Il est de coutume, depuis au moins la présidence de Charles De Gaulle, de sauter comme des cabris en criant «L'Europe ! L'Europe ! L'Europe !».
Je m'avoue un peu perdu sur le sujet. J'ai bien quelques repères fondamentaux :
> L'Europe est géographique, historique et culturelle, pas politique et financière. L'Euro et l'UE peuvent bien crever, l'Europe n'en disparaitra pas pour autant.
> L'Europe à la mode bruxelloise est une usurpation.
En dehors de cela, j'ai les idées floues sur ce qu'est l'Europe. Les histoires d'Hyperboréens me séduisent, mais comme de gentils contes plus qu'en tant qu'une base intellectuelle solide.
Pour m'être beaucoup baigné dans ses eaux, il me reste quelques notions du moyen-âge (cette imposture, dirait Jacques Heers).
J'ai aussi quelques idées sur l'histoire plus récente.
Il ne faut pas me raconter trop de calembredaines. Mais, tout cela ne fait une idée travaillée et mûrie. Je sens bien qu'il faut que j'aille voir du coté de la romanité. Ca me rappellera ma jeunesse, puisque le latin était ma seconde langue au bac. Pour prendre le problème par un bout, j'ai commandé La voie romaine, de Rémi Brague.
Suite au prochain numéro.
Amusant, je viens de le recevoir également avec quelques autres ouvrages ;))
RépondreSupprimerQuand on y pense appeler "Europe" ce projet particulier de communauté européenne que l'on nous vante tous les jours, c'est un viol épouvantable, un rapt innommable.
RépondreSupprimerC'est comme si le communisme au lieu de s'appeler ainsi s'était appelé "Russie".
Imagine t-on des débats aussi absurdes que :" êtes vous pour ou contre la Russie ?".
La guerre des mots est fondamentale.
Je viens de lire le commentaire de Wardiplomat au billet consacré à Jacqueline de Romilly. C'est affligeant (le mot est faible) de bêtise fièrement et cyniquement étalée et de nihilisme. A sa place j'aurais honte. Renaud Camus et Alain Finkielkraut parlerait d'ensauvagement et de régression. On manque de mots face à une telle bêtise.
RépondreSupprimerL'auteur de ce blog et la plupart des commentaires (en particulier Théo2toulouse) évoquent un paradis libéral dont ils sont bien en peine de donner des exemples de réalisation dans ce bas monde. L'Union Européenne? Absolument pas libérale, se récrient certains des commentateurs. Libéral, reconnaissent d'autres commentateurs mais, disent-ils, si le taux de chômage y est aussi élevé, la croissance aussi minable et si il y a une paupérisation de plus en plus de couches de la société, ça ne saurait être pour des raisons structurelles, c'est à cause de paramètres extérieurs imprévus (et ils ne veulent pas comprendre que si ces paramètres, qui ont rendu possible l'apparition des effets pervers énumérés plus haut, n'ont pas été envisagés et pris en compte, ni leurs interactions, c'est justement à cause de la foultitude d'hypothèses irréalistes et héroïques - univers stationnaire, rationalité des acteurs économiques assimilés à des automates aux décisions et actions prévisibles, omniscience des acteurs économiques, homogénéité des contextes, ce qui revient à leur négation, et des comportements des acteurs, perfection de l'information et de sa diffusion,... - que la doctrine libérale présuppose pour que le système fonctionne) (et c'est justement cette incapacité à tenir compte de ces grains de sable qu'on reproche au système économique libéral). Ou alors si l'Union Européenne est aussi moribonde économiquement, c'est parce que la libéralisation n'y pas été poussé assez loin et suffisamment approfondi. Idem pour les EU de George Bush, socialiste pour Théo.
Ce sont exactement les mêmes arguments qu'emploient les communistes extrémistes et les pédagogistes, pour expliquer respectivement l'échec du système soviétique (le communisme, c'est pas ça; ou : communiste certes mais faillite attribuée à des ennemis fantasmés, intérieurs ou extérieurs; ou : pas assez communiste) et la faillite ces trente dernières années de l'école.
