dimanche, août 08, 2010

Ca pays est-il foutu ?

Plus encore que la démographie, ce qui incline au pessimisme pour l'avenir de ce pays est son manque de ressort spirituel. Les Français d'aujourd'hui ressemblent aux bernard l'hermite : ils occupent une civilisation qu'ils n'ont pas créée et qu'ils ne comprennent plus. Quand je vois des Français fêter des fêtes musulmanes, souhaiter «Joyeux Aïd» comme ils auraient honte de souhaiter «Joyeuses Pâques», je suis consterné car je devine là la veulerie, la lâcheté, l'abondon de soi-même, mais notre ami Robert Marchenoir conserve espoir :

Je vous trouve bien pessimistes. Une des manies de l'époque, ivre de technologie et de science vulgarisée, consiste à prolonger les courbes.

Mais l'histoire n'est pas une machine. L'histoire ne se fait pas dans un tableau Excel.

Toutes ces prévisions apocalyptiques, dans lesquelles j'ai moi-même abondamment donné, se font toutes choses égales par ailleurs. Mais, justement, les choses ne restent pas égales par ailleurs. l'histoire et la politique sont pleines de bouleversements imprévus.

Et puis il faut se méfier de ces prophéties auto-réalisatrices. Il est certain que si même les fachos répètent qu'on est foutus et qu'il n'y a rien à faire, eh bien on sera foutus et il n'y aura rien à faire.

Il y a un moment où il faut faire la différence entre le journalisme et le militantisme.

"Il n'y avait rien à faire", mais les Suisses ont voté contre les minarets. "Il n'y avait rien à faire", mais les Français viennent de se prononcer à une écrasante majorité pour des mesures énergiques contre la délinquance immigrée. "Il n'y avait rien à faire", mais Geert Wilders a créé à partir de rien une force politique majeure aux Pays-Bas. "Il n'y avait rien à faire", mais, après le mouvement des Tea Parties, il semble bien qu'Obama s'achemine vers un échec cinglant aux élections de novembre. "Il n'y avait rien à faire", mais le site Fdesouche, créé par deux fachos bas du front et sentant mauvais qui se réunissaient dans un bar mal famé, est probablement devenu en trois coups les gros le premier site d'information politique en France.

"Il n'y avait rien à faire" en 1940, non plus. L'espérance est une vertu théologale.

Comment savez-vous que les flux migratoires ne vont pas s'inverser, sans qu'il soit besoin de "charters" et de "trains de la honte" ? Il suffit de quelques mesures dissuasives bien choisies.

Comment savez-vous que la natalité africaine en Occident ne va pas chuter ? C'est déjà arrivé à d'autres.

Comment savez-vous qu'il n'y aura pas une vague de conversion des musulmans occidentaux au christianisme ? Cela existe déjà. Les musulmans ont tout à y gagner.

Comment savez-vous que la coupure du robinet allocatif, rendue inévitable par les déficits publics, ne va pas stopper l'immigration ?

Qu'est-ce qui vous autorise à dire que les Occidentaux, largement majoritaires chez eux et riches des ressources prouvées de leur savoir-faire, ne trouveront pas la volonté et les moyens de se défendre ?

Qu'est-ce qui vous permet de dire que l'islam mondial ne va pas s'effondrer sous le poids de sa logique interne nihiliste, une fois tari le robinet pétrolier ?


Je suis d'accord sur tout sauf le dernier point : je parie que, dans deux cents ans, nous roulerons encore au pétrole et que les pétromoarchies en seront encore richissimes. Ce n'est pas une certitude, mais j'y crois assez. Il ne faut donc pas compter sur l'épuisement du pétrole pour affaiblir l'islam. Mais bon, il y a une raison fondamentale pour penser que son influence ne s'étendra pas indéfiniment : c'est une religion rétrograde, obscurantiste, totalement inadaptée à la modernité. Elle peut profiter des fruits de la modernité ; en aucun cas les cultiver.

Pour le reste, je rappelle la nécessité de prédire des catastrophes pour les éviter.

Mais c'est vrai, tout n'est pas perdu : l'occident en a vu d'autres. Tout n'allait pas bien en 732, tout n'allait pas bien en 1526, tout n'allait pas bien en 1571, et pourtant, nous nous en sommes sortis.

Et puis, comme je l'ai dit, il y a une raison fondamentale de penser que l'occident ne disparaîtra pas de sitôt : sans occident, jusqu'à preuve du contraire, pas d'innovation technologique. On a certes déjà vu dans l'histoire des retours en arrière, mais les forces de rappel seront puissantes.

2 commentaires:

  1. C'était avant tout une note à moi-même, Franck. Bien sûr, il faut prédire les catastrophes pour les éviter. Et en même temps, il faut se garder de désespérer Billancourt. L'équilibre est délicat, d'autant que l'envahisseur nous tient exactement le même discours, dans le but d'annihiler toute résistance : que vous le vouliez ou non.

    C'est là qu'on redécouvre le génie, et la nécessité, de la religion chrétienne.

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  2. Franck,

    Laisse tomber Raspail, baise un coup et recadre un peu.

    T'es plus en train de réfléchir là, t'es en guerre, t'insulte tout le monde et tu réfléchis mal.

    "Au tout début de son film Apocalypto, Mel Gibson rappelle la phrase de l’historien Will Durant : « Une grande civilisation n'est conquise de l'extérieur que si elle s'est détruite de
    l'intérieur ».
    Cela devrait faire réfléchir tous les néo-droitards occidentalistes, qui voient dans le gauchisme et l’islam – qu’ils confondent à dessein – les signes de la destruction de leur civilisation.
    Or, c’est lorsqu’il s’est superposé à l’Occident que le
    continent européen a perdu ses principes fondamentaux et sa substance traditionaliste, se
    livrant ainsi à la plus absolue des désincarnations.
    René Guénon n’a cessé de nous assurer de la nécessité de rénover l’homme en lui redonnant les clés de la connaissance, pour pouvoir à
    nouveau qualifier le temps et l’espace. Mais ces clés ne pouvaient se trouver que dans des
    endroits du monde encore épargnés par l’Empire : soit en Orient (Proche, Moyen ou Extrême), soit au coeur de la seule organisation européenne ayant conservé des possibilités (si infimes soient-elles) de restauration, à savoir l’Eglise catholique. Ce dernier point était certainement encore valable jusqu’au concile Vatican II, lequel était heureusement inconnu de Guénon, le sheikh Abdel Wahid Yahia ayant eu la profonde intelligence de décéder onze ans
    auparavant… " (Citation de L. James.)

    PS: J'ai essayé de comprendre pourquoi tu avais tronqué la phrase de Montaigne. je m'avoue vaincu, y'a une explication?

    Ciao.

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