On comprend bien pourquoi Patrick Buisson a écrit ce livre : passé de l'extrême-droite à la droite et conseiller de Nicolas Sarkozy, il a été l'objet des anathèmes et des clichés de nos consciences mondiales gauchistes auto-satisfaites plus souvent qu'à son tour.
Le sexe pendant l'occupation est, par sa complexité, un puissant levier pour dynamiter les simplismes de la bien-pensance et déjouer la surveillance des matons de Panurge.
Le coeur du problème : les mâles français ont été vaincus, humiliés (le premier chapitre s'intitule La débandade), ils sont prisonniers en Allemagne et remplacés aux pays par de musculeux guerriers blonds et vainqueurs. De plus, la vie est bouleversée (le rationnement, les alertes, la police, etc ...).
Buisson renvoie dos à dos Vichy et la Résistance qui sont égaux en férocité dans leur tentative de rétablir le contrôle des mâles français sur leurs femmes.
A ses yeux, les seuls qui ont eu une réussite dans ce domaine symbolique sont les prisonniers français en Allemagne (à ne pas confondre avec les déportés) qui ont déployé, avec succès, beaucoup plus d'énergie à séduire des Allemandes, vengeant ainsi la patrie, qu'à tenter de s'évader.
Il en profite aussi dans le chapitre sur les homosexuels pour montrerqu'il arrive qu'ils ne soient pas les pauvres victimes de l'homophobie mais qu'ils peuvent passer du coté des bourreaux, Vichy étant qualifié par des tracts de la Résistance de «gouvernement des tantes».
L'arrivée des beaux guerriers blonds fut pour eux aussi une divine surprise. Jean Genet écrit que l'occupation fut «une jouissance ininterrompue» et «qu'il se maudissait de ne pas avoir assez de bites pour les enfiler tous». On a connu des deuils patriotiques plus tristes !
Quant aux hétérosexuels, il règle leur compte aux tristes débauches de Beauvoir et de Sartre, par ailleurs, résistants comme moi je suis évêque.
Il prend aussi un malin plaisir à compter les socialistes et les gauchistes qui se sont ralliés à Vichy (Hé oui, jeunes endoctrinés de notre Education Nationales, la Résistance n'est pas de gauche et la Collaboration de droite, c'est un peu plus compliqué).
Mis à part la ligne provocatrice induite par le sujet même, cet ouvrage est fort intéressant et j'attends avec impatience le deuxième tome.
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