A propos de la burqa et d'une loi l'interdisant (1), beaucoup, dont l'ineffable Robert Badinter, qui vieillit bien mal, s'inquiètent -l'inquiétude pour autrui et l'auto-promotion sont les activités principales des «belles âmes»- de la possible «stigmatisation» des femmes portant la burqa.
Il faudrait «surtout ne pas stigmatiser». Mais c'est une pétition de principe, comme quand on nous explique sans jamais le démontrer qu'il serait bon et souhaitable de mélanger les peuples et les races (2).
Pourquoi ne faudrait-il pas stigmatiser ? Le burqa ne fait-elle pas justement partie de ces choses qu'on doit à juste titre stigmatiser ? La stigmatisation, «name and shame» comme disent les anglo-saxons, fait partie des armes, douces, dont dispose la société pour s'organiser et ordonner les relations entre individus. Et la burqa se pose un peu là, comme refus de participer à la société.
De plus, il y a une malhonnêteté dans cet emploi de «stigmatiser». On stigmatisait les criminels, par exemple en marquant d'une fleur de lys les prostituées, c'était une marque à vie.
Or, dans notre histoire de burqa, c'est uniquement le vêtement qui pose problème, il suffit de l'enlever pour ne plus être en contradiction avec la loi. Ce ne sont pas les personnes qui sont mises en cause, mais leur comportement en public. C'est tout le contraire d'une marque personnelle à vie, d'une stigmatisation.
Un de mes plus gros reproches aux bien-pensants, pas celui que je formule le plus souvent mais un de ceux qui me pèsent le plus, c'est qu'ils pervertissent la langue française. Ils rendent des mots tabous, intouchables, radioactifs (3).
Comme l'écrit ce bon Montaigne, dans un contexte légèrement différent : «La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes».
Et à voir combien nos bien-pensants ont perverti le langage ces dernières décennies, on peut craindre que les «troubles du monde» qui en découleront ne soient pas légers.
Pour compléter : est-ce ainsi que les femmes vivent ?
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(1) : cette loi, comme le fait remarquer Bob Marchenoir, aurait pour effet de légitimer le voile (la burqa interdite, le voile pas interdit, ça veut dire que le voile est légitime). Mais bon, l'idéal serait de compter sur la résistance de la société française, mais comment compter sur une société qui a été jusqu'à modifier le menu des cantines scolaires pour complaire à une minorité ?
(2) : si l'on regarde l'histoire et si l'on raisonne, le mélange des peuples et des races a plus de chances de conduire à la guerre civile qu'à la paix universelle. Finalement, l'attitude la plus susceptible de garantir la paix entre les peuples est une robuste indifférence. Nous ne sommes plus en guerre avec l'Allemagne depuis que nous nous foutons de ce qui peut bien s'y passer, et réciproquement.
(3) : hiérarchie, race, nation, frontière, patriotisme, innovation, industrie, profit,commerce, talent, supériorité, goût, distinction, tradition, classique, discriminer, choisir etc.
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Pour vous remonter la moral :
la faiblesse des démocraties occidentales vient de leurs tolérances.
RépondreSupprimerAu nom du principe de liberté elles se laisseront envahir par des non démocrates liberticides qui finiront un jour par imposer leur loi.
Foutaises !!!! il faut être très fermes avec ces gens là... La liberté ne peut être accordée qu'à ceux qui la respectent
Il faut en effet sinon stigmatiser, du moins discriminer : le port de la burqa doit être traité de manière à ce que celle qui l'a adopté en ait honte. Sans faire fonte aux femmes emburqannées, on ne pourra pas faire sortir cet accoutrement barbare et hautement risible de l'espace public.
RépondreSupprimerCurieusement, cette affaire de burqa arrive au moment où le chômage, les déficits et le mur de la dette explosent. Le gouvernement, pour masquer la faillite de sa gestion, ne s'y prendrait pas autrement.
RépondreSupprimerPeut-être, Théo. Mais j'ai surtout l'impression que, dans la bouche de ceux qui l'emploient, votre argument sert, en le réduisant à une simple manœuvre politicienne, à minimiser ces problèmes de burqua.
