«Le Brésil est un pays d'avenir et qui le restera.» Cette boutade célèbre de Mongénéral est en train, lentement, de s'avérer fausse mais elles s'appliquent hélas à de trop nombreux pays.
L'expression «pays sous-développés» a été remplacée par l'hypocrite «pays en voie de développement». En réalité, ces pays ne sont sur aucune voie, et c'est bien leur problème.
Les conditions du développement sont maintenant assez connues par l'expérience réussie des pays asiatiques (la Corée du sud avait en 1950 un niveau de vie inférieur au Nigéria) :
> un Etat de droit à peu près correct (on ne peut demander à passer du jour au lendememain du Far-West à la Suisse), dont la garantie du droit de propriété est un pilier essentiel.
Un économiste, dont le nom m'échappe au moment où j'écris (un commentateur viendra bien à mon secours), estime que le sous-développement du Pérou vint en partie de ce que, les droits de propriété fonciers n'étant pas clairement établis, les propriétaires sont dans une situation précaire pour acheter, vendre, investir et développer.
Dans cette perspective, l'aide occidentale qui nous soulage la conscience mais aide les gouvernements corrompus à se maintenir en place est très probablement dommageable à long terme, bien qu'elle donne à court terme de jolies images de de misères soulagées.
> une solide liberté économique. L'exemple du développement du Chili sous Pinochet montre que la liberté politique peut être, dans un premier temps, négligée (après tout, dans un deuxième temps, Pinochet a fini par quitter le pouvoir).
Maintenant, il est clair que les pays développés s'accomodent fort bien du sous-développement d'autres pays pour une raison simplissime.
Contrairement à la thèse qui voudrait que les pays développés exploitassent les pays sous-développés, il se trouve que, globalement, les pays commercent dans leur classe. Autrement dit, les pays développés échangent entre eux (c'était, dès le XIXème siècle, un argument des libéraux contre la politique d'expansion coloniale). Le sous-développement chez les autres n'a chez nous aucun impact économique et très peu d'impact politique (contrairement aux racontars journalistiques, ce n'est pas la misère qui fait les terroristes), à part bien entetendu l'immigration.
Maintenant que l'on connait les conditions du développement, qu'on sait qu'il est illusoire et même néfaste de compter sur les pays développés, comment et pourquoi certains pays sous-développés finissent-ils par s'en sortir et d'autres pas ?
Ces questions sont plus politiques, voire psychologiques, qu'économiques. Il y a une condition très claire : l'envie de s'en sortir par soi-même, de prendre son destin en main. On peut invoquer la culture, mais c'est un mot tellement vague.
Une chose est sûre, le développement vient de l'intérieur : les solutions externes, style FMI ou Banque Mondiale, ne sont pas légitimes, sauf si, par hasard ou par grande intelligence, elles rencontrent des prédispositions dans le pays.
Les pays d'Amérique latine mettent traditionnellement leurs problèmes sur le dos des Yankees. Que ce soit à tort ou à raison (1), ce comportement les empêche de se botter le cul.
L'exemple des voisins peut aider: le choix entre le Venezuela et le Brésil est vite fait (2) !
Je vous invite à lire La société de confiance, d'Alain Peyrefitte, qui ne traite pas directement du sous-développement, mais qui, par la bande, en pose bien la problématique.
(1) : la plupart du temps, c'est à tort, mais il arrive que ce soit à raison.
(2) Sauf bien entendu à Saint Germain des prés où Castro (Raul, pas Roland) a beaucoup déçu. Chavez est en passe d'y devenir une idole de substitution.
Je pense que l'économiste dont vous cherchez le nom est Hernando de Soto.
RépondreSupprimerOui, et il a développé son étude dans "Le mystère du capital"
RépondreSupprimerlien Amazon : http://www.amazon.fr/mystère-capital-Pourquoi-capitalisme-triomphe/dp/2081200775
à propos du Pérou, l'économiste en question est, bien sur, Francois Péroux.....
RépondreSupprimerA noter, il ne s'agit peut etre pas du Pérou mais plutot de l'Algérie...