Je suis entouré de quelques aristocrates. Non pas de ces grands bourgeois à particule, résidant à Versailles ou à Deauville, ceux-là n'ont conservé de l'ancienne noblesse que la morgue, le mépris et le snobisme. Il n'y a plus rien à en tirer, ils sont à la fois ridicules et odieux. Venant de plus haut, ils sont tombés plus bas.
Non, je veux parler de gens de haute valeur, qui en ont conscience, et qui en tirent le sentiment d'avoir de grands devoirs.
Car c'est cela, l'aristocratie : de grands droits gagés sur de grands devoirs. Mme de La Fayette fait dire à une de ses héroïnes : «Nous payons bien cher le privilège de notre naissance.»
Ce prix, c'était le poids écrasant du devoir. Le devoir de ne jamais déchoir. En versant son sang à la guerre avec prodigalité pour les hommes, en acceptant une vie régie par les exigences de la représentation, des alliances et de la lignée pour les femmes.
La politique est aujourd'hui malade de la démocratie. Malade de ce qu'il faille trouver le plus petit dénominateur commun et que celui-ci est généralement le plus bas, le plus vil, le plus vulgaire, le plus bête.
Aujourd'hui, nous sommes gouvernés par la lie de notre pays. Mais les régimes politiques qui ont duré(Rome, Venise, le Royaume-Uni, ...) ont tous fait appel à une forme d'aristocratie.
La monarchie n'est qu'une de ces formes d'aristocratie.
Il se peut que la France disparaisse. Elle n'a jamais été si menacée dans son existence même depuis Jeanne d'Arc et le petit roi de Bourges.
Mais si nous survivons, nous aurons nécessairement trouvé en chemin cette nouvelle aristocratie que j'appelle de mes vœux.
Les fondateurs de la IIIème République avaient bien des défauts, mais ils avaient tout de même oublié d'être cons (ce qui n'est hélas pas le cas de nos politiciens en 2010) et ont essayé avec la méritocratie de former une élite républicaine qui ressemble à s'y méprendre à une aristocratie.
Espérons que nous saurons retrouver cette sagesse.
Ahhh... l'éloge du dirigisme par les élites, c'est pas beau à voir !
RépondreSupprimerRéfléchissez encore. Vous n'avez pas bien compris.
RépondreSupprimerUn de nous deux au moins à mal compris quelque chose...
RépondreSupprimerJe dois avouer que cela change des billets contre les PDs.
Je n'ai rien contre les PDs, tant qu'ils sont discrets et ne font pas un tintamarre de revendications grotesques.
RépondreSupprimerQuant à l'aristocratie, renseignez vous.
"Je dois avouer que cela change des billets contre les PDs."
RépondreSupprimerInsultes homophobes ! J'appelle la Halde !
Dans nos contrées égalitaristes nous sommes à 1000 années lumières de votre billet.
RépondreSupprimerNote : Excellent et lumineux P.Manent
Sur son blog Expression libre, LOmiG avait donné le 11 juillet 2010 cette citation de Hayek :
RépondreSupprimer"Ce n’est pas dans les résolutions d’une majorité que nous trouverons une sagesse supérieure. Elles sont plutôt à même d’être inférieures aux résolutions qu’auraient prises les plus intelligents des membres du groupe après avoir écouté tous les avis."
J'avais mis ce commentaire :
Hayek pose un problème aussi ancien que les élections. Dans la Règle de Saint Benoît, début du VIe siècle, article 64, il est prévu de choisir comme abbé soit celui qui a été désigné à l’unanimité des moines (« omnis concors congregatio »), soit celui qui a les faveurs d’une groupe minoritaire mais ayant un jugement plus sage (« quamvis parva congregationis saniore consilio ») ; on n’en sait pas plus sur le dispositif précis. C’est l’opposition médiévale classique entre « maior pars » (la majorité) et « sanior pars » ou « melior pars » (la partie la plus avisée).
Dans certains systèmes on essaie d’éviter les effets éventuellement déplaisants des décisions purement majoritaires, soit par des tirages au sort (à Athènes), soit par la sélection de prétendus sages (à Sparte, avec les gérontes de plus de 60 ans). La machinerie la plus compliquée du monde, sauf erreur, est l’étonnant système pour l’élection des doges de la République de Venise, de 1268 à 1797.
Dans une conception simplette qui a souvent cours dans nos pays occidentaux, la majorité est censée avoir le pas sur tout. J’ai signalé ailleurs sur ce blog comment, très récemment, un ministre néerlandais de la justice a osé soutenir que si une majorité se déclarait en faveur de l’adoption de la charia aux Pays-Bas, il faudrait l’accepter. Ce monstrueux imbécile semble avoir oublié l’accession au pouvoir de Hitler et de Pétain. Il ignore ce qu’est le « Rule of Law », et l’existence de principes supérieurs, du genre des Droits de l’homme, et, j’oserai le dire, de la loi naturelle.
Je vois des observations intéressantes de Marcel Meyer sur Expression libre, à propos de "Le grand réveil", 6 octobre 2010.
RépondreSupprimerCurmudgeon, j'aimerais apporter une nuance à votre commentaire, fort intéressant, concernant la fameuse arrivée d'Hitler et de Pétain au pouvoir... Dois-je vous rappeler qu'aux élections de novembre 1932, AH n'obtient que 33% des voix et ne parvient donc pas au pouvoir au nom de la majorité mais grâce à des tractations. Quant au maréchal doit-on rappeler qu'aucune votation ne l'a porté à la tête du pays et que c'est le Président de la République A. Lebrun qu'il l'a appelé. Bref!
RépondreSupprimerArticle très intéressant, bien que selon moi de l'aristocratie naissent moult problèmes tandis que de la monarchie, non. On sait, par exemple, que l’aristocratie a perpétuellement oeuvré dans son simple intérêt, chose qu'on ne peut point dire du Roi.
Curmudgeon :
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord avec le ministre hollandais que vous citez, la majorité décide en tout, si à un instant t elle se mets d'accord sur un point.
En 1958 nous nous sommes dotés d'un nouveau texte fondateur, enterrant ainsi les anciens.
Chaque génération à le droit de faire de même. Et si demain la population se trouve a majorité islamogauchiste, les nouveaux textes fondateurs seront par le jeu de la démocratie basés sur la Charia.
Pour AH, son accession au pouvoir en soi fut démocratique. Ce qui ne le fut pas c'est le fait d'y être resté! Sans tenir compte de ces mêmes règles démocratiques.
On ne le dit pas assez souvent mais démocratie suppose accesion au pouvoir via les urnes mais également de remettre en jeu sa position lors des prochaines éléctions.