RépondreSupprimerJe vais être sincère avec vous : je crois que c'est effectivement une manoeuvre politicienne. Sarkozy n'a pas de principes et ne comprend donc pas l'importance du problème qu'il soulève. C'est un tacticien, pas un stratège.
Mais ce n'est pas parce que lui ne comprend pas que nous ne devons minimiser cette question.
j'adhère tout à fait à votre point de vue, Franck! Je pense que ce super président du pouvoir d'achat n'a maintenant d'autre ambition que se maintenir tant bien que mal au pouvoir, quoi qu'il en coûte...
RépondreSupprimerRien à en attendre de bon! Mais y a-t-il seulement un challenger sérieux? La situation a-t-elle changé par rapport à celle de l'élection de 2007?
Bonjour,
RépondreSupprimerMais comment savez-vous que la Burqa est imposee a ttes les femmes qui la portent?
Et meme si c'est le cas, pourquoi qques-unes de ces femmes ne portent-elles pas plainte pour violence?
Pourquoi en effet ne pas profiter d'habiter dans un pays comme la France pour regagner leur liberte?
Leur cause serait gagnee d'avance dans les tribunaux il me semble.
J'ignore pourquoi ces femmes ne se rebellent pas, je l'ignore comme tout le monde, puisqu'il y a une multitude de cas individuels.
Alors personellement il me semble sage de ne pas se meler de la tenue vestimentaire des citoyens.
S'il est juste de proteger les citoyens des violences quotidiennes, encore faut-il que cette violence soit denoncee par les femmes concernees.
«Mais comment savez-vous que la Burqa est imposee a ttes les femmes qui la portent?»
RépondreSupprimerSoyons clair : je m'en fous que la burqa soit imposée ou pas. Je m'en fous des femmes qui sont dedans.
Je veux l'interdiction de la burqa à cause des gens qui sont à l'extérieur de cette burqa, qu'elle insulte.
En France, on vit à visage découvert. Et si on n'est pas content, on n'est pas obligé de rester en France.
"En France on vit a visage decouvert"
RépondreSupprimerC'est donc un nouveau principe de morale collective que vous souhaitez imposer par la loi.
Personnellement je me moque de croiser des femmes portant la Burqa, je ne me sens pas insulte, sauf si cette burqa leur est imposee par la violence.
Je prefererais que la France soit le pays de la liberte religieuse et des moeurs, ce qui inclue la liberte de tenue vestimentaire.
N'allez pas vous plaindre ensuite de ne pas pouvoir vous rendre en Arabie Saoudite avec votre conjointe si vous n'etes pas marie : j'imagine que TOUS les habitants de ce pays se sentent insultes par les couples occidentaux heretiques?
"J'ignore pourquoi ces femmes ne se rebellent pas,"
RépondreSupprimerPour les mêmes raisons que les gosses qui se font racketer à l'école et qui n'osent pas balacer ceux qui profitent d'eux, ou les femmes qui se font dérouiller par leur mari : la trouille, les menaces, les coups, etc.
Le syndrôme de Stockholm, ça vous dit quelque chose ?
"liberte de tenue vestimentaire."
RépondreSupprimerSauf que là, il ne s'agit pas d'esthétique vestimenaire, il s'agit d'une provocation politique des islamistes qui veulent rappeller leur haine féroce de l'Occident, de son modèle et ses valeurs, valeurs dont la liberté, en particulier celle des femmes est totalement exclue. Aux dernières nouvelles, la burqa ne fait ps partie des traditions vestimentaires européennes.
Invoquer le cas de l'Arabie Soudite pour faire une comparaison avec la France est plutôt malheureux : c'est une théocratie totalitaire rétrograde.
@ Theo, "Le syndrôme de Stockholm".
RépondreSupprimerJe pense que vous avez raison, mais seulement dans certains cas. Selon Bernard Godard, spécialiste de l'islam, certaines femmes en effet souffrent de ce voile, mais "la majorité a volontairement adopté cette tenue" (Le Figaro, 19/06/09).
Mais vous voulez generaliser, j'imagine que vous cotoyez donc quotidiennement TOUTES ces femmes? Connaissez-vous l'histoire personnelle de chacune d'entre elles?
Si cette loi passe, qui peut en prevoir les effets pervers? Peut etre certaines femmes ne sortiront-elles plus de chez elles?
