De même que, lorsqu'on veut tuer son chien, on l'accuse d'avoir la rage, lors d'un débat, on tente de disqualifier définitivement son adversaire en le traitant d'idéologue.
C'est ainsi qu'on a vu des archéo-marxistes du plus beau rouge traiter des libéraux d'idéologues.
Leur seul point d'accord est la définition du comportement idéologique : est idéologue celui qui nie, biaise ou manipule les faits de manière à faire croire (et à croire lui-même) que la réalité entre toute entière dans sa vision du monde et la cautionne sans retenue.
Où sont les idéologues ? Plutôt du coté des libéraux ou plutôt du coté des socialistes ?
Quelques indices :
Le libéralisme a fait la prospérité, et souvent le bonheur, des peuples où il s'est développé depuis 500 ans. Leur mode de vie s'est considérablement amélioré grâce lui.
Il est donc raisonnable, au regard des faits, d'être libéral.
Le socialisme a systématiquement fait le malheur des peuples sur lesquelles il a été expérimenté depuis 150 ans. Il a détruit, éradiqué, amoindri. Qui voudrait revivre dans la Russie de 1920, de 1950, de 1980 ?
Il est donc déraisonnable, au regard des faits, d'être libéral.
Je vois l'objection d'ici, avec ses gros sabots : «Ouh là, malheureux ! Le socialisme que tu nous opposes est caricatural, tu exagères. Nous, nous sommes des socialistes modérés.» Voire !
Car enfin, n'est-ce pas la base du socialisme, modéré ou non, de considérer que la liberté d'entreprendre et le profit sont par essence illégitimes, que les individus doivent être encadrés et que la gestion collective des biens, en général sous la forme de l'étatisme, est la seule juste et équitable ?
D'ailleurs, ce qui est vrai à la mesure des décennies et des siècles est aussi vrai à la mesure des mois et des années.
Autant les libéraux n'éprouvent aucune réticence à admettre que des individus, mus par la cupidité, aient poussé à la roue des acrobaties financières, autant cela écorche la bouche des socialistes de reconnaitre ce qui est pourtant évident, à savoir que des lois faussant le marché, des organismes publics et para-publics en folie, des réglementations déresponsabilisantes ont joué un rôle de pousse-au-crime dans la crise actuelle.
Petite coquille : pour le 2eme exemple, c'est "Il est donc déraisonnable, au regard des faits, d'être socialiste", il me semble.
RépondreSupprimerLe mariage impossible marxisme/libéralisme m'a été souvent soumis, la fameuse troisième voie en somme. Cet oxymore persistant demande malheureusement quelques connaissances élémentaires en économie pour perdre tout de son imparabilité.
Réenseignons correctement l'économie à l'école, que diable !
J'ajoute que le libéralisme est aussi bien valable en théorie qu'en pratique, les faits sont incontestables.
Et l'expression "juste milieu" tu connais ? je te trouve bien manichéen quand même : d'après ce que tu viens d'écrire on est soit socialiste, soit libéral. Je ne suis ni l'un, ni l'autre, je suis même les deux. Si tu avais étudié l'économie tu saurais que le libéralisme n'est efficace que dans un marché avec une concurrence parfaite, ce qui est impossible en pratique rien qu'à cause des biens publics qui ne rentrent pas dans un système concurrentiel (l'éclairage public par exemple). Le socialisme lui ne pourrait fonctionner qu'en possession de toutes les données économiques concernant le pays (ce qui est pratiquement impossible) et il faudrait aussi que les gens n'attachent que peu d'importance à leurs libertés individuelles, ce qui n'est pas le cas. Dans une économie mixte, l'état gère l'allocation des ressources grâce aux données qu'il possède, pour le reste les individus sont libres de leurs choix économiques que l'état influence grâce à la fiscalité qui lui permet d'orienter la consommation à un niveau micro-économique (influence le choix personnel de chacun sans pour autant obliger).
RépondreSupprimerJe sais que toi ou un de tes sbires va surement me prouver que j'ai tort ou me dire un truc du genre "oh tu étudies l'économie alors tu nous ressort tes cours ? mais tu te prend pour qui ? moi aussi j'ai étudié l'économie..." ou je ne sais quoi. Mais je m'en fiche, je ne cherche pas le débat, j'ai exposé mon idée, faites-en ce que vous voulez.
