSupprimerSur le fond:
1. Les libéraux sont, précisément, en faveur de la suppression des douze mille deux cent quatre-vingt dix-sept dispositifs (environ) de subvention et d'exonération, consentis aux entreprises et aux particuliers par l'hydre fonctionnariste, bureaucratique et anti-libérale française.
Il est donc malhonnête de brandir subventions et exonérations à l'encontre des libéraux. Ce sont les stato-gauchistes qui les réclament -- et les obtiennent.
Je rappelle à tout hasard que les 35 heures de Madame Aubry (socialiste, aux dernières nouvelles) étaient assorties d'une ribambelle d'exonérations en faveur des entreprises.
Ce sont les stato-gauchistes qui hurlent pour que l'Etat sauve les grandes entreprises "nationales" en danger -- en y déversant des tombereaux de subventions, ou l'équivalent.
Ce sont les stato-gauchistes qui pleurent pour que l'Etat crée des "zones franches" dans les banlieues afin de donner du travail aux pauvres z'immigrés victimes du racisme, parce qu'aucun patron ayant la tête sur les épaules ne va y investir vu a) le niveau général des charges, b) l'insécurité, c) l'absence criante de compétences au sein de la population.
Ce sont les stato-gauchistes qui couinent pour que telle ou telle corporation ou catégorie sociale bénéficie d'exemptions fiscales à tire-larigot, au prétexte que ce sont des "victimes", des "défavorisés" ou qu'il ne faudrait pas les "stigmatiser".
Si les libéraux, actuellement, accueillent favorablement les exemptions fiscales que l'Etat veut bien consentir, c'est à défaut d'une politique vraiment libérale qui consisterait à baisser et à simplifier massivement les impôts, taxes et charges.
Comme personne n'ose le faire, y compris la droite prétendument libérale, c'est un pis-aller.
Faudrait voir à pas imputer aux libéraux les vices des stato-gauchistes.
2. En ce qui concerne l'argument éculé de la fraude fiscale (il "suffirait" de la supprimer pour qu'il n'y ait plus de problème, tout en maintenant une pression fiscale élevée), la réalité démontre exactement le contraire.
C'est quand les impôts baissent massivement et que le taux progressif (punitif envers les riches) est remplacé par le taux proportionnel (égalitaire, donc juste), que les recettes fiscales nationales augmentent en flèche.
Ca ne correspond pas à la théorie des stato-gauchistes. Manque de bol: c'est pourtant comme ça que ça s'est passé dans tous les pays qui ont pris cette décision.
Je ne sais pas si Ségolène Royal est libérale. En tout cas, elle sait diriger une réunion " démocratique " en sa belle Région.
RépondreSupprimerVoir : http://www.dailymotion.com/video/x4kdbf_royal-fountaine_news
Je remercie Bob de sa réponse : j'aime bien la contradiction, mais certains contradicteurs me fatiguent.
RépondreSupprimerM. Marchenoir, ne faites pas l'enfant en me demandant de prendre un pseudonyme : quelle importance dans le débat ?
RépondreSupprimerPour y revenir, votre argumentaire est si brillant qu'in fine on ne sait toujours pas qui sont ces fameux "stato-gauchistes" ? Quant au "Si les libéraux, actuellement, accueillent favorablement les exemptions fiscales que l'Etat veut bien consentir (...)", vous m'en direz tant... J'adore ces circonvolutions jésuistiques intellectuellement si commodes alors que le tiroir-caisse est largement ouvert !
Je croyais que le libéralisme avait une éthique ?
@ Anonyme,
RépondreSupprimerJe ne comprends pas bien votre argumentation.
La contrepartie des subventions aux entreprises c’est, par exemple, l’impôt sur les sociétés (33 % des bénéfices). D’où l’idée que supprimer les unes va de paire avec la suppression de l’autre. Et diminuer l'impôt diminue de fait les fraudes fiscales dont vous parlez.
"Taper sur les fonctionnaires" n’est pas aberrant dans le sens où 42 % du budget de l’état est pour leurs salaires. Disons que c’est une bonne piste que de vouloir rentabiliser au max chaque emploi (et, sans se raconter d’histoires, il y a clairement des améliorations à faire). D’autant plus qu’il est absolument honteux de ne pas chercher à utiliser au mieux l’argent venant des impôts.
Quant à la pression fiscale sur une entreprise c’est, par exemple, l’impôt sur les bénéfices, ou le coût d’un emploi pour l’entrepreneur. Il semble évident que réduire cette pression fiscale encourage l’emploi.
En fait je n’ai pas bien compris pourquoi vous dites que les libéraux se prennent les pieds dans le tapis.
«M. Marchenoir, ne faites pas l'enfant en me demandant de prendre un pseudonyme : quelle importance dans le débat ? »
RépondreSupprimerLa politesse, peut-être ?
Mais il est vrai que ce n'est pas très important quand on est sûr d'avoir raison, que tous les autres sont des êtres inférieurs, des crétins bernés par le grand capital.
La fraude fiscale est ce qui échappe à la tyrannie de la bureaucratie statolâtre. Supprimez donc la bureaucratie et vous n'aurez plus de fraude fiscale.
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