Je maintiens l'exemple de l'Arabie Saoudite, qui impose des regles morales et vestimentaires a ses citoyens et aux etrangers.
Vous dites que le burqa ne fait pas partie des traditions francaises, doit-on dresser l'inventaire des traditions francaises et exclure toute personne ne les respectant pas?
«Peut etre certaines femmes ne sortiront-elles plus de chez elles?»
RépondreSupprimerEt alors ?
«doit-on dresser l'inventaire des traditions francaises et exclure toute personne ne les respectant pas?»
Oui.
@ fboizard : ça a le mérite d'être bien clair. Plutôt que de se lancer dans de longs discours creux, rappelons que ceux qui veulent venir en France sont les bienvenus (cela doit être mon côté gauchiste), à la condition expresse de se conformer à ses traditions (c'est mon côté réac).
RépondreSupprimer«La burqa n'est pas la bienvenue sur le territoire de la République française» dixit qui vous savez.
RépondreSupprimerCe n'est pas la burqa qui devrait être exclue, mais les prêcheurs de haine de l'Occident qui cherchent à imposer ce vêtement.
Alors si cette loi est votee, n'oubliez pas de denoncer aux autorites toute femme qui porterait illegalement la burqa, ce sera votre cote delateur ou national-socialiste :-)
RépondreSupprimerLa délation est un devoir légal et civique.
RépondreSupprimerNe venez pas vous plaindre quand vous vous ferez brûler cotre voiture, que tout le monde connaîtra les coupables, mais que personne n'osera les dénoncer, de peur des représailles.
Ce qui se passe tous les jours en France. Les nazis sont ceux qui font régner l'ordre des voyous, pas ceux qui font régner l'ordre de la loi.
@toffcris :
RépondreSupprimersi les droits de propriété des Français était respecté, on n'arriverait pas à ce genre de situation. Ce sont les hommes de l'Etat avec leurs grandes idées à la con qui ont décidé de faire venir des immigrés en masse pour des motifs soit-disant économiques mais en fait pour absorber le surplus de l'explosion démographique de l'Afrique du Nord, pas les Français. D'ailleurs, leur a-t-on un jour demandé leur avis ? Jamais. Et pour cause, ils très probablement dit non.
"l'ordre de la loi"
RépondreSupprimerMais de quel type de lois parle-t-on?
Celles qui sont dirigees contre une categorie de la population?
Ou bien celles qui protegent les individus contre la violence, le vol, les agressions, la tromperie, sans discrimination.
C'est la toute la difference entre la loi dans un regime nazi et un regime des libertes.
Je ne vois pas de rapport entre la destruction d'une voiture, votre propriete privee, et le port de la burqa : il vous sera vraiment difficile de demontrer qu'il s'agit la d'une agression dirigee contre vous.
Par contre, si la burqa est imposee a certaines de ces femmes, elles pourront un jour profiter d'habiter en France pour le denoncer elles-meme, faisant ainsi preuve de courage et de responsabilite, sans que l'Etat ne se mele du probleme d'une facon globale et discriminatoire.
J'aimerais que "toffcris" nous explique comment une loi peut être à la fois "globale et discriminatoire".
RépondreSupprimerVous avez raison, ce terme n'est pas tres heureux.
RépondreSupprimerJe suis contre toute tyrannie d'une partie de la population, meme majoritaire, sur une autre.
D'ailleurs, y-a-t-il une majorite contre le port de la burqa dans ce pays?
Ce n'est pas ma conception des lois ni de la democratie.
La liberte des moeurs, incluant la tenue vestimentaire, devrait etre inscrite dans la Constitution.
Je ne comprends pas cette volonte d'imposer une morale ou un bonheur collectifs par la loi.
Comme si la burqa n'était qu'un vêtement... Ne voyez-vous pas qu'il s'agit d'un signe politique ?
RépondreSupprimerEt logiquement, vous etes donc contre la liberte d'expression j'imagine?
RépondreSupprimerCela me rapelle le cas de David Irving, emprisonné en Autriche pour avoir nie l'existence de l'Holocauste.
RépondreSupprimerIl est difficile de voir en quoi l'emprisonnement d'une personne qui nie l'existence de l'Holocauste contribue à convaincre qui que ce soit que l'Holocauste a existé.