En réalité les libéraux et les communistes extrémistes, et les pédagos ne veulent pas admettre que les échecs tragiques auxquels ont abouti leurs expérimentations respectives étaient inévitables, qu'il ne pouvait pas en être autrement.
C'est la même chose pour l'idée d'Union Européenne, dit judicieusement F. Asselineau. On peut être pour l'Europe (l'idée d'Union Européenne) ou contre l'Europe, mais pas pour une autre Europe (même une Europe des Nations) puisque celle-ci n'existe pas (ne peut exister); en effet, quand bien même on aurait défini nettement les contours conceptuels de cette dernière, si on s'avisait de tenter de l'édifier pratiquement, elle dériverait imparablement vers la forme actuelle et présenterait bientôt inévitablement les mêmes défauts. Depuis 30 ans (F. Asselineau a exhumé des images de la campagne des élections européennes de 1979 où déjà le slogan du PS était : "Pour une autre Europe"), la quasi-totalité des partis politiques nous vendent une autre Europe (qu'elle soit fédérale, ou plus sociale, ou qu'elle prenne la forme d'une Europe des nations, etc...) qui n'est jamais advenu. C'est bien parce qu'il ne peut en être autrement!
En conclusion, je reprendrai un raisonnement de Jacques Sapir. C'est aux peuples et aux hommes politiques de choisir et de décider de la doctrine économique à mettre en oeuvre, et non aux experts. C'est une tentation de plus en plus forte de nos jours de confier exclusivement les choix économiques à opérer aux experts (l'Union Européenne en est l'illustration). L'économie n'est pas scientifique en ce sens qu'elle doit être soumise au politique. Mais aussi parce qu'entre en jeu la subjectivité humaine, qui rend impossible d'établir des lois à l'instar des lois qui existent en physique, mathématiques. L'économie est éminemment politique.
RépondreSupprimerLes Continentaux sont attachés à la redistribution des richesses, ne veulent pas qu'il y ait de trop grandes disparités sociales, veulent des services publics de qualité auxquels ils attribuent, à tort ou à raison, la douceur et la qualité de vie dont ils jouissent, et la capacité à en assurer la pérennité, même si cela devait coûter quelques dixièmes de points de croissance ou devait faire peser une lourde charge financière sur le budget de l'Etat ou devait alourdir les impôts. Les Anglo-Saxons (et la plupart des intervenants de ce blog) donne eux la primauté à la croissance, ce qui fait qu'ils accordent une importance moindre et se méfient des activités non génératrices de richesse (éducation, culture, tourisme, santé), ils ne se formalisent pas des inégalités sociales, au contraire ça les stimule et leur donne envie de s'enrichir encore plus.
La plupart des commentateurs de ce blog, et son auteur, font visiblement partie des gagnants, des insiders (et ils le font lourdement savoir), ils maîtrisent visiblement tous les codes du modèle de société actuel, tant mieux pour eux, mais de grâce qu'ils arrêtent de s'obstiner contre toute évidence à nier que le libéralisme a des effets pervers, et pire à prétendre que le libéralisme, si il est encore plus approfondi, est le plus à même de résorber ces effets pervers. Qu'ils arrêtent de chercher à rendre plus beau le libéralisme qu'il ne l'est réellement, de nous vendre un libéralisme idéalisé qui n'existe pas, n'ayant jamais été constaté dans aucun pays dans l'histoire.
Quelle constance dans la création de logorrhées insipides! Une avalanche de mots voulant donner l'illusion d'une pensée construite...
RépondreSupprimerweetabix : Être concis est une qualité. Être hors-sujet un défaut.
Non, ne vous en déplaise, l'UE n'est pas libérale. Depuis quand une des conséquences du libéralisme serait le développement d'une bureaucratie tentaculaire et intrusive ?
RépondreSupprimerIl y a escroquerie dans l'usage du mot Europe, quand bous parlez d'une «autre Europe».
L'Europe, réalité historique, géographique et culturelle, existe, par la force de l'histoire. Il n'y a pas à en inventer une autre.
Ce qui est en débat, c'est une union politique européenne, pas l'Europe.
Je pense qu'une autre forme d'union politique est possible, mais je demande si il ne faut pas pousser la question plus loin. Les Européens ont-ils besoin d'une union politique ?
