Les journaux diffusant Wikileaks, dont le Français Le Monde, qui, malgré ses airs de ne pas y toucher, justifie son surnom L'imMonde, ont réussi l'exploit de rapprocher le journalisme de trou de serrure du journalisme de caniveau, en ajoutant la putasserie. Mettre la serrure au niveau du caniveau et du trottoir, même Le Corbusier n'y avait pas pensé, Fottorino l'a fait.
Les Saoudiens ont peur de l'Iran, Sarkozy est colérique, DSK méprise Royal ... Quelles découvertes !
Wikileaks n'apprend rien qu'un spectateur attentif n'ait pu déduire de sa propre analyse. En revanche, il met noir sur blanc des non-dits qui auraient du le rester.
Les relations humaines ont besoin de non-dits pour diminuer les occasions de violences. Je méprise mon collègue Tartempion et réciproquement, mais nous ne nous foutons pas sur la gueule chaque fois que nous nous croisons parce que le non-dit permet à chacun de conserver sa dignité, de faire semblant de croire qu'il ignore que l'autre le méprise.
Ce que fait Wikileaks est éminemment dangereux : il dévoile des non-dits dont le but était justement de laisser des sujets de violence dans l'ombre.
Tout le monde sait que l'Arabie Saoudite a peur de l'Iran, mais en ne le disant pas trop fort, les dirigeants saoudiens s'évitaient d'avoir à prendre une pose belliqueuse pour satisfaire leur opinion publique.
Maintenant qu'on a écrit que les Saoudiens poussaient les USA et Israël à attaquer l'Iran (ce dont tout le monde se doutait), les Saoudiens vont-ils devoir attaquer l'Iran eux-mêmes pour prouver leur indépendance ?
Il faut un degré d'inconscience, d'incompétence et d'irresponsabilité pour en arriver à ces pseudo-révélations qui confine à la connerie à l'état chimiquement pur.
Bien entendu, les journalistes ne remontent pas dans mon estime. En revanche, ils descendent peu : ils étaient déjà au fond !
Le point de vue d'Anatol Lieven sur BBC News (Analysis: Impact of Wikileaks' US cable publications, 04 December 10) est que, tout bien pesé, les fuites de Wikileaks sont plus positives que négatives. Deux phrases extraites : "Far too much misinformation and outright lying has surrounded the wars in Iraq and Afghanistan. Overall, we in the West now live in an atmosphere of security hysteria and obsessive secrecy that would have filled our ancestors with horror.".
RépondreSupprimerEt Wikileaks a permis de découvrir l'étonnante faiblesse de la sécurité entourant les dépêches diplomatiques américaines. C'est rendre un service que de pousser à une amélioration, un peu comme un hacker qui, accédant à des données sensibles, conduit les responsables à plus de prudence.
Comme l'observe James Mann, de CBS News, la diplomatie saura s'adapter, comme elle a très bien su le faire dans le passé, où on s'est déjà lamenté sur l'impossibilité supposée de travailler dans la discrétion. Extraits :
"But secret diplomacy is not going to suddenly become a thing of the past. After the Freedom of Information Act was passed in 1966, there were predictions by mournful government officials that there could be no more secrets-and yet, our bureaucrats quickly adapted, finding ways to keep things in the dark. Not everything has to be put in a State Department cable. There are intelligence channels, sensitive compartmentalized information, and so on.
In fact, let’s come back to that example of the Nixon-Kissinger diplomacy on China. Virtually none of it went through the regular State Department cables. Kissinger kept the State Department out of the opening to China from the beginning-because he was scared the news would leak. He wasn’t afraid of Wikileaks, of course, or even the Freedom of Information Act. He was afraid that friends of Taiwan inside the U.S. government, like the CIA official Ray Cline or Senator Barry Goldwater, might see the cable and leak the news on their own to Chiang Kai-shek’s government.
When the Nixon administration opened a liaison office in Beijing, the precursor to the embassy, it very quickly arranged to have an intelligence channel that was separate from the State Department cables."
Le document de Loriol & alii que j'ai cité dans un commentaire sur "Faut-il parler aux cons ?" explique bien comment, dans certaines circonstances, les diplomates encouragent des contacts via des émissaires qui ne sont pas de la "maison", ce qui permet de ne pas engager les services (et donc pas de "câbles"). On saura continuer ce genre de technique.
Ceci étant, sans s'étendre sur les motivations d'Assange, on constate que les pré-révélations sélectionnées ont été confiées par Wikileaks à cinq organes marqués idéologiquement en gros dans le même sens.
Il restera toujours que WL renforce cette idéologie de la transparence (alors que tout l'art est dans le clair-obscur) et que cela suffit à les yeux à le condamner.
