Philippe Val, athée et vaguement libertaire, a écrit un livre, Voltaire, Reviens, ils sont devenus fous ! sur sa vision de l'affaire des caricatures de Mahomet et du procès Siné.
Ce livre a été recensé (?) par Armand Laferrère, chrétien pratiquant et autoritaire.
Pourtant, il tombe d'accord avec Val. Que dit celui-ci ?
Que, comme au temps de la Résistance, il y a une ligne de fracture de la société française qui passe à travers les partis. C'est celle qui sépare la collaboration avec l'islamisme de la résistance à l'islamisme.
A l'occasion de son procès suite à la publication des caricatures de Mahomet, Val a constaté par exemple que J. Chirac était un collabo et N. Sarkozy un résistant. Les exemples vont à l'infini.
On trouve des féministes qui soutiennent le droit de porter la burqa et d'autres qui s'y opposent, et ainsi du reste. E. Plenel, trotskyste, est un collabo ; JP Brighelli, autre trotskyste, est résistant. Et ainsi de suite.
Une pierre de touche de cette question est le sionisme.
L'anti-sionisme est le nouveau déguisement de l'anti-sémitisme. C'est facile à percevoir : les anti-sionistes critiquent le droit des juifs à s'installer en Israel. Pourquoi pas (1) ? Mais là où l'anti-sionisme révèle sa nature antisémite, c'est qu'il n'est jamais indiqué où les juifs, qui n'ont pas moins droit à Etat que les autres peuples, pourraient s'installer.
Il faut remarquer que l'islam politique est le seul allié d'Hitler qui n'a jamais eu de comptes à rendre, à qui on n'a jamais demandé de repentance et qui n'en a jamais fait spontanément.
Il est comique de voir nos journalistes et nos historiens qui traquent obsessionellement chez les bons Français le moindre soupçon de sympathie ou, simplement, d'absence d'opposition forcenée et ostentatoire, avec le nazisme, devenir muets comme des tombes lorsque les musulmans (2) sont en cause, et pourtant, il y aurait de quoi.
Je me souviens d'un Iranien, tout ce qu'il y a de moyen, m'expliquant que le principal reproche qu'on pouvait faire à Hitler était d'avoir perdu la guerre, d'avoir été un peu mou.
Evidemment, on préfère traquer les fascistes ou les pseudo-fascistes morts, c'est moins embarrassant que de dénoncer tous les fascistes verts de nos banlieues et leurs soutiens des beaux quartiers, tous bien vivants, sous notre nez.
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(1) : en oubliant tout de même que la partition de 1947 permettant la coexistence de deux Etats a été refusée par les arabes.
(2) : et les communistes
Pas d'accord, mais c'est ma faute.
RépondreSupprimerJ'ai une grosse difficulté de conceptualisation concernant la différenciation de l'antisémitisme de l'anti-sionisme, et cette difficulté m'empêche de noyer définitivement l'un dans l'autre : je différencie clairement le fait d'appartenir à un peuple du fait d'appartenir à une religion.
Alors que je conçois tout à fait la notion d'Etat israélien dont la religion d'Etat serait le judaïsme et que je conçois également la notion de citoyen de religion juive d'un pays quelconque, il en est une autre qui m'échappe totalement, celle de peuple juif.
Ca va faire un moment maintenant que les juifs ne sont plus apatrides, du moins les juifs français, sans même évoquer la création de l'Etat d'Israel. Ayant souvent l'occasion de voir des juifs de près, je leur pose (à ceux que je connais bien, hein) systématiquement la question qui tue : "tu te considères plus comme un juif ou comme un [nationalité] ?"
A ce jour, un seul m'a répondu du tac au tac "ben les deux, connard" ; les autres réfléchissent un moment et donnent l'une ou l'autre réponse.
Si vous pouviez m'aider... en général on me dit "tu ne peux pas comprendre", ça ne fait pas beaucoup avancer les choses.
"N. Sarkozy un résistant."
RépondreSupprimerCe "constat" de Val doit être réactualisé par les récentes déclarations de Sarkozy...
Sarko est un résistant très tiède. Mais sur l'Iran, il est un peu moins timide d'Obama.
RépondreSupprimerEt puis, il est mieux que Chirak sur ce plan.
Franck
RépondreSupprimerDifficile de croire que vous puissiez faire une aussi grossière erreur !!
Je pense qu'il ne vous a pas echappé que être juif est une religion et qu'on peu très bien être juif français, polonais ou anglais et résider dans l'état dont on possède la nationalité.
Le sionisme est une interprétation des religieux juifs qui croient à la terre promise.
Par ailleurs, créer un état juif ou autre d'ailleurs par une décision internationale sur un terrain déjà occupé par des gens depuis plusieurs siècles ne va pas sans causer des problèmes. Soyons clairs je ne défends absolument pas les palestiniens ; j'ai même été assez féroce contre eux par le passé mais ce que je dis dans ce paragraphe relève de l'évidence même. imaginons un instant qu'on crée un état arabe dans le sud de la France...
Les habitants d'Israel sont des migrants juifs venant de tous pays ce qui ne va pas sans poser des problèmes de langue et de coutumes à l'état d'Israel.
Je reste dubitatif sur votre prose dont je ne saisis pas la finalité pouvez vous en dire plus ?
Petit rappel : la Palestine n'existe pas stricto sensu. Il s'agit d'une création romaine après la victoire sur le royaume de Judée. Ce terme est dérivé du mot philistin.
RépondreSupprimerIl n'existe donc pas de différences entre les "palestiniens", les syriens et les autres populations musulmanes de la région.
Quant au sujet de départ, les raisons de cette ligne de fracture me semblent assez claires depuis les changements survenus à partir de 1968 dans notre politique vis à vis des pays de la région...