J'en viens petit à petit à le décroire. De nombreux pays vivent très bien, sont prospères et respectés, sans faire partie d'une fédération continentale.
Par Europe je précise (je l'avais alors précisé dans une parenthèse) que j'entendais l'idée d'Union Européenne, quelque forme qu'elle prenne.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais nié l'existence d'une civilisation européenne.
"Je pense qu'une autre forme d'union politique est possible":
C'était justement l'objet de ma démonstration (empruntée à Asselineau) de démontrer l'impossibilité d'une autre forme d'Union Européenne, qu'on nous fait miroiter depuis 30 ans.
Un auteur suggestif pour toute réflexion sur l'Europe (et sur la démocratie, sur le "capitalisme") est le sociologue et historien Jean Baechler, dont le style est malheureusement peu accrocheur. On trouve quelques textes de lui sur le Web. Par exemple "L'origine de la démocratie vue par Jean Baechler"). Un extrait :
RépondreSupprimer"Il se trouve que les cinq conditions, toutes indispensables à la fois à la réussite éventuelle d'une entreprise de démocratisation politique, ont été remplies en Europe, à la suite de développements historiques, dont il faut saisir le fil en remontant jusqu'au XIe siècle et, à l'occasion, beaucoup plus haut, jusqu'au Bronze Moyen et l’indo-européanisation à partir de -2500. La première condition a été remplie par le trait le plus remarquable de l'histoire européenne : le continent n'a jamais été réuni en un empire. Pour en saisir l'originalité et en percer éventuellement l'énigme, la comparaison s'impose avec les destinées chinoises, conduites dans le sens diamétralement opposé de la perfection de l'empire."
Regardez la vidéo de 6 minutes "Rély Brague vs Luc Ferry". Comme Brague lit le latin, le grec, l'hébreu et l'arabe; on ne la lui fait pas.
RépondreSupprimerF. Boizard a dit:
RépondreSupprimer"Non, ne vous en déplaise, l'UE n'est pas libérale. Depuis quand une des conséquences du libéralisme serait le développement d'une bureaucratie tentaculaire et intrusive ?"
Jacques Sapir lui répond:
"La Théorie de l'Equilibre Général (TEG) ne sait pas ce qu'est un marché (...)Par son incapacité à nous dire ce qu'est un marché, la TEG est en réalité incapable d'expliquer la formation des prix, comme le montrent Arrow et Hahn. On peut alors supposer un tâtonnement, ie un processus d'essai et erreur, où les agents apprennent progressivement, dans leurs expériences, ce que devrait être le niveau d'équilibre des prix. Il faut souligner cependant qu'un tel processus n'est pas walrasien ni même conforme aux canons de la TEG, au sens où il accepte l'hypothèse d'échanges ayant lieu avant que ces prix n'aient été déterminés; il se rapproche de la notion de marché comme espace d'apprentissage que l'on trouve dans la théorie autrichienne chez von Mises et Hayek (...)
Un tâtonnement qui, lui, serait walrasien, et qui permettrait alors de retrouver les résultats de l'équilibre général, impliquerait quant à lui les 5 conditions suivantes:
- Une structure de communication entre les agents (sous l'hypothèse très forte que tout signal observable est vrai et intelligible sans traitement, hypothèse typiquement positiviste).
- Une structure d'ajustement des signaux, qui se fasse sans coûts et de manière altruiste.
- Un arrêt de toute opération tant qu'un résultat n'est pas sorti du tâtonnement.
- Des hypothèses très importantes quant aux rapports aux prix des agents (ils sont preneurs de prix), quant à leurs comportements et quant à la simplicité des informations nécessaires.
- Une structure de surveillance et de punition, capable d'éliminer les déviants et d'empêcher que des consommations et des productions ne se déroulent avant la détermination de l'équilibre.
ON CONSTATE QUE POUR CONSTRUIRE UN TEL ENVIRONNEMENT, IL FAUDRAIT EN REALITE DES INSTITUTIONS TRES FORTES ET UN ETAT HYPER-AUTORITAIRE.
