« L’effet cumulé, l’effet social de la généralisation de l’ironie, c’est tout de même un rétrécissement progressif des capacités humaines ».
Cette phrase de Pierre Manent dans un article de Causeur m'a frappé, car elle résonne avec un de mes malaises face au monde contemporain.
Discutant avec mon épouse, je me lamentais que les comiques aient disparu. Je ne goûte absolument pas l'ironie qui tient aujourd'hui lieu de comique. L'humour «Canal Plus» provoque chez moi plus de rage que de rire.
L'ironie est du cancre, disait Saint-Exupéry. Comme c'est juste. Nous sommes hélas cernés par les cancres.
Phèdre par Pierre Dac
je vous recommande, hautement, Pierre Manent. Mais je dois admettre qu'il manie, lui aussi, une certaine ironie mais avec de la tenue bien sûr.
RépondreSupprimerÇa dépend de l'ironie. Elle peut être méchante, comme souvent chez Voltaire. Autrefois j'admirais Voltaire, mais j'en suis revenu en le connaissant mieux. Son style est admirable, mais c'est vraiment un teigneux. Persiflage facile, qui peut devenir de la haine, et souvent le ricanement monomaniaque contre des têtes de Turc (y compris des gens du calibre de Maupertuis, de Leibniz). J'en suis venu à admirer des gens qui ont de l'humour, qui peuvent avoir des jugements durs, mais qui sont fondamentalement bienveillants, comme Mark Twain, Alexandre Vialatte, G. K Chesterton. Ou l'ironie qui s'en prend aux puissants, je veux dire aux vrais puissants, par exemple ceux qui génèrent les idéologies dominantes.
RépondreSupprimerEt les comiques actuels nous répètent qu'on peut rire de tout ("mais pas avec tout le monde"). Bien sûr que non, il y a des sujets tabous, ils changent suivant les époques et les milieux. Chacun peut penser à des sujets, des personnes, qu'il est de fait interdit d'aborder. Et il y a des thèmes obsessionnels.
Enfin la bouffonnerie généralisée est lassante.
Merci pour le Phèdre de Pierre Dac. Il m'y semble y reconnaître la voix de la grande Pauline Carton. Si vous goûtez, comme moi cet humour, profitez de Noël pour vous faire offrir les coffrets contenant les aventures de Furax ("Le gruyère qui tue" et "La lumière qui éteint" ainsi que "Bon baiser de partout").
RépondreSupprimerPour l'ironie, elle est facile à utiliser et ne nécessite pas grande imagination. Je la distingue donc de l'humour. Il manque actuellement un auteur de l'envergure de René Goscinny. C'était vraiment un maître en la matière.
l'ironie fort prisée est la forme stérile de l'humour. Elle ne crée rien, elle ne connait que la destruction,elle sent l'enfer.
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