RépondreSupprimermouais. Enfin, parler de l'imMonde parce qu'on est pas d'accord avec lui (malgré ses précautions méthodologiques qui l'honorent ?)alors que soi même on fait circuler du texte au langage putassier extrêmement confus, voilà qui puisse laisser à penser qu'on a affaire sur ce blog inconnu et qui gagne à l'être à une rognure de lime, effectivement....
RépondreSupprimerCar c'est de liberté d'expression dont il s'agit, ne t'en déplaise.
Tiens, vous parliez de c...s, et hop! En voici un qui vient faire son ptit tour de pantin...
RépondreSupprimerPersonnellement, je ne sais si cela est bien ou mal mais il est clair que voir la crudité des propos de certains nous changent du monde de bisounours dans lequel d'aucuns tentent de nous enfermer pour mieux nous enfumer et surtout nous asservir!
C'est pas nouveau les fuites, la différence est l'apparition d'un nouvel acteur (wikileaks) qui utilise les techno du web pour diffuser.
RépondreSupprimerPour moi c'est limite un non évènement, je ne serai juste pas surpris de voir récupérer notre gouvernement cette affaire pour renforcer les mesures de contrôle du web.
SurWikileaks, koztoujours a un avis proche de celui de notre hôte ("Wikileaks : du poujadisme participatif", 29 novembre).
RépondreSupprimerMalgré ma récente prise de bec avec Pythéas, il faut reconnaître que les griefs qu'il formulait à votre encontre, Franck, étaient totalement fondés.
RépondreSupprimerJe suis conservateur, et pourtant j'ai honte de me dire conservateur quand l'une des figures conservatrices de la blogosphère est aussi grossièrement caricaturale et provocatrice.
Tout comme j'ai honte de me dire populiste quand Jean-Luc Mélenchon fait autant de tort au courant populiste en se montrant aussi grossièrement caricatural et provocateur qu'il peut l'apparaître dans les médias.
Jean-Luc Mélenchon nuit considérablement au populisme en confortant dans l'esprit des gens le caractère péjoratif que ce terme revêt communément, alors que des hommes politiques, de nombre des dirigeants socialistes et communistes de la première moitié du 20ème siècle, et même au-delà (Georges Marchais), à Jean-Marie Le Pen, et des penseurs tels Jean-Claude Michéa (dont j'ai l'intention de lire certains des livres pour étayer encore plus solidement ma réflexion) ont donné ses lettres de noblesse au populisme. Les uns en s'adressant au peuple dans une belle langue, et témoignant ainsi qu'ils ne prenaient pas ceux qui en faisaient partie pour des imbéciles, mais comme des individus tout aussi capables que les gens bien nés et évoluant dans un environnement privilégié, de s'instruire, de s'élever intellectuellement, pour peu que les représentants élus qui présidaient à leurs destinées en fussent convaincus et le montrassent en voulant bien leur en donner les moyens (ce qu'on ne fait plus aujourd'hui). Les autres en lui donnant une légitimité théorique.
En l'espèce, Franck, vous nuisez considérablement au courant conservateur et vous renforcez par vos outrances faciles les préventions à l'égard du conservatisme des gens comme Pythéas qui y sont hostiles ou étrangers à l'origine.
Ce qui explique sans doute pourquoi à la lecture de mon premier commentaire dans votre billet consacré à l'Euro, Pythéas a cru pouvoir déduire que j'étais du même acabit que vous, n'ayant été confronté jusqu'alors qu'à une seule et unique facette bien réductrice du conservatisme - la vôtre.
Vos billets sont des successions de bons mots, de formules lapidaires, péremptoires et à l'emporte-pièce propres à vous assurer un succès facile et flatteur pour votre égo, auprès de ceux de vos lecteurs déjà convaincus, à les mettre de votre côté en faisant rire aux dépens d'autres (procédé assez malsain) mais qui ne sont pas de nature à conquérir et convaincre de nouveaux esprits.
D'autre part, vous fustigez (à juste raison) à longueur de billets la décadence de notre société contemporaine, l' infantilisation des adultes, l'enfant-roi placé au centre du système scolaire, mais à mes yeux votre blog illustre bien cette dérive.
Je m'explique: à l'école, on apprend aux élèves à ne pas utiliser d'arguments tirés de leurs expériences personnelles, forcément subjectives, pour construire une dissertation; bref, à prendre du recul pour poser sur la problématique un regard extérieur, qui est le plus à même d'en permettre un traitement complet et objectif. Et ce, afin justement d'achever de les faire sortir du stade de l'enfance, caractérisé, comme vous le répétez jusqu'à plus soif, par l'égocentrisme narcissique et la propension au despotisme, si les parents, et en particulier le père, ne posent pas des interdits générateurs de frustrations qui font comprendre à l'enfant qu'il n'est pas seul et qu'il doit composer avec d'autres.
