Je ne vais pas vous refaire le récit de la bataille. On le trouve sur internet.
Quelques points saillants :
> La France pouvait gagner la bataille : 5 % de l'armée française en Indochine était engagée à Dien Bien Phu contre 60 % de l'armée Viet Minh. Cela laissait de la marge d'initiative au commandement si il avait eu du caractère et de la compétence.
> les soldats français combattaient non pas pour que l'Indochine restât française, personne n'y croyait, mais pour une certaine idée de la liberté. De Lattre a dit que c'était la guerre française la plus altruiste depuis les croisades. Ce n'est pas la liberté qui est entrée à Saigon en 1975.
> les Français de métropole s'en foutaient, sauf les communistes qui sabotaient l'effort de guerre (Jacques Duclos : «faire battre l'armée française partout où elle se trouve»).
> à Dien Bien Phu, 11 721 soldats de l'union française ont été capturés. 3 290 ont été rendus. La France n'a jamais demandé de comptes sur les disparus. Veule indifférence qui préfigure l'abandon des harkis.
Les anciens d'Indo avaient quelques raisons de se sentirent trahis et d'être amers. Ce n'est donc pas étonnant qu'on en retrouvât dans les putschistes d'Algérie.
Je comprends ceux qui considèrent que nos deux guerres coloniales perdues furent le signe du destin que, désormais, nous entrions en décadence. Les volontaires pour Dien Bien Phu, qui ont sauté alors que tout espoir était perdu, l'avaient compris.
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