lundi, août 09, 2010

La médiocre obsession anti-fasciste

Les anti-sarkozystes croient tenir un argument fort avec leurs sempiternels parallèles entre «les heures les plus sombres de notre histoire» et Nicolas Sarkozy, son gouvernement, sa politique.

Pour ceux qui sont assez vieux (1) pour ne pas avoir subi le matraquage d'antifascisme de pacotille, promu par notre beau système éducatif, qui a pris son essor dans les années 80 (rappelons tout de même pour rire que De Gaulle, Pompidou, Giscard, Chirac ont tour à tour été qualifiés de fascistes, mais bizarrement, pas Mitterrand, qui avait le plus de titres pour cela), bien loin d'être un argument-massue, c'est un procédé rhétorique outrancier qui ridiculise l'ensemble du discours. De plus, c'est une insulte aux vraies victimes.

Et utiliser la caution de quelques anciens résistants, je pense à Stéphane Hessel, ajoute à l'indignité du procédé.

Il m'est arrivé d'écrire que les méthodes de manipulation des foules d'Obama, de Royal et de Sarkozy héritaient du fascisme, mais il ne faut pas exagérer le parallèle. S'il fallait absolument faire ce parallèle, il serait d'ailleurs plus dans les manipulations de la langue par le «politiquement correct» que dans le discours de matamore de Sarkozy.

Il est parfaitement légitime dans un Etat de droit de de décider qui est citoyen et qui est étranger, d'expulser les indésirables et de durcir la répression des crimes et délits si l'existante est jugée insuffisante.

Le respect du passé commence par le fait de ne pas l'utiliser à tort et à travers pour des amalgames douteux.

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(1) : ou qui sont jeunes mais assez intelligents pour se faire leur propre opinion

3 commentaires:

  1. Si je vous lis bien, vous avez le droit de dire que la méthode sarkozienne ressemble beaucoup à du fascisme mais les autres n'ont pas le droit de faire la même chose. Amusant de voir à quel point le nombrilisme peut perturber le jugement de certains, et je dis ça sans penser particulièrement à vous.

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  2. «mais il ne faut pas exagérer le parallèle»

    Amusant de voir à quel point certains ne savent pas lire, et je dis ça sans penser particulièrement à vous.

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  3. "Il est parfaitement légitime dans un Etat de droit de de décider qui est citoyen et qui est étranger"

    C'est une énorme évidence : une entreprise qui paie indistinctement employés comme non employés n'est plus une entreprise, un parti politique qui tolère en son sein toutes les idées politiques de tous les courants imaginables n'est plus un parti politique, une association qui ne fait aucune distinction entre membres et non-membres n'est pas association, et un Etat qui traite de façon strictement similaire citoyens et étrangers cesse de facto d'être un Etat.

    Aussi, il est certain que si, en tant que membre du parti socialiste, je me mette à tenir publiquement des propos furieusement de droite, on va gentiment me montrer la porte, ou au minimum m'ostraciser de façon claire et démonstrative.

    Au fond, le plus curieux est que pour un esprit progressiste, aucune des assertions proposées dans le premier paragraphe ne souffre le moindre doute, excepté bien entendu la dernière, laquelle demeure inacceptable pour des raisons totalement irrationnelles.

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