Il n'y a pas de juste milieu. On est libéral ou socialiste. On ne peut pas être un peu des deux, défendre la liberté individuelle et justifier l'esclavage en même temps.
RépondreSupprimerLa concurrence parfaite n'existe pas. N'importe quel libéral en conviendra. J'ignore qui a pu sortir une idiotie pareille.
La fiscalité ne guide pas la consommation, elle la détruit tout simplement comme elle détruit.l'épargne.
Il n'y a qu'à voir la situation actuelle de la France pour constater que ce juste milieu est au contraire assez injuste.
RépondreSupprimerSans réformes de grande ampleur (moins de dépenses publics, moins d'impôts), nous allons droit dans le mur.
Il y a une citation de Hayek que j'aime bien :
RépondreSupprimer«Une troisième voie entre libéralisme et socialisme ? Entre la vérité et l'erreur, il n'y a pas de troisième voie.»
J'ajoute au passage que les «troisièmes voies» qui ont fonctionné sont en fait des libéralismes dissimulés.
J'ajoute que la théorie de la traditionelle concurrence pure et parfaite est une théorie de planification de type soviétique et n'a rien à voir avec le libéralisme.
RépondreSupprimerC'est une théorie qui vise à justifier l'intervention étatique.
Ce que les libéraux oublient, c'est qu'une bonne partie de l'humanité ne veux pas étre libre.
RépondreSupprimerIl y en aura toujours qui veulent qu'on s'occupe d'eux et dautres qui veulent s'occuper des autres.
j'avais lu quelque part que le socialisme était une économie de guerre, les ressources de la nation consacré a l'intérét du groupe et pas a celui de l'indivdu.
Le prix a payer pour cette "sécurité", c'est la liberté.
Il est juste de souligner que beaucoup de nos compatriotes désirent ardemment un Etat-providence les déresponsabilisant au maximum. La liberté, on s'en fiche, on l'a, on va pas la perdre, non?
RépondreSupprimerMais comme le rappelait l'ami JF Revel :
"La liberté selon les socialistes se définit comme la participation au pouvoir collectif et non plus comme l'extension du choix et de la responsabilité individuels, avec ses risques et ses récompenses, ses victoires et ses défaites, ses triomphes et ses humiliations."
"J'ajoute que le libéralisme est aussi bien valable en théorie qu'en pratique, les faits sont incontestables."
RépondreSupprimerBen, c'est ce qui vient d'être démontré par la crise actuelle...
Ah non, j'oubliais : le dogme est infaillible et les USA sont à l'avant-garde de la dictature du prolétariat ! Quant à la France, elle "va dansle mur" depuis si longtemps qu'elle a dû finir par le traverser.
J'ai l'impression d'assister sur ce blog à une réunion du plenum du Comité central du parti Libéral. Franck Boizard, le petit jeune qui monte, vient d'être élu Secrétaire Général avec le slogan emprunté à Hayek : "Entre la vérité et l'erreur, il n'y a pas de troisième voie !"
@ Erdav
RépondreSupprimerJe souscris totalement à votre commentaire sur le concurrence pure et parfaite.
Les libéraux ne se préoccupent absolument pas de la forme que peut prendre un marché, à condition que le droit d'entreprendre, le droit de propriété et le droit des contrats soient garantis.
D'ailleurs, la concurrence ne peut être durablement faussée que par l'Etat. Un monopole privé ne peut pas s'établir (sauf si les clients y trouvent un intérêt) : il lui manque la force de coercition.
Les libéraux sont au fond très modestes : ils postulent qu'une société où certains droits élémentaires, dont la liste est courte, sont protégés et où les individus sont libres (y compris libres d'échouer) et responsables, sera plus prospère et plus juste qu'une société encadrée. Mais il ne préjuge pas de la forme que prendra cette société libérale.
Je suis également d'accord avec vous sur le fait que le rapport à la liberté est ce qui fonde la différence entre libéraux et anti-libéraux.
