Le mot «libéral» n'est jamais plus beau que dans l'expression «éducation libérale».
L'éducation libérale suppose l'humanisme dans ce qu'il a d'élevé, la foi dans la capacité de l'élève à recevoir et à apprendre, la foi dans la capacité du maître à transmettre et à former.
Bien sûr, l'éducation nazionale, s'abaissant toujours plus, abandonnant toujours plus ses exigences, est aux antipodes de cette tradition droite, fière.
Le professeur de français qui avait décidé en seconde de nous faire étudier Perceval le Gallois serait aujourd'hui assailli de plaintes parentales lui reprochant de traumatiser les pauvres Monchéris-Moncoeurs et il subirait les véhéments reproches de sa hiérarchie, outrée devant ce manque de discernement («Perceval, vous n'y pensez pas ? C'est du niveau universitaire»).
Voilà le résultat : on m'a enseigné des choses que les élèves actuels n'ont plus la chance d'apprendre. Et qu'ont-ils reçu en contrepartie ? Que leur a-t-on enseigné qu'on ne m'a pas enseigné ? Qu'ont-ils appris que je souffre de ne pas avoir appris ? Rien, absolument rien. L'école est vraiment devenue la «fabrique des crétins».
Cette instruction rétrécie basée sur une vision étroite, pour ne pas dire plus, de l'efficacité dit assez la folie des élites, poulets sans tête. Ca doit être cela qu'on appelle l'obscurantisme.
Evidemment, on retombe sur l'actualité : l'idée de supprimer l'enseignement de l'histoire dans les filières scientifiques est aberrant.
D'un autre coté, on peut comprendre qu'un président de la république hongrois, marié à une Italienne après avoir divorcé d'une Espagnole, ayant nommé comme ministre de l'identité nationale un demi-Libanais élevé par un beau-père égyptien, se soucie assez peu de l'enseignement de l'histoire-géographie française.
Voir également Philippe Bilger.
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