Les gnous vivent en troupeaux pléthoriques.
Ils sont herbivores -ils aiment beaucoup l'herbe, qu'ils font venir du Maroc- et craintifs.
Ils ont peur de tout : du climat, de la vitesse, de la lenteur, du libéralisme, du fascisme, de la privatisation, des phobies, des OGMs, des colorants, des émulsifiants, des auto-bronzants, du nucléaire mais par-dessus tout, ils ont peur de l'ennui et de s'apercevoir qu'ils sont mortels. Pour oublier sa peur,le gnou n'est jamais seul, il fuit la solitude comme la peste.
De temps à autre, un gnou se fait dévorer par un crocodile «issu de l'immigration» en allant boire, ou en en revenant. Il dit alors que ce n'est pas grave, surtout pas raciste et qu'il faut faire comme si il ne s'était rien passé.
Les lions, hauts fonctionnaires, politiciens, «beautiful people», Nicolas Hulot, vivent en dévorant les gnous, qui se laissent faire. Ils sont si nombreux, un de plus, un de moins ...
Les gnous ne pensent pas. Quelquefois ils croient penser, mais c'est une erreur. Si, par le plus grand des hasards, un soupçon de vraie pensée leur vient, ils en ressentent un tel malaise qu'ils le chassent immédiatement.
Il faut dire qu'ils n'ont pas besoin de penser : leur nombre leur donne une telle force que tout le reste est superflu. Les lions le savent bien qui utilisent les peurs des gnous pour orienter le troupeau dans un sens qui les sert, cela leur donne une puissance irrésistible : le pouvoir des lions et de leurs alliés les crocodiles repose sur la docilité apeurée des gnous.
Les gnous font de longues migrations pour aller ailleurs voir si l'herbe n'y serait pas meilleure, ils sont en général déçus mais ont passé le temps. Les gnous aiment tout ce qui a des roulettes : patins, rollers, trottinettes ... On voit quelquefois aux beaux jours des randonnées de gnous dans Paris.
Détail curieux, les gnous croient sentir bons, au point qu'ils ont fait de la rose leur emblème, et traitent les non-gnous de «nauséabonds». Quiconque a déjà approché un gnou sait ce qu'il en est.
Le gnou est fade et indigeste. Un régime à base de gnou rend dépressif et est fortement déconseillé par l'académie de médecine. Le gnou est surtout utilisé dans l'art culinaire comme contrepoint, pour faire ressortir la qualité des plats subtils. En période de disette, on peut éventuellement préparer une tête de gnou selon la même recette qu'une tête de veau.
Vous êtes d'humeur badine aujourd'hui, Franck... on sent chez vous comme une petite envie d'en découdre ;))
RépondreSupprimerEn tout cas, j'ai bien ri et vous en remercie.
Tiens puisque vous êtes d'humeur badine, voici de quoi vous faire sourire, je l'espère?
RépondreSupprimerMaximilien
Franck, avez-vous lu le dernier texte de M. Brighelli et les premiers commentaires qui y font suite (celui de Jean, du 17/06 tout en particulier, avec le passage sur les perturbateurs qui me plaît beaucoup, je l'avoue humblement!)?
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