A Epicier vénéneux : ce qui serait amusant, me semble-t-il, ce serait de poser la même question aux personnes qui se réclament de la religion de paix et d'amour...
Franck, j'espère que vous vous amuserez autant que moi ;))
RépondreSupprimerBurqa
"la différenciation de l'antisémitisme de l'anti-sionisme"
RépondreSupprimerJustement, il n'y en a aucune. L'antisionisme est un terme policé pour rendre l'antisémitisme acceptable.
Demandez à un antisioniste ce qu'il pense de l'occupation du Tibet par les Chinois : de grandes chances qu'il vous réponde que c'est une très bonne chose, les Chinois venant libérer les Tibétains de leur religion obscurantiste.
La meilleure définition du phénomène, c'est Jankelevitch qui l'a donnée en 1948 :
"L' "antisionisme" est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission et même le droit et même le devoir d'être antisémite au nom de la démocratie ! L'antisionisme est l'antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d'être démocratiquement antisémite. Et si les juifs étaient eux-mêmes des nazis? Ce serait merveilleux."
«Le sionisme est une interprétation des religieux juifs qui croient à la terre promise.»
RépondreSupprimerC'est historiquement faux. Les fondateurs du sionisme, à commencer par Theodore Herzl, n'étaient guère religieux, voire pas du tout.
Je suis d'accord Franck sur le fait historique il n'empêche que de nos jours les défenseurs du sionisme sont des juifs religieux au sens fermement croyants.
RépondreSupprimerCependant j'avoue m'être mal exprimé. il faut plutôt comprendre le sens de religieux juifs pas par rabbins par des juifs très croyants voire intégristes.
En fait Franck je suis assez d'accord avec vous sur l'analyse de la classe politico-médiatique française.
RépondreSupprimerLà où je ne suis pas d'accord c'est sur l'amalgame que vous faites entre religion et peuple. Je vous cite :
Mais là où l'anti-sionisme révèle sa nature antisémite, c'est qu'il n'est jamais indiqué où les juifs, qui n'ont pas moins droit à Etat que les autres peuples, pourraient s'installer.
il me semble qu'il y serait plus correct de parler de religion juive et de peuple français ou irlandais. Il n'y a pas à ce que je sache un peuple chrétien ou musulman ; mais des chrétiens et des musulmans qui vivent un peu partout dans le monde même si certaines régions sont un peu plus chrétiennes et d'autres nettement plus musulmannes.
"L' "antisionisme" est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission et même le droit et même le devoir d'être antisémite au nom de la démocratie ! L'antisionisme est l'antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d'être démocratiquement antisémite. Et si les juifs étaient eux-mêmes des nazis? Ce serait merveilleux."
RépondreSupprimerVoilà, c'est exactement ce que je ne pige pas. Je n'irai pas jusqu'à dire que Jankelevitch est un con, mais la seule tournure de ses propos me hérisse : on a l'impression d'être un salaud fini si on n'est pas de son avis, et, une fois que ce message est passé, il enfonce le clou avec une extrapolation débile des juifs nazis.
Généralement quand je ne pige pas, c'est que ce n'est pas rationnel. Si ce n'est pas rationnel, il y a de bonnes chances que ce soit religieux.
Alors le sionisme, politique ou religieux ? J'ai bien peur qu'on ne puisse répondre clairement à cette question sans également se poser celle de la définition de peuple juif.
Alu,
RépondreSupprimerJe ne veux en venir nulle part. Mon propos me semble suffisamment clair.
Epicier,
Vous raisonnez trop abstraitement. L'histoire fait qu'il y a un peuple juif. En définir les frontières exactes est le problème des juifs, mais ces frontières sont culturelles : on peut se considérer comme juif, être considéré comme juif et être athée.
Mon jugement est peut-être influencé par les juifs et les musulmans que je connais.
Il n'y a pas plus caricatural :
_ «mes» juifs sont de vieille souche française, travaillent, sont parfaitement intégrés (la question est même incongrue) et sont presque banquiers.
_ «mes» arabes (sauf quelques exceptions, dont certaines que j'admire sans réserve) sont au RMI, n'arrêtent pas de prendre une position victimaire et de critiquer la France.
Je suis peut-être victime du même malheur statistique que de connaître des exemplaires de profs paresseux et incompétents alors que cette espèce n'existe quasiment pas, paraît-il.
Mais il est impossible que ça n'influence pas mon jugement.
Alors, vous comprendrez que, déjà que ma tête balance peu entre sionistes et anti-sionistes,juifs et arabes, mon coeur balance moins encore
Nota : je mélange indistinctement les termes «arabes» et «musulmans», c'est un laxisme de ma part et aussi l'expression d'une difficulté.
RépondreSupprimer> tous les arabes ne sont pas musulmans, mais les exceptions sont une infime minorité.
> tous les musulmans ne sont arabes, mais ce sont encore les arabes qui définissent l'islam (sauf pour le chiisme).
Tiens, un petit quelque chose pour détendre l'atmosphère ;))
RépondreSupprimerle clip qui déchire
Franck, avez-vous vu ceci?
RépondreSupprimerenseignante en ballotage
Allez, pour filer de l'uticaire au maître du lieu, une entrevue avec un polytechnicien qui ne déraille pas à propos du fascisme vert européen :
RépondreSupprimerhttp://www.reichmantv.com/page2.html
Oui la ligne de scission proposée est intéressante, parce qu'elle est réellement une ligne de séparation, au sein de tous les "camps" existant...
RépondreSupprimerà bientôt
on pourra en parler demain, en direct et en chat, sur Expression Libre !