Le monde que décrit un tel modèle ressemble beaucoup à ce qu'aurait été une Union Soviétique idéale dans les rêves les plus acharnés des planificateurs, y compris avec le très fort degré de contrainte policière; les libéraux néoclassiques seraient-ils donc des staliniens qui s'ignorent? Or, on touche ici à une contradiction interne irréductible de l'économie néoclassique."
(J. Sapir, Les Trous noirs de la science économique, Albin Michel, p.72)
La solution libérale que vous préconisez repose sur les mêmes hypothèses et sur les mêmes bases théoriques que la planification centralisée que vous combattez (homogénéité, omniscience, univers stationnaire, univers déterministe). Et il a été démontré que même en restant dans ce cadre théorique la planification centralisée était plus efficace que la solution libérale.
RépondreSupprimerMerci Curmudgeon de nous faire connaître Jean Baechler. Contribution en effet très intéressante dans le débat qui nous occupe, et pour enrichir notre réflexion personnelle.
RépondreSupprimerUne fois encore, ce sont les intellectuels méconnus et marginalisés qui sont les plus stimulants et féconds.
La réflexion personnelle de chacun, c'eût été mieux.
RépondreSupprimerEvidemment qu'un tâtonnement n'est pas walrasien. Voici ce que Poincaré a écrit un peu ironiquement à Walras en 1901 : "Vous, vous regardez les hommes comme infiniment égoïstes et infiniment clairvoyants. La première hypothèse peut être admise dans une première approximation, mais la deuxième nécessiterait peut-être quelques réserves.". Et il est bien évident que les autrichiens n'adhèrent pas à la TEG. "il a été démontré que même en restant dans ce cadre théorique la planification centralisée était plus efficace que la solution libérale". Malheureusement les populations qui ont dû subir les systèmes de planification centralisée ont entendu mille fois qu'il avait été "démontré" théoriquement à quel point la planification socialiste est admirable, mais n'ont pas très bien saisi comment cette théorie se manifestait en pratique, sinon par la coercition et la pénurie.
RépondreSupprimerC'est une activité sans cesse répétée que de pourfendre la théorie de l'équilibre parfait, Walras, etc. Ces réfutations sont souvent conduites avec talent, par exemple par Claude Mouchot. Mais enfin quand vous lisez Walras, vous voyez que c'est le genre d'économiste héroïque qui croyait qu'on modélise réalistement la vie économique avec des systèmes d'équations aux dérivées partielles, comme de la mécanique classique. Poincaré, non sans quelques raisons, en doutait déjà. Faut-il enfoncer en 2010 des portes qui ont été enfoncées il y a plus d'un siècle ?
RépondreSupprimerMais le summum dans le genre pseudo-modélisation, c'est tout de même la mimétique du marché par consultation des catalogues de Sears Roebuck et autres (je ne blague pas, ça a été fait, sans aucun sens du ridicule). Détruire le libre marché, puis s'échiner à l'imiter, c'est vraiment une "Rube Goldberg machine" : faire très très compliqué au lieu de faire simple. Mais on a le plaisir de "piloter" les choses "en amont", ou "par le haut". Et c'est pour ça que les intellectuels, au moins pour certains d'entre eux, adorent ça. C'est un vieux truc : Platon ventait déjà ses "philosophes" gouvernant la cité à grands coups de trique (relisons un petit coup de Karl Popper, "The Open Society and Its Enemies").
Curmudgeon:
RépondreSupprimerCadre théorique = cadre non vérifié dans la pratique.
Et puis il me semble que pas mal de Russes, d'Allemands de l'Est et autres Européens de l'Est étaient plutôt nostalgiques du système soviétique lors des années de transition et d'après-transition (plutôt l'ancien système que le désastre créé par les mesures préconisées par le FMI, disaient-ils), et ce à la trèèèès grande surprise et au trèèèès grand embarras de nos élites politiques et économiques occidentales, non?
Il serait trop long de citer les nombreux passages où Sapir désavoue Hayek, même si il est moins démoli que Walras et qu'il lui reconnaît des apports pertinents.
Un passage piqué au hasard dans le même livre (p.131):
"Les dernières années de Hayek seront une pathétique tentative pour prouver que l'ordre spontané produit spontanément les règles sans lesquelles la spontanéité devient perverse. Cet échec le conduira à reprendre une vision conservatrice et métaphysique de la nature humaine comme ultime argument."
