Vieux comme le monde. Faiblesse humaine. Maffia. Protection. Comment cela se compare-t-il avec la protection étatique obligatoire? (Des commerçants du Sud de l'Italie affirmaient que c'était moins cher et plus efficace. À faire hurler des vrais croyants républicains.) Monétisation de la nuisance - très vaste sujet à ne pas creuser. Il est des formes à respecter. Petit à petit on risque d'arriver à Bastiat.
Avertissement : Le rapprochement qui suit va choquer le lecteur républicain vertueux.
À tort, car si j'avais la tchatche d'un philosophe causeur, je lui expliquerais que ce rapprochement de monétisation de pouvoir de nuisance est parfaitement légitime, qu'il s'agit aussi dans la forme la plus humble d'une marche vers la justice sociale soutenue par la même soif de lien social, d'un rattrapage d'inégalités, que ce qui tombe d'un camion devrait valoir ce qui tombe d'un TGV, et que le respect des formes viendra quand un vaste programme de cours de soutien aura remis les banlieues à niveau et tout et tout. Le lecteur républicain vertueux pleurerait, se rassemblerait avec ses amis pour défiler et demander, non, pour "exiger", la nationalisation des banlieues, leur filialisation par la SNCF et tout et tout, puis tous rentreraient fatigués, enroués mais heureux de cette belle journée d'expression démocratique, généreuse, solidaire.
Pierre Cahuc et André Zylberberg Les réformes ratées du président Sarkozy Flammarion - 2009
-4e de couverture- Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy était élu président de la République. Son programme promettait le changement à une France réputée irréformable. Deux ans plus tard, des domaines aussi sensibles que les retraites, le contrat de travail, la représentativité syndicale ont fait l'objet de lois, ou de protocoles d'accord, sans anicroche notable. Nicolas Sarkozy serait-il en train de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? Un examen minutieux des réformes entreprises prouve que la réalité est tout autre. Tout commence en octobre 2007 avec la réforme des régimes spéciaux de retraite de la SNCF, d'EDF et de la RATP. Le gouvernement négocie sous le manteau, octroyant de substantiels avantages contre un allongement de la durée de cotisation, sans publier un seul document permettant d'évaluer les économies réalisées. Peu importe, le «succès» a pu être affiché ! Une mécanique infernale s'enclenche alors, tant il est clair que le nouveau Président est prêt à concéder beaucoup pour que ses réformes se «réalisent». En janvier 2008, les partenaires sociaux «modernisent» le marché du travail, mais permettent en réalité le départ en préretraite à 57 ans. En mai 2008, le gouvernement accroît les avantages des taxis aux dépens des usagers. En août 2008, ce sont les principales enseignes de la grande distribution qui se frottent les mains, constatant que leur monopole s'est encore affirmé au détriment des consommateurs. Quant à la défiscalisation des heures supplémentaires, dont le dispositif rappelle par son absurdité celui de l'impôt sur les portes et fenêtres institué par le Directoire, elle prive l'État de plusieurs milliards d'euros de rentrées fiscales sans qu'aucun effet sur l'activité ne soit avéré. En retraçant le cheminement tortueux qui mène des intentions aux résultats, cet ouvrage effectue une plongée salutaire dans les failles de notre système politique et permet de comprendre pourquoi la méthode choisie par Nicolas Sarkozy, mêlant conciliation et volonté d'étouffement, a échoué.
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RépondreSupprimerVieux comme le monde.
RépondreSupprimerFaiblesse humaine.
Maffia.
Protection.
Comment cela se compare-t-il avec la protection étatique obligatoire?
(Des commerçants du Sud de l'Italie affirmaient que c'était moins cher et plus efficace. À faire hurler des vrais croyants républicains.)
Monétisation de la nuisance - très vaste sujet à ne pas creuser. Il est des formes à respecter.
Petit à petit on risque d'arriver à Bastiat.
Elizabeth Lévy est une redoutable bavarde.
Avertissement :
RépondreSupprimerLe rapprochement qui suit va choquer le lecteur républicain vertueux.
À tort, car si j'avais la tchatche d'un philosophe causeur, je lui expliquerais que ce rapprochement de monétisation de pouvoir de nuisance est parfaitement légitime, qu'il s'agit aussi dans la forme la plus humble d'une marche vers la justice sociale soutenue par la même soif de lien social, d'un rattrapage d'inégalités, que ce qui tombe d'un camion devrait valoir ce qui tombe d'un TGV, et que le respect des formes viendra quand un vaste programme de cours de soutien aura remis les banlieues à niveau et tout et tout. Le lecteur républicain vertueux pleurerait, se rassemblerait avec ses amis pour défiler et demander, non, pour "exiger", la nationalisation des banlieues, leur filialisation par la SNCF et tout et tout, puis tous rentreraient fatigués, enroués mais heureux de cette belle journée d'expression démocratique, généreuse, solidaire.
Pierre Cahuc et André Zylberberg
Les réformes ratées du président Sarkozy
Flammarion - 2009
-4e de couverture-
Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy était élu président de la République. Son programme promettait le changement à une France réputée irréformable. Deux ans plus tard, des domaines aussi sensibles que les retraites, le contrat de travail, la représentativité syndicale ont fait l'objet de lois, ou de protocoles d'accord, sans anicroche notable. Nicolas Sarkozy serait-il en train de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? Un examen minutieux des réformes entreprises prouve que la réalité est tout autre.
Tout commence en octobre 2007 avec la réforme des régimes spéciaux de retraite de la SNCF, d'EDF et de la RATP. Le gouvernement négocie sous le manteau, octroyant de substantiels avantages contre un allongement de la durée de cotisation, sans publier un seul document permettant d'évaluer les économies réalisées. Peu importe, le «succès» a pu être affiché ! Une mécanique infernale s'enclenche alors, tant il est clair que le nouveau Président est prêt à concéder beaucoup pour que ses réformes se «réalisent».
En janvier 2008, les partenaires sociaux «modernisent» le marché du travail, mais permettent en réalité le départ en préretraite à 57 ans. En mai 2008, le gouvernement accroît les avantages des taxis aux dépens des usagers. En août 2008, ce sont les principales enseignes de la grande distribution qui se frottent les mains, constatant que leur monopole s'est encore affirmé au détriment des consommateurs. Quant à la défiscalisation des heures supplémentaires, dont le dispositif rappelle par son absurdité celui de l'impôt sur les portes et fenêtres institué par le Directoire, elle prive l'État de plusieurs milliards d'euros de rentrées fiscales sans qu'aucun effet sur l'activité ne soit avéré.
En retraçant le cheminement tortueux qui mène des intentions aux résultats, cet ouvrage effectue une plongée salutaire dans les failles de notre système politique et permet de comprendre pourquoi la méthode choisie par Nicolas Sarkozy, mêlant conciliation et volonté d'étouffement, a échoué.