RépondreSupprimerOr vous prétendez être un analyste implacable et cruel de notre société, de l'actualité économique et politique, et votre blog dégouline d'exhibitionnisme narcissique par la référence systématique à votre personne et vos expériences personnelles (récurrence du "je" docte: "je pense que", "je doute que", "j'avais prédit que"). Ce qui ne saurait, ainsi qu'on nous l'apprend à l'école, étayer sérieusement une argumentation. Ce n'est pas un sentiment personnel qu'on vous demande - vous vous prenez beaucoup au sérieux -, ni des considérations vagues et triviales, c'est une démonstration argumentée. Vous n'arrêtez pas de donner des leçons sur l'infantilisation de notre société, sur les enfants dont on a renoncé à exiger qu'ils lisent des oeuvres qui les obligent à se soustraire de leurs intérêts et préoccupations immédiats, dont on a renoncé à contrarier l'inclinaison naturelle à ne lire que "ce qui les intéresse: eux-mêmes" (Natacha Polony), et dans le même temps vous ramenez tout à vous-même.
Quant à la décadence de notre société, vous daubez sur la StarAc et autres émissions de téléréalité mais je ne vois pas vraiment de différence fondamentale entre vous et les participants à ces émissions. Vous êtes, comme eux, aussi exhibitionniste et narcissique, en nous faisant complaisamment état de vos humeurs du jour, de vos pérégrinations et empoignades sur les forums du net,...
Vous m'apparaissez donc comme quelqu'un d'assez hypocrite, doublé d'une grande gueule qui se croit iconoclaste.
J'ai pu apercevoir des commentaires de vous sur les blogs de Philippe Bilger et de Natacha Polony (c’est triste, vous avez l’air de ne pas trouver mieux à faire que de passer votre temps sur Internet à pondre des billets et commentaires sans intérêt).
Vos commentaires sont si caricaturaux et grossièrement provocateurs que bien souvent les autres commentateurs, pas si bêtes, ne vous font pas le plaisir de rebondir et réagir à vos provocations (ce qui doit vous vexer). Vous en êtes alors réduit à pratiquer la fuite en avant, la surenchère, à gueuler encore plus fort pour vous faire entendre, à défaut d'avoir les armes intellectuelles pour pouvoir participer au débat entre commentateurs (car je vous l'avoue, votre expression relâchée, vos billets bâclés - par exemple cette perle d’anthologie d’emblée dans votre billet sur l’Euro : « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent le futur » - et surtout leur indigence et leur superficialité me font douter que vous ayez vraiment lu les oeuvres littéraires et les auteurs , propres à donner de telles armes, que régulièrement vous citez complaisamment).
Vous feriez mieux d'ajuster votre tir avant de le déclencher plutôt que d'arroser sans discernement.
PS: je me rends compte en me relisant que ma dernière phrase est assez ambigüe. Je me rends compte en effet qu'elle pourrait apparaître comme une menace voilée. Nullement. Je voulais dire (ici c'est le militant conservateur qui parle) que vous feriez mieux d'inonder à un débit beaucoup moins soutenu le web de vos billets et commentaires, et de manière plus réfléchie (plutôt moins débile dans votre cas), dans l'intérêt du courant conservateur dont vous vous réclamez (et accessoirement pour votre crédiblité). Car vos outrances desservent la cause conservatrice. Evidemment, c'est votre droit le plus total de continuer à déverser votre loghorrée, mais ça ferait ch... tout conservateur un minimum sérieux et posé.
RépondreSupprimerdd2007
RépondreSupprimerJ'avais déjà remarqué ce phénomène : dès qu'on parle des cons, il y en a un qui se pointe.
Celui-ci est bien à point : anonyme, vulgaire et péremptoire à souhait.
S'agissant de Wikileaks, je ne bouge pas d'un iota.
Je viens de trouver l'article sur le sujet écrit par Dalrymple, dont l'avis m'importe fort, et il se trouve que nous sommes sur la même longueur d'onde :
http://www.city-journal.org/2010/eon1202td.html
WL prouve une fois de plus que les Etats et les hommes qui les dirigent sont les responsables principaux de l'instabilité de certaines régions du monde et qu'au nom d'intérêts présentés comme supérieurs - en fait leur pouvoir et leurs magouilles avec leurs copains - ils piétinent le Droit et les libertés de leurs sujets.