Cadre théorique = cadre non vérifié dans la pratique, que le système soit libéral ou planificateur.
RépondreSupprimer"les libéraux néoclassiques"
RépondreSupprimerLes économistes de l'Ecole autrichienne ne sont pas et n'ont jamais été néoclassiques. De même que Milton Friedman n'est pas libéral (pour certains si) : c'est un socialiste monétariste qui a toujours justifié l'interventionnisme étatique et a défendu avec acharnement la Fed et son rôle dévastateur dans la gestion de la monnaie américaine.
évoquent un paradis libéral dont ils sont bien en peine de donner des exemples de réalisation dans ce bas monde.
La Suisse peut être éstanpillée libérale. Hong Kong aussi, mais pas sur le plan politique. Singapour malgré la phobie pathologique par les autorités des pâtes à mâcher. La Nouvelle Zélande et l'Australie seraient pas mal également.
"ça ne saurait être pour des raisons structurelles"
Rien qu'un peu. 57 % du PIB transitent par, dont une grosse partie finit dans des gaspillages gigantesques et dans des dépenses non rentables.
Si des entreprises délocalisent, ce n'est pas par plaisir mais pour assurer leur survie. Et comme beaucoup de ces entreprises n'ont pas les moyens de délocaliser, elles mettent la clé sous la porte.
Ne me suis pas relu :
RépondreSupprimer- pour certains aspects (Friedman)
- estampillé
- transitent par l'Etat
@Théo2toulouse:
RépondreSupprimerIl fallait comprendre:
Pour ceux des libéraux qui reconnaissent que l'idéologie libérale sous-tend la politique économique et la construction politique et institutionnelle de l'UE, la déprime économique de l'UE ne saurait relever de raisons structurelles à ladite idéologie libérale.
Entendez donc structures libérales.
A moins que vous ne reconnaissiez, ce que je n'avais pas envisagez initialement, la responsabilité directe de cette idéologie libérale qui structure l'UE, dans la déprime économique que l'UE traverse.
RépondreSupprimerpardon, envisagé
RépondreSupprimer"Les Anglo-Saxons... donnent la primauté à la croissance, ce qui fait qu'ils accordent une importance moindre et se méfient des activités non génératrices de richesse (éducation, culture, tourisme, santé)." (Weetabix)
RépondreSupprimerC'est sûrement pour cela que le score des Etats-Unis à l'étude des résultats scolaires PISA, pour la lecture, est légèrement supérieur à celui de la France (500 contre 496).
C'est sûrement pour cela que les Etats-Unis, dans ces mêmes résultats, dépassent la quasi-totalité du reste du monde, quand on distingue les Américains selon leur ethnie, et qu'on la compare à la région du monde dont elle est originaire. (Sachant que l'on n'a pas la comparaison pour les Noirs, car l'Afrique ne participe pas à PISA. Mais enfin, il ne fait pas de doute qu'à l'oeil nu, les résultats scolaires des Noirs américains, quoique mauvais et largement inférieurs à ceux des Blancs, sont tout de même meilleurs que ceus des Africains...)
C'est sans doute pour cela que les Etats-Unis dépensent plus, par écolier, que TOUS les autres pays du monde, sauf... le Luxembourg.
C'est sûrement pour cela que les Etats-Unis dépensent CINQUANTE POUR CENT de plus, par écolier, que la Finlande, qui arrive pourtant régulièrement en tête dans le classement PISA.
C'est sûrement pour cela que les Etats-Unis placent un nombre incroyable de leurs universités en tête des classements mondiaux, tandis que la Sorbonne manque de papier toilette.
C'est sûrement pour cela que les Etats-Unis ont les plus grosses dépenses de santé DU MONDE, par rapport à leur PIB, et de très, très loin. Les dépenses de santé aux Etats-Unis sont BEAUCOUP PLUS IMPORTANTES que celles de la France, qui se flatte pourtant d'engloutir des sommes folles dans ce secteur, et qui est en effet, sauf erreur de ma part, le numéro deux mondial.
Quant au tourisme, je n'ai pas les chiffres, mais c'est sûr que les Etats-Unis ne sont PAS DU TOUT une destination touristique...
