Comme, je le supposais dans un précédent message (AF447 : le clown Feldzer en piste et quelques autres abrutis de la même veine), on commence à sentir que l'abandon de la recherche des «boites noires» (encore une connerie de journalistes, elles sont orange fluo) est dans l'air.
Rappelons les forces en présence :
> pour l'abandon des recherches : les Français. AF, le BEA et Airbus seraient bien soulagés de pouvoir entretenir le doute sur une éventuelle erreur des pilotes (1).
> pour la continuation : les Brésiliens, les Américains et, peut-être bientôt, la très tenace justice américaine, au grand épouvante du trio infernal français. Tout ce qui met en cause Airbus est bon pour Embraer et Boeing. De plus, on peut supposer un sincère besoin de savoir qui n'est pas entravé par la protection de champions nationaux défaillants.
Rappelons qu'il y a un précédent. Pour UA 811, le NTSB (le BEA américain) et Boeing s'étaient mis d'accord pour attribuer l'accident au fait que l'équipage avait mal fermé la porte (comme quoi le démon de la collusion autorités de contrôle-industrie ne concerne pas que les Français et que l'erreur de ces incompétents de l'équipage est toujours une explication très populaire chez les pontes.
C'est la justice US qui a obligé à aller chercher la porte, par 3 500 mètres de fond et sans balise) pour prouver que c'était un défaut de conception.
Vous comprenez que ce scénario digne des séries américaines foute les jetons à ceux qui ne sentent pas la conscience totalement propre de ce coté-ci de l'Atlantique.
En attendant, on prépare l'opinion publique à une faute des pilotes, excusable car face à un «orage exceptionnel».
Enfin, rassurons les passagers. Même si pour des raisons judiciaires et économiques, on ment à la population, les vrais problèmes sont souvent réglés discrètement.
Cependant, un bémol : il arrive que, dans les compagnies souffrant d'un grave problème d'organisation, les vrais problèmes ne soient pas réglés. Swiss Air a fait faillite suite à quatre crashs en moins de dix ans. AF en est à deux et demi (Concorde, AF 447, et Toronto qui s'est fini par un miracle) et est maintenant classée dans la queue des compagnies européennes en matière de sécurité. Série de malchances ou problème fondamental ? En aviation, on a tendance à considérer que la malchance, ça se provoque.
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(1) : en fait, même si l'accident était attribué principalement aux pilotes, ça ne laverait pas AF. Il faudrait alors examiner les procédures AF (les temps de repos, l'appariement des équipages, la pression à tirer la route la plus courte, ...), les consignes AF, l'organisation interne AF (par exemple, les promotions, la formation, le service de sécurité des vols, ...) Mais là, on atteint une complexité dans l'analyse inaccessible à ces crétins de journalistes, et donc au grand public. La réputation d'AF serait sauvée, sa clientèle et ses profits aussi.
Franck
RépondreSupprimerque pensez vous de cette thèse ?
http://www.securiteaerienne.com/node/137
Bonjour Franck, désolé d'être une fois de plus hors sujet mais avez-vous lu le dernier billet d'Apathie?
RépondreSupprimerJM Apathie