Un ami m'avait expliqué, à ma grande surprise, qu'il appréciait le système de retraite par répartition car il l'obligeait à mettre de l'argent de coté pour sa retraite (c'est techniquement faux, mais on comprend ce qu'il veut dire), ce qu'il n'aurait pas eu, selon lui, la sagesse de faire si il avait été laissé libre.
A cela, je vois deux objections :
> peut-être que laissé libre, ,il se serait montré plus sage qu'il ne le croit.
> la liberté, on peut mal en user, elle a tout de même en soi une valeur.
canut :
RépondreSupprimer"Ben, c'est ce qui vient d'être démontré par la crise actuelle..."
Ce krach est du à un excès d'intervention de l'Etat américain sur le marché financier, vérifiez vos sources.
En parlant de ce besoin viscéral d'Etat, on ne peut s’empêcher de rappeler la page fameuse de Tocqueville :
RépondreSupprimer« Au-dessus [de cette foule innombrable] s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge lui seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle, si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche au contraire qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur, mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre… »
C'est Joliot-Curie qui résume le mieux ce qu'est l'idéologie" : "Je suis communiste parce que ça me dispense de réfléchir".
RépondreSupprimerLe libéralisme n'est pas une idéologie, n'en déplaise aux gauchistes. Il ne promet rien, et c'est pourquoi les intellectuels le détestent (cf. Le livre de R. Boudon). Il ne dit pas comment il faut faire. C'est pourquoi on peut imaginer des kolkhozes où l'adhésion serait volontaire et non subie dans une société de liberté. En revanche, pas question d'imaginer la libre-entreprise et le libre-échange dans une société communiste.
"Ce krach est du à un excès d'intervention de l'Etat américain sur le marché financier, vérifiez vos sources."
RépondreSupprimerça c'est l'excuse piteuse et à laquelle personne ne croit qui est colportée par la sainte-famille libérale. Je vous trouve gonflés après avoir, ici même, fait un éloge sempiternel et appuyé des vertueux States de les considérer désormais comme une entité soviétique quelconque. Votre prochaine Jérusalem terrestre vous allez la chercher où ?
"Le libéralisme n'est pas une idéologie, n'en déplaise aux gauchistes. Il ne promet rien, et c'est pourquoi les intellectuels le détestent."
RépondreSupprimerLe libéralisme ne promet rien ? Pourquoi alors le promouvoir ou s'en réclamer ?
Mais je vois que vous êtes un bon lecteur de Michéa, c'est déjà une bonne chose que vos idées convergent avec celles d'un gauchiste notoire... On progresse.
fboizard :
RépondreSupprimer"
Un ami m'avait expliqué, à ma grande surprise, qu'il appréciait le système de retraite par répartition car il l'obligeait à mettre de l'argent de coté pour sa retraite (c'est techniquement faux, mais on comprend ce qu'il veut dire), ce qu'il n'aurait pas eu, selon lui, la sagesse de faire si il avait été laissé libre.
"
Le problème de ce raisonnement c'est qu'actuellement il est impossible de ne pas économiser pour sa retraite et donc d'avoir l'exemple édifiant des gens qui n'ont pas mis d'argent de côté.
Il y a tellement plus de gens qui se mettent à agir raisonnablement par émulation que de gens qui suivent à la lettre les consignes de l'État (5 fruits et légumes par jour, par exemple, jamais je ne l'aurais fait sans avoir vu des végétariens en pleine forme).
fboizard: "Autant les libéraux n'éprouvent aucune réticence à admettre que des individus, mus par la cupidité, aient poussé à la roue des acrobaties financières"
RépondreSupprimerOn fait un mauvais procès à la cupidité qui n'est pas un crime ! Si tous les gens étaient comme moi, peu dépensiers, se contentant de peu, alors il n'y aurait personne pour essayer de gagner des sommes astronomiques en travaillant d'arrache-pied.
Il n'y aurait pas d'Ingvar Kamprad, pas de Warren Buffett, pas de Bill Gates, pas de Thomas Edison, mais pas non plus de lampe à incandescence, pas de télévision, pas d'ordinateur. Si Henry Ford avait dépensé son premier sou au bar (il a commencé garçon de ferme.)...
"Pourquoi alors le promouvoir ou s'en réclamer ?"
RépondreSupprimerLa résistance à l'oppression, ça vous dit quelque chose ?