Bref, vous avez tout faux. Clichés et compagnie.
Mais on voit bien où vous voulez en venir : vous essayez de nous faire croire que l'avenir vers lequel la France se dirige (un musée bourré de fonctionnaires) est à la fois viable, enviable et préférable au sort des "Anglo-saxons".
Non seulement c'est faux, mais les Etats-Unis, en plus de consacrer beaucoup plus d'efforts que nous à la santé, à l'éducation et à la culture, ont aussi ce que vous semblez considérer comme superflu ou méprisable : l'industrie, l'entrepreneuriat, la recherche scientifique, la capacité à innover, à prendre des risques et à créer des richesses, la rigueur intellectuelle et le sens des responsabilités.
Certes, tout cela est battu en brèche comme ailleurs en Occident, mais par rapport à l'Europe et en particulier à la France, il n'y a pas photo...
http://www.vdare.com/sailer/101219_pisa.htm
http://tinyurl.com/35ppgzb
RépondreSupprimerJe réponds très vite fait, n'ayant pas, à regret, le temps de plus examiner et de réfuter les objections soulevées, qui me semblent s'appuyer sur des biais.
RépondreSupprimerQuelques réflexions et interrogations en vrac donc:
Malheureusement le déclin de l'école en France s'est amorcé lorsque les pédagogistes français ont importé et mis en application certaines théories nés aux EU.
L'espérance de vie recule aux EU, alors même qu'elle était déjà plus faible que celle de la plupart des pays industrialisés.
Vous me dites que "les dépenses de santé aux Etats-Unis sont BEAUCOUP PLUS IMPORTANTES que celles de la France" mais ne devrait-on pas dire plus précisément que les dépenses de santé des patients américains sont beaucoup plus importantes que celles des patients français, à cause d'une assurance maladie publique réduite.
"C'est sans doute pour cela que les Etats-Unis dépensent plus, par écolier, que TOUS les autres pays du monde, sauf... le Luxembourg.
C'est sûrement pour cela que les Etats-Unis dépensent CINQUANTE POUR CENT de plus, par écolier, que la Finlande, qui arrive pourtant régulièrement en tête dans le classement PISA."
Des sources! Car ce que vous m'avancez m'étonne vraiment.
Il faudrait là encore, pour être rigoureux, avoir la part des dépenses de l'Etat et la part des dépenses des ménages pour éduquer leur progéniture. Car je ne crois pas prendre beaucoup de risques en émettant l'hypothèse que peu voire aucune école américaine (non plus que d'hôpitaux) ne reçoit de capitaux des entreprises américaines dont l'activité principale est autre que l'éducation (ou le soin).
La part des dépenses de l'Etat fédéral (ou non)américain consacrée au financement des Universités est un critère moins pertinent que dans le cas des Etats (dont la France) où les financements des Universités par des entreprises privées sont quasi inexistants.
Par contre, dans le cas du système scolaire antérieur à la fac, et dans le cas des hôpitaux, où les financements privés sont quasi inexistants partout dans le monde, il est pertinent de comparer les parts respectives et les montants respectifs par élève (ou patient) des budgets étatiques consacrées à leur financement, mais aussi de comparer les dépenses respectives des différents ménages d'un pays à l'autre.
Le système éducatif américain pour les grades inférieurs à l'Université est notoirement sinistré, avec un niveau scolaire des élèves qui a toujours été notoirement faible, ce qui fait que le classement PISA que vous mettez en avant ne fait que rendre alors plus cruelle encore la formidable dégringolade de la France, au point d'être reléguée derrière les EU (la honte!) qui n'ont JAMAIS été une référence pour les grades inférieurs à la fac, alors que le modèle scolaire français a longtemps été, lui, une référence jusqu'à ce que les théories nuisibles importées des EU y soient introduites.
PISA mesure donc la performance scolaire (ou plutôt la médiocrité scolaire) RELATIVE des différents pays.
On peut espérer que la France ait une réaction similaire à celle d'Israël, qui a connu un déclin similaire de son système scolaire et qui y a mis un terme en élaborant des manuels scolaires sur le modèle de ceux de Singapour.