C'est tout le contraire en fait : certains adeptes de la theorie du complot risquent de penser que si le gouvernement met ce type de personnes en prison, c'est qu'il doit y avoir là-dessous quelque chose qu'il cherche à cacher.
"Et logiquement, vous etes donc contre la liberte d'expression j'imagine?"
RépondreSupprimerPas logiquement, non. Pas du tout, même. Les atteintes à la liberté d'expression ne vont pas venir des "islamophobes", mais de ceux qui veulent pénaliser l"islamophobie".
Cela avait été envisagé lors de l'affaire des caricatures de Mahomet, lorsque Javier Solana, chef de la diplomatie européenne, était allé exprimer son "respect" devant l'Organisation de la Conférence islamique. Ses interlocuteurs avaient demandé à l'Union européenne et aux Etats européens la pénalisation, donc, de l'"islamophobie". Les liberticides ne sont pas où l'on pense. D'ailleurs, il n'y a pas de liberté à choisir l'esclavage de la burqa, mais un conditionnement qui donne l'illusion de la liberté.
Je recadre le débat qui dérive vers des considérations oiseuses :
RépondreSupprimer> un immigré, c'est quelqu'un qui abandonne son pays pour un autre pays, sa culture pour une autre culture, ses coutumes pour d'autres coutumes.
> un «immigré» qui garde ses coutumes, sa culture, essaie de les imposer et critique son pays d'accueil, en bon français, ça s'appelle un envahisseur. Et on ne le reçoit pas avec des courbettes.
Point barre.
Je vous signale ce court texte basé sur une citation de Bossuet que j'aime :
RépondreSupprimerhttp://leconservateur.bafweb.com/index.php?2009/06/25/1823-dieu-se-rit-des-hommes-qui-deplorent-les-effets-dont-ils-cherissent-les-causes-bossuet
Je suis d'accord avec vous sur les caricatures.
RépondreSupprimerJ'ajouterai meme que Javier Sola aurait pu eviter le deplacement.
Comme l'avait rappele a juste titre le premier ministre danois a l'epoque, le gouvernement n'a pas a s'excuser a propos de publications qui relevent de la sphere privee.
Concernant le cadre du debat, a cote de la question des coutumes, je trouve primordial de s'interroger sur l'esprit des lois et sur les limites a fixer au pouvoir des legislateurs.
«je trouve primordial de s'interroger sur l'esprit des lois et sur les limites a fixer au pouvoir des legislateurs.»
RépondreSupprimerJe suis d'accord sur ce point : les histoires de burqa ne sont qu'un épiphénomène.
Le problème, ce n'est pas l'Islam mais l'immigration, il y a trop d'immigrés en France et ils en rentrent trop.
Les priorités sont :
> réformer le code de la nationalité (au XXIème siècle, avec les moyens de déplacement modernes, le droit du sol est une folie suicidaire).
> abolir les prestations sociales.
> fermer les frontières au regroupement familial sous toutes les formes que ce soit.
Si on faisait cela, il n'y aurait pas besoin de légiférer sur les vêtements.
"Comme si la burqa n'était qu'un vêtement..."
RépondreSupprimer@toffcris : comment expliquez-vous que Sarkozy s'est mis depuis ses propos tout un tas de pays musulmans à dos, à commencer par le plus rétrograde d'entre-eux ?
@Theo
RépondreSupprimerJe ne trouve pas que le critere "Se mettre a dos le plus de nations possible", meme retrogrades, soit vraiment pertinent pour juger une action, une loi ou un discours.
J'espere que les citoyens, en France comme au Moyen Orient, ne s'identifient pas tous au discours de leur President, qui n'est pas representatif de toute la population, ni en France, ni en Iran.
Je trouve que pour destabiliser les Etats islamiques, le discours de la liberte serait plus efficace : "Nous acceptons les femmes voilees sur notre territoire, pourquoi n'acceptez-vous pas les femmes occidentales, les concubins, les gays, bref ou en etes-vous en terme de liberte?"
«pourquoi n'acceptez-vous pas les femmes occidentales, les concubins, les gays ?»
RépondreSupprimerPourquoi ? Parce qu'ils ne sont pas fous ! Ils voient le bordel que c'est chez nous. Ils vont faire bien gaffe que ça n'arrive pas chez eux.