RépondreSupprimerWL, pas grand chose a se mettre sous la dent. Ceci dit c'est peut être pas, comme le souligne Franck la meilleure idée de lâcher tous ces câbles des rouages de la diplomatie Américaine. Inutile de rappeler que les Américains sont nos alliés, en plus d'être nos compétiteurs. Je ne me réjouis pas à voir leur diplomatie en difficulté.
RépondreSupprimerÉvidemment, un petit gars de France dont on a remplie la tête d'anti-américanisme tout au long de sa scolarité sera satisfait par ces révélations de bas niveau.
Donc, en bref, wikileaks n'apporte rien (pas de révélation de scandales...) et joue contre notre principal allié.
C'est donc sur ce plan une mauvaise chose.
"les Américains sont nos alliés"
RépondreSupprimerNon, c'est nous les alliés. Ce sont les USA qui sont partis les premiers s'embourber en Afghanistan pour un conflit qu'ils ont déjà perdu. Et sans WL, ils en partiront la queue entre les jambes plus vite que prévu car le coût gigantesque de cette guerre est en partie responsable des difficultés économiques du pays.
D'habitude je suis assez d'accord avec vous mais là non. D'abord l'outil de recherche du Monde présenté sur le site est vraiment bien fait. Je me suis amusé à l'essayer alors que je ne m'intéresse même pas à la politique internationale.
RépondreSupprimerEnsuite Wikileaks est très utile :
1) Il ne fait jamais que mettre les états au même niveau que les entreprises. Dans une entreprise, tout ce qu'on écrit est potentiellement public et donc on s'abstient généralement d'exprimer certaines choses par ce biais. ça n'empêche pas de fonctionner.
2) Si chaque fonctionnaire se dit que ce qu'il écrit sera peut-être sur la place publique demain ça réduit sérieusement sa capacité de nuisance.
Comme Français, citoyen d'un pays amoureux du secret d'Etat, de la raison d'Etat, etc., je suis très mal à l'aise devant les condamnations de Wikileaks quand elles sont impérieuses et qu'elles tombent des lèvres des puissants (ministres, journalistes, etc.). Je sais que la discrétion n'est pas nécessairement liée au mensonge, mais le mensonge peut ne pas être loin, et un mensonge sans justification. Et le mensonge pour le bien du peuple, c'est tellement un trait de la culture française que je commence à en avoir assez. Là-dessus, article de Jean-Michel Aphatie "Est-ce qu'on ment quand on ne dit pas la vérité ?", 8 décembre.
RépondreSupprimer@Curmudgeon
RépondreSupprimerCette culture du mensonge ne traduit-elle pas une véritable opposition de classe : eux (politiques-presse-showbizz) les enfants chéris du système et nous : la fange incapable de juger, tout juste bonne à ce qu’on s’essuie les pieds dessus ?
Weetabix pourrait commencer par nous faire bénéficier de son immense savoir, de son immense sagesse, de sa lumineuse pertinence de "militant conservateur", avant de débarquer ici pour insulter l'auteur de ce blog au motif de l'absence alléguée de ces qualités, sans avoir rien donné en partage auparavant.
RépondreSupprimerMais non : il commence ses phrases par "ce qu'on nous apprend à l'école".
Ce qui trahit, à l'évidence, le niveau où en sont restés son savoir et sa compréhension du monde.
Weetabix n'est pas assez sage pour comprendre ce qui se dit nettement et en peu de mots ; et c'est ce qu'il reproche à Boizard : d'être ferme sur ses convictions, et de ne pas se perdre en détails inutiles.
C'est le fruit d'un long travail.
Un travail que Weetabix n'a pas fait. Un travail qui ne se voit pas, comme ne se voit pas le long travail de l'artisan qui aboutit à un mur impeccable, à un vernis parfait.
Et Weetabix en conclut que ce travail n'existe pas.
Naïveté et fatuité.
Bigre! Même Bob! Un vrai tir de barrage!
RépondreSupprimerLa vindicte est donc générale...
On ne touche pas impunément au Grand Homme, je l'apprends à mes dépens!
Faut-il que j'ai tapé juste, pour susciter autant de réactions, et d'une violence aussi passionnée et instinctive?
Un intéressant cas d'école (ou d'anthropologie primitive).
M'enfin, la passion, si elle rend aveugle, n'a aussi qu'un temps...
Quant au fond, j'ai déjà tout dit.
RépondreSupprimer"Faut-il que j'ai tapé juste, pour susciter autant de réactions, et d'une violence aussi passionnée et instinctive?"
RépondreSupprimerVous savez, weetabix, quand vous posez vos croquenots boueux sur la table, si tout le monde réagit violemment, ce n'est pas forcément parce que vous avez "tapé juste", mais bien plus simplement parce que vous êtes impertinent et mal-élevé ^_^