C'est donc le ratio:
RépondreSupprimer(financement étatique + financement - éventuel -d'entreprises privées)/(dépenses des ménages),
qu'il est pertinent et instructif d'examiner et de comparer d'un pays à l'autre.
"C'est sûrement pour cela que les Etats-Unis ont les plus grosses dépenses de santé DU MONDE, par rapport à leur PIB" (Bob)
RépondreSupprimerSource? Parce que là encore, vous m'étonnez.
Parce que malheureusement si les patients américains déboursent beaucoup d'argent pour garder une santé acceptable, cela signifie que l'Etat est forcément défaillant.
RépondreSupprimerOn ne rencontre pas ce cas de figure en France.
L'obsession anti-américaine, on m'a déjà fait le coup cent fois. Vous ne pourriez pas écrire des choses intelligentes, originales ?
RépondreSupprimer"L'obsession anti-américaine, on m'a déjà fait le coup cent fois." (F. Boizard)
RépondreSupprimerC'est en réaction à l'obsession anti-peuples continentaux européens des Américains (et plus particulièrement anti-française), qui sous-tend depuis le début la "gigantesque opération géopolitique de domestication et de colonisation de l'Europe" qu'est la Construction européenne (F. Asselineau) et dont par naïveté vous n'avez toujours pas pris conscience. Par naïveté ou américano-béatitude, vous faîtes donc partie des idiots utiles des Américains et de l'Union Européenne, dans leur entreprise de dissolution et de "domestication" de la nation française. Charles de Gaulle, ce visionnaire, avait compris tout cela.
"L'obsession anti-américaine, on m'a déjà fait le coup cent fois." (F. Boizard)
RépondreSupprimerC'est en réaction à l'obsession anti-européens continentaux des Américains (et plus particulièrement anti-française), qui sous-tend depuis le début la "gigantesque opération géopolitique [AMERICAINE] de domestication et de colonisation de l'Europe" qu'est la Construction européenne (F. Asselineau) et dont par naïveté vous n'avez toujours pas pris conscience. Par naïveté ou américano-béatitude, vous faîtes donc partie des idiots utiles des Américains et de l'Union Européenne, dans leur entreprise de dissolution et de "domestication" de la nation française. Charles de Gaulle, ce visionnaire, avait compris tout cela.
Quant au tourisme, je n'ai pas les chiffres, mais c'est sûr que les Etats-Unis ne sont PAS DU TOUT une destination touristique...
RépondreSupprimerEn 2007, le nombre de touristes internationaux a atteint plus de 56 millions de personnes qui ont dépensés 122,7 milliards de dollars, établissant le véritable record sans précédent (Wikipedia)
On se demande encore pourquoi la moitié des post-doctorants français qui vont faire leur stage aux USA ne reviennent pas dans leur pays.
On se demande encore pourquoi un abruti de ministre part aux USA motiver ces mêmes étudiants à revenir bosser en France pour 1200 euros par mois dans un bureau tout pourri installé à la sauvette dans les chiottes du laboratoire de l'université alors qu'ils peuvent gagner 4 à 5 fois plus dans un labo flambant neuf avec des moyens bien supérieurs.
weetabix : faudra que vous m'expliquiez comment un pays de cons et d'abrutis comme les USA abrite une concentration anormalement élevée de prix Nobel.
Bob:
RépondreSupprimerM'enfin, même si j'ai un peu d'orgueil, il me faut reconnaître que vous avez marqué un point avec la mention de l'hégémonie des universités américaines dans les classements internationaux, qui me fait m'interroger et me pousse à en savoir plus et à pousuivre la réflexion:
Mais si les grades inférieurs du système américain sont sinistrés, c'est parce qu'ils ne sont pas considérés par les autorités américaines comme des secteurs d'importance stratégique immédiate, qui me semble être le seul critère qui préside aux choix des politiques américaines. Il est vrai qu'ils se rattrapent en mettant le paquet sur le maillon final de chaîne éducative (et on peut alors de demander si ce n'est pas au détriment de la masse de ceux qui ne l'atteignent pas, et qui formeront le peuple).
A ce critère stratégique, Laurent Lafforgue préfère la profonde imprégnation religieuse des Etats-Unis pour expliquer l'hégémonie de leurs universités.
Selon lui la laïcité qui fonde l'Ecole républicaine est à l'origine de sa ruine à partir du moment où elle a conduit à renier le modèle d'enseignement des jésuites qui avait inspiré l'Ecole Républicaine et Laïque de sa création par Jules Ferry aux années 1960.
Il attribue au reflux de la foi et à la déchristinaisation de la société française (et européenne)le manque de vitalité intellectuelle des universités européennes, le peu d'intérêt des jeunes générations pour l'Etude pour elle-même (les études n'étant appréhendées qu'à la seule fin de l'insertion professionnelle), la désaffection dont souffre les filières scientifiques et le déclin de l'influence culturelle et littéraire de la France.
Ces arguments/facteurs sont intéressants mais ne sont peut-être pas nécessaires et/ou suffisants pour expliquer ce déclin, le système scolaire dans l'Empire soviétique athée étant alors excellent.
La réflexion est donc à poursuivre, pour dépasser les considérations générales.
Ce que les Américains ont soigné aussi, dès le début du XXe siècle, et qui a émerveillé les Français réfugiés à New York pendant la dernière guerre, ce sont les bibliothèques, sinistrées en France depuis longtemps. Retrouver les bibliothèques française au retour des Etats-Unis , c'est un peu retrouver un pays sous-développé. On en parle peu, mais c'est important.
RépondreSupprimerA propos de lectures, un petit texte qui me parait intéressant:
RépondreSupprimerde la lecture
En outre, l'obsession anti-américaine de l'opinion française trouve légitimement matière à s'exacerber dans les révélations de Wikileaks: en l'espèce, le fait que les Américains, au travers de leur ambassade, par un travail de sape souterrain et subversif, veulent faire émerger et promouvoir en France des élites négro et arabo-musulmanes à leur botte, pour se prémunir de vélléités terroristes potentielles et pour complaire au monde arabo-musulman, afin de garantir leurs approvisionnements en pétrole et autres matières premières.
RépondreSupprimerVous auriez été mieux inspiré d'avoir la curiosité de vous interroger à froid sur ce qui aurait pu légitimement motiver cette obsession anti-américaine chez les Français plutôt que de vous outrer épidermiquement de ce que certains (et même la plupart) de vos compatriotes ne partageassent pas votre adoration de type religieux des Etats-Unis, en y décelant presque un blasphème. Mais c'est votre adoration qui est irrationnelle, et qui a plus à voir avec la passion religieuse qu'avec la raison.
Encore une fois, comme Criticus, vous êtes bien naïf de croire en une conduite désintéressée et altruiste par les Américains (et de quelque autre nation d'ailleurs)de leurs Affaires étrangères, et de croire en la possibilité d'une conscience occidentale ou européenne.
Il transparaît chez vous une "xénophilie militante" et un "ethnomasochisme virulent" de même nature que ceux que vous fustigiez dans un billet ancien chez les islamogauchistes. L'allégeance aux yankees chez les uns, et à l'oumma chez les autres. Moi je ne serai jamais le suppôt d'une quelconque puissance étrangère. Entre les yankees et les égorgeurs enragés, je refuse de choisir comme certains me somment de le faire. Ni yankees, ni djihadistes: FRANCAIS!
Tout simplement.
Si la mentalité jacobine et colbertiste française ne vous plaît pas, il faut vous faire naturaliser américain.
RépondreSupprimer«Si la mentalité jacobine et colbertiste française ne vous plaît pas, il faut vous faire naturaliser américain. »
RépondreSupprimerVous me fatiguez. Réfléchissez avant de raconter n'importe quoi.
Vous me rappelez ceux qui réduisent la France au prétendu «modèle social français».
Savez que le jacobinisme et le colbertisme avaient leurs opposants, tout aussi français et patriotes que les jacobins et Colbert ?
Savez vous que quelques uns des plus grands penseurs libéraux sont français ?
Savez vous que la France du XIXème siècle, période de phénoménale expansion économique, fut libérale ?
Identifier la France a une doctrine économique particulière est soit stupide soit malhonnête.
Pour son malheur, la France de 2010 est socialiste. Elle ne l'a pas toujours été et ne le sera pas toujours. Elle n'en